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C'est Sakifo Depuis seize ans, le festival Sakifo se déroule à La Réunion. Au bord du lagon de la ville de Saint-Pierre, plus de 60 concerts en trois jours.

A 10 000km de Paris, sur un petit caillou en plein milieu de l'océan Indien, une bande d'irréductibles accueille depuis seize années le festival Sakifo à bras ouvert. Pendant trois jours, les Réunionnais passent leur soirée au bord du lagon de Saint-Pierre pour écouter les sons locaux, mais surtout la musique venue d'ailleurs.

Ben Harper, Peter Doherty and The Puta Madres, Tricky, Kiddy Smile, la révélation réunionnaise DJ Seb...

60 concerts en trois jours.

Ben Harper en sold-out

Pour la dernière édition qui s'est déroulée en mai, 60 concerts dont la tête d'affiche, l'icône Ben Harper qui, après une mini tournée dans la zone (Maurice et Afrique du Sud) a posé son charisme naturel et ses guitares sur la scène Salahin devant 18 000 spectateurs. Une soirée sold-out et un record pour les organisateurs qui ont largement atteint, cette année encore, l'objectif des 30 000 billets vendus.

La pointure internationale Ben Harper pose ses guitares pour la première fois à La Réunion. Devant plus de 18 000 spectateur, le Californien distille sa musique folk rehaussée de son timbre de voix si blues. L'émotion à l'état pur.

Jamais sans son chapeau...
Toujours avec ses tatouages.

Une sélection so British

Les festivaliers ont profité cette année des sonorités très anglophones avec Moorcheba et son élégance vocale, Peter Doherty et les Puta Madres qui ont réussi à jouer sans leur batteur, du moins ils ont trouvé un batteur local. Adrian Thaws alias Tricky, la bête de scène britannique a dégagé son aura habituelle teintée de noir suite au décès récent de sa fille.

Quelques heures avant le concert, Peter Doherty se confie et chante a capela.

Découvertes

Au rayon "découvertes" : une mention spéciale aux Réunionnais Aurus alias Bastien Picot pour son univers et sa voix, une pop tribale mélangeant l'anglais et le créole à merveilles, puis le duo de percussionniste colombien Alibombo et leur projet atypique de reproduire les bruits de la rue de leur ville de Medellin. Une restitution électro hip-hop qui a enchanté la petite salle verte.

Les Colombiens Alibombo.

En clôture du festival, juste après la folie liée à Ben Harper, la voix puissante d'Adam Naas, puis l'extravagance de Kiddy Smile ont mis le feu dans le public de La Poudrière.

Happy end avec Kiddy Smile

"Fils d'immigrants, noir et gay : Un DJ brise les barrières en France". C’est le titre du papier du New-York Times consacré à Kiddy Smile… Le grand public l'a découvert par un bel après-midi du mois de juin 2018, derrière ses platines, dans la cour de l'Elysée arborant fièrement un tee-shirt "Fils d’immigré noir et pédé". Les Réunionnais le découvrent sur scène pour la première fois lors du Sakifo. Dimanche 9 juin, 1h du matin, dernier concert du festival, dernier groove grâce à Kiddy Smile et son célèbre voguing. Née à New York dans les années 1970, au sein de clubs gay réservés aux Noirs et aux Latinos, cette danse se caractérise par des mouvements amples qui évoquent les poses des mannequins des magazines, comme Vogue.

Kiddy Smile dans la cour de L'Elysée en juin 2018. (Photo The Guardian)

Vogue, Georges Michael et Kiddy Smile

Ce fils d’immigrés camerounais est né en France et a grandi à Rambouillet, dans les Yvelines.Ado, il a découvert la danse hip-hop, s'est perfectionné, a tourné dans un clip de George Michael ("An Easier Affair", 2006). En 2010, il s'est installé à Paris et a appris à manier les platines. Aujourd'hui, les milieux de la nuit, de la mode (il a été styliste) et du cinéma (il sera à l'affiche de "Climax", de Gaspar Noé, le 19 septembre) s'arrachent cet homme multi-casquette de 2 mètres, au look original et flamboyant.

Kiddy Smile sur le tapis rouge du festival de Cannes en 2019.
Look flamboyant et ambiance déjantée sur scène pour Kiddy Smile et sa troupe.

Une saison de festival

Si Sakifo Festival est le festival qui annonce l'hiver austral, il annonce aussi la saison des tournées estivales pour la métropole où bon nombre d'artistes programmés sur les scènes réunionnaises se sont retrouvés aux Francofolies de La Rochelle (Hocus Pocus...), aux Vieilles Charrues (Gringe, Lindigo Connexion, Odezenne... ) et autres Rock en Seine (Alpha Wanne...).

35 575 festivaliers, 60 concerts, 3 jours de fête

Created By
Véronique TOURNIER Journaliste
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