Via Francigena, un peu d'histoire . . .
Via Francigena, littéralement "route originaire de France". Déjà, en 58 avant J.-C., Jules César avait créé une voie la plus courte entre la mer du Nord et Roma. Dès le début du VIIe siècle, un tracé, de sentes et de pistes quelques fois empierré dans les villes, avait été établi afin de rejoindre Roma. Avec une grande augmentation de fréquentation, ce chemin est très vite devenu l'axe principal entre le nord et le sud de l'Europe.
Vers la fin du 1er millénaire, les pèlerinages prirent des proportions incroyables, les gens du nord allant vers Roma puis Jérusalem et la Terre sainte, ceux du sud remontant vers Santiago de Compostela, firent de cette voie un point de passage obligé (comme le jus d'orange pour ceux qui suivent mes récits)! Rien n'a changé finalement, excepté que maintenant tout est facile, juste mettre un pied devant l'autre, humer les senteurs campagnardes et s'émerveiller de ce que ces personnages (papes, marchands, banquiers, pèlerins . . . et aussi brigands) ont construit pour la gloire d'un Dieu ou d'un statut social.
Merci Lisette de nous avoir si bien accueillies, les roses trémières de ton jardin sont splendides, il te faudra grimper sur une échelle pour rivaliser avec ces géantes . . .
La région est truffée d’anciennes bornes et de nombreux circuits pédestres permettent de les découvrir.
Une partie de l’armée de l’Est du général Bourbaki est aussi entrée en Suisse par cette frontière. En tout, 89000 soldats ont été internés dans tous les cantons (excepté le Tessin), le 1er février 1871.
Apparemment nous sommes sur le bon chemin, tiendrons-nous la cadence pour arriver à Sainte-Croix en 1h40 ??
Chemin faisant sous la pluie et dans la brume, mais le gentil douanier nous annonce que 300 m après les sapins, là-bas tout au fond, il ferait beau
Et c’était vrai! Vue plongeante sur Sainte-Croix, capitale de la boîte à musique, bientôt au soleil!
Partis sous la pluie de la frontière France/Suisse (avec donc déjà du retard sur le chemin prévu initialement) nous avons marché d’un bon pas dans les hautes herbes du pâturage, résultat pieds détrempés, voilà ce que c’est de partir sans guêtres! Arrivées au col des Étroits, la pluie cesse, le réseau revient on étale les pèlerines, je publie la petite histoire et l’on entreprend la descente.
Sainte-Croix, lieu d’origine d’un des musiciens le plus connu des écoliers romands et compositeur du célèbre chant: Le Pays Romand
Le moment tant attendu du pique-nique, immuablement pain-fromage, avec vue sur la plaine de l’Orbe, que vraisemblablement nous n’atteindrons pas aujourd’hui!
C’est l’automne, bientôt, le marquage vire au brun!! Il s’adapte en fait à la voie historique que nous allons parcourir, l’ancienne voie romaine de cette côte de Vuiteboeuf, qui était un chemin saunier, dont l’état bernois en détenait le monopole aux XVII et XVIIIème siècles.
Où l’on peut encore apercevoir les ornières des chars. Et même plusieurs tronçons parallèles, puisque dès que l’un devenait trop profond ils en marquaient un autre à côté. Il a été relevé sur ce tronçon au moins 30 traces.
Et une belle surprise que la visite de mes cousins venus à notre rencontre sur la voie romaine, merci ce fut extra. Et d’autant plus sympathique c’est qu’ils nous ont amenées à notre hébergement de Lignerolle. Évidement avec le retard sur le découpage prévu, nous n’y serions jamais arrivées.
Sophie en profite pour un peu d’entretien des ornières. On reviendra, il y a encore du travail!
Photo de groupe avant de se quitter, sur la margelle de la fontaine de Lignerolle où refroidissent les boilles du fromager voisin. Merci encore Sophie et Jean-Luc et à bientôt pour la grimpette au bunker.
Carine adoooooore les phares . . .
Credits:
©dominique wacker-cao