Estella Louisa Michaela Canziani, une œuvre fondamentale pour l’histoire ethnologique des vallées alpines et particulièrement de la Savoie.
Cette exposition a été réalisée par les Archives municipales d'Aix-les-Bains. Présentée en avant-première de manière virtuelle, elle sera visible en réel à Aix-les-Bains du 19 septembre au 21 novembre 2020..
Estella Canziani naît à Londres en 1887 dans un environnement privilégié. Son père est un riche industriel Italien et sa mère, Louisa Starr, une artiste peintre anglaise de grande renommée. Estella devient naturellement polyglotte puisque son père lui parle principalement en italien et parfois en dialecte lombard.
Légende : la famille Canziani dans le jardin de sa résidence, 3 Palace Green à Kensington
"La dernière fois où nous partîmes tous ensemble, nous découvrîmes la partie de la Savoie que nous ne connaissions pas, des paysans encore authentiques, qui portaient des costumes et je me mis à les peindre [...]. Nous entrâmes dans le village, une femme en costume aux couleurs éclatantes me dépassa, c'était trop bien pour que nous la manquions : je lui demandais de s'asseoir près de moi et cet après-midi-là je commençais à travailler. Ainsi débuta ce qui se révéla être une véritable étude de folklore : je peignis et écrivis mon premier livre." Estella Canziani.
Estella devient membre de The folklore Society, fondée à Londres pour étudier la culture vernaculaire, la musique traditionnelle, le chant, la danse et le théâtre, les légendes, les arts, les coutumes et les croyances… En 1910 et sous l’impulsion de ses nouveaux amis, elle décide de rédiger un ouvrage à partir de ses tableaux et de ses notes.
À cette fin elle engage une correspondance suivie avec un certain nombre d’érudits savoyards qui lui transmettent une importante documentation
L’œuvre d’Estella Canziani est traduite en français en 1920, adaptée par Arnold Van Gennep. C’est un succès important, malgré les réticences des milieux scientifiques et notamment de ce même Van Gennep, qui lui reproche son approche empirique, son manque de méthode scientifique.
Estella récidive quelques années plus tard, en 1913, avec une étude sur le folklore du Piémont, puis un troisième ouvrage sur les Appenins. Elle fait don de sa collection au musée de Birmingham qui conserve les dessins réalisés en Savoie et une partie de sa correspondance
Credits:
Archives municipales d'Aix-les-Bains