Même si le but avoué de cette virée était de profiter du temps estival pour en "claquer" une belle avant un WE plus qu'incertain côté vélo, j'aurai finalement eu le nez fin puisque le confinement que l'on craignait tous aura été confirmé en soirée. On ne sera certes pas contraints au HT comme l'an passé, mais le cercle de 10 km, beaucoup moins restrictif, sera toutefois vite frustrant ... En attendant, voici un petit CR d'une balade en Alsace ... tout simplement royale !
La journée s'annonce comme prévu radieuse et chaude, avec tenue d'été de rigueur, juste améliorée par quelques menues protections pour le tout début du parcours : un luxe pour une fin mars ...
Le pays des cigognes sera la thématique du jour, avec Martimpré et la Schlucht comme uniques préambules côté vosgien de la boucle que je me suis concoctée. La Roche du Diable se transforme quasiment en projecteur de studio, avec un spot lumineux éclairant la route ombragée, tandis que se dévoile limpidement le lac de Longemer au fond de la vallée.
Au col, quelques indéfectibles mordus de glisse tentent encore de profiter des dernières traces skiables ... Les carottes seront bientôt cuites pour eux après une saison faste pour le ski nordique. Côté ski alpin, on rit plus jaune hélas, avec pourtant un enneigement "historique" depuis début décembre ...
Je remonte mes manchettes en contemplant le Petit Ballon et la silhouette de la Forêt Noire avant de plonger pour une longue descente de 18 km vers Munster.
La route qui mène à Turckheim fait toujours naître en moi une véritable jubilation. La tiédeur de l'atmosphère flatte mes naseaux et la nitescence des coteaux, mes pupilles. Je ne suis pourtant pas loin de chez moi, mais j'y éprouve une sensation de liberté à nulle autre pareille, sans doute renforcée par la crainte de ne pas pouvoir y regoûter avant perpét ...
A Turckheim, c'est à gauche - gauche pour grimper jusqu'aux Trois Epis. Une montée hyper régulière de 7 km sur une pente assez roulante, nickel. Je monte en moulinant à mon rythme habituel, mais me fais néanmoins allègrement enrhumer à mi-hauteur par un gars a priori plus âgé que moi. Facile, le gaillard !
Le sommet me gratifie d'un joli panorama devant lequel je ne m'éternise pourtant pas : il me reste du pain sur la planche !
Je descends ensuite le versant menant à Ammerschwihr non sans en avoir préalablement longé le golf.
Changement de décor dans la plaine alsacienne, et bienvenue dans les vignes !
Après Sigolsheim, je rejoins avec délectation la Route des Vins pour une transition magique vers l'ascension suivante.
Bizarrement c'est plutôt en sens inverse que j'emprunte généralement ce secteur, mais qu'importe, cela offre un autre point de vue, notamment ici sur Riquewihr.
A hauteur de Zellenberg, je me remémore mon dernier passage ici : c'était à pied, dans le vignoble, par une belle et chaude journée de septembre ...
Je prends momentanément l'aspiration d'un petit tracteur qui me permet de négocier rapidement un faux-plat ...
... puis lui laisse prendre quelque distance pour photographier cette kyrielle de châteaux, avant de le doubler et de ne lui laisser aucune chance dans la belle descente qui s'ensuit.
Me voilà à Ribeauvillé et ses colombages typiques, ses arbres en fleurs et ses châteaux, que je traverse sans m'arrêter chez un quelconque viticulteur, ni même à hauteur de l'usine d'embouteillage "Carola" : pas de jaloux !
Au loin, mon prochain objectif. Pour l'instant, je batifole toujours parmi les pieds de Riesling et autres Pinot Gris ...
... jusque Bergheim et sa magnifique enceinte médiévale.
C'est ici que débute une des 4 ascensions possibles vers le Haut Koenigsbourg. 13,5 km pour 550 m D+ divisés en 3 parties revêches.
Après une approche en faux-plat, une 1ère rampe mène au charmant village de Thannenkirch, avec un inclinomètre souvent >7%.
La traversée du village se fait sur une large courbe offrant un beau spectacle visuel et permettant de se refaire temporairement la cerise.
C'est reparti pour +/- 2km menant au Schaentzel et où apparaît subrepticement le château. Je laisse sur la gauche la route que j'emprunterai tout à l'heure pour descendre vers Lièpvre.
Pour l'instant, je poursuis en descendant 1 km vers la jonction avec le versant St Hippolyte, permettant, nonobstant une brève remontée, de rejoindre la route venant de Kintzheim avant de négocier la dernière rampe commune aux 4 versants.
Au sommet : 98 km et +/- 1800 m D+ dans les guiboles ... Après un bref et frugal encas en contemplant la myriade de villages en contrebas, je reprends mon chemin.
Une belle et très rapide descente me permet de rejoindre Lièpvre donc, où je poursuis vers Rombach le Franc.
Hasard ou coïncidence ? Il se trouve qu'il y un an, à l'aube du 1er confinement, je suis déjà venu traîner mes roues sur cette jolie route du col de Fouchy ! Ce col porterait-il donc la poisse ???
Je laisse de côté la superstition pour négocier ce petit col dans lequel je vais connaître un coup de mou ... La 1ère chaleur de l'année et les difficultés préalables y sont sans doute pour quelque chose ... peut-être ai-je tardé à m'alimenter ? Bref j'ai un peu les cuisses en coton sur ces 5 km pas si faciles au demeurant.
Bref moment de répit dans cette épingle.
Mais quand je vois le panneau indiquant "La Pierreusegoutte", le lieu-dit qu'on surplombe et dont j'adore le nom, le plus dur est fait ...
En attendant que les glucides repassent dans le sang, me voilà à Villé où je me dirige vers Steige et le col éponyme.
La vallée est traversée vent de dos aisément, tandis que le thermomètre indique indéfectiblement + de 25°C : pas mal pour un mois de juillet !!!
A Steige, plusieurs fontaines coulent à flot. Je profite d'une d'entre elles pour me rafraîchir et faire le plein de bidons, sans m'arrêter dans l'établissement à gauche ...
Au bout du village tout en longueur, le col débute par une épingle. Le demi-tour opéré et la prise d'altitude offrent alors un joli point de vue sur la vallée en cul-de-sac.
Une 2ème épingle donne accès à la 2ème partie du col, sous la protection du Climont.
Le col de Steige est agrémenté d'un étang. Il faut encore quelques coups de pédales pour franchir le col de la Salcée pour rejoindre Bourg-Bruche.
Le retour dans les Vosges se profile après Saales ...
Le plus dur est fait, d'autant que j'ai retrouvé un peu de peps pour finir le parcours. Ce que je n'avais pas prévu, c'est le petit vent de face qui retarde quelque peu mon retour, mais peu m'en chaut, d'autant qu'il a la bonne idée de climatiser agréablement l'air ambiant.
Après un ultime Grand Remblai négocié tant bien que mal, je rejoins mes bases un peu fourbu ... mais comblé et impatient de pouvoir réitérer : mais vu les circonstances, c'est une autre histoire !
Le prochain blog n'étant pas pour demain, portez-vous bien en attendant des jours mailleurs : on finira bien par s'en débarrasser, de cette saloperie de virus !