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biodiversité animale du pas de Cère l'exemple de la loutre

La Loutre d'Europe est une véritable rescapée : longtemps chassée pour sa fourrure, accusée de décimer le poisson, empoisonnée par des eaux polluées de substances toxiques, fuyant l'Homme. Elle est protégée depuis 30 ans. Elle recolonise peu à peu les rivières françaises notamment la Cère.

La Cère, classée "rivière à loutres "au titre du réseau européen Natura 2000, lui offre des zones refuges, une eau de bonne qualité et une alimentation abondante (poissons ,crapauds et écrevisses). Le bassin de la Cère est aujourd'hui devenu suffisamment dynamique pour produire des individus aptes à coloniser de nouveaux territoires. La mortalité sur la RN112 en témoigne malheureusement : de jeunes loutres se font parfois tuer lors de reconnaissances ponctuelles, à la recherche d'un nouveau "domaine vital". La loutre est un animal territorial : chaque individu évolue ainsi au sein d'un vaste espace pouvant atteindre 40km de linéaire de rivière pour les mâles !

Une adepte du cache-cache : tout au long de la journée, la loutre utilise différents gîtes et caches situés à proximité immédiate de l'eau. Leurs présences sont essentielles à son développement. Ainsi, pour se reposer la nuit ou la journée, si la quiétude des lieux le permet, elle se réfugie sur une couche à ciel ouvert ou dans un abri, situé dans les racines en bord de rive, sous les bois morts tombés sur la berge, ou dans des cavités rocheuses. Sa "catiche", tanière principale utilisée en période de reproduction, s'organise entre les racines des gros arbres ou dans une cavité naturelle de la berge, avec une entrée en dessous du niveau de l'eau.

Discret comme la loutre : animal extrêmement discret et majoritairement nocturne , la loutre est très difficile à observer. Seuls les divers indices de présences qu'elle laisse au bord de l'eau témoignent de son passage. Ainsi, des empreintes peuvent être observées sur les pierres ou les berges ; il s'agit de carottes à l'odeur caractéristique musquée de miel et de poisson. Des reliefs de repas ou traces de pas signalent également sa présence. Les dérangements sur les berges sont une cause de limitation du développement de l'espèce.

Les loutres ont du mal à reconquérir le milieu car leur nourriture principale est le poisson et celui-ci devient de plus en plus rare. En effet, le réchauffement climatique provoque la baisse du niveau d'eau et la réchauffe ce qui nuit à la survie et à la reproduction des truites. Cela oblige les truites à monter en amont de la rivière là où l'eau est plus fraîche et plus oxygénée. Cela contraint les loutres à modifier leur mode de vie .

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