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Jeudi d'ascensionS By lionel

Moins d'une semaine après mon baptême de déconfinement, ce traditionnel jour férié va être l'occasion d'une nouvelle partie de manivelles haute en couleurs. Motivé comme un junior à l'idée de retrouver le massif vosgien, je suis également impatient de revoir mon ami Matthieu avec qui je n'ai pas pu pédaler depuis début mars, un bail ... Journée double bonus donc avec un parcours assez costaud et une météo estivale, on va en avoir pour notre argent avec ce jeudi très ascensionnel ... pas loin du paradis des cyclistes 😊 !

Il fait déjà très doux au moment de partir sous un soleil radieux en direction du col des Arrentès. Je rejoins ensuite la vallée de la Vologne que le soleil n'a encore pas pu honorer de ses rayons : une transition à l'ombre plus que frisquette avant de retrouver mon copain à Kichompré ...

Duo de choc !

Une fois le duo de choc reformé, c'est parti pour un papotage intensif en direction le lac de Longemer dans une lumière sensationnelle ...

Nous poursuivons vers Retournemer, où se profile le col des Feignes, petite mise en bouche pour bien appréhender le menu copieux du jour.

On bascule ensuite vers les pistes de ski de La Bresse. La descente est brève puisque nous bifurquons vers la route du Bramont, avant de clignoter de nouveau à gauche vers la Route des Américains.

4 km assez revêches mais archi connus sur lesquels il est néanmoins toujours agréable d'évoluer, au milieu de la forêt et des gazouillis printaniers. Zéro voiture à cette heure matinale, il n'en sera pas de même dans l'après-midi j'imagine, avec cette météo de rêve et cet élan cathartique collectif vers les grands espaces : où comment évacuer cette sensation de claustrophobie générale post confinement ...

L'arrivée sur la route des Crêtes est toujours aussi spectaculaire ...

Il reste encore le coup de cul du Rothenbach et "hasta la vista, baby" !

La transition très facile jusqu'au Breitfist est toujours aussi pittoresque et gratifiante pour les rétines ...

... avec ses vues plongeantes vertigineuses et ses panoramas plus lointains où l'on peut reconnaître différentes vallées et bourgades, comme ici avec La Bresse ...

... ou plus loin Kruth et le pied du col d'Oderen.

Waouhh, quel panard ! C'est la même sensation à chaque printemps lors de la réouverture de la route des Crêtes, mais j'avoue qu'elle a cette année une saveur particulière, après un confinement qui rend toute sortie de chez soi un brin magique, et après la frustration de l'automne dernier qui m'avait vu contraint à l'arrêt sportif.

Un dernier effort pour franchir le col d'Hahnenbrünnen et la montée du Breitfist et c'est la fantastique descente du Plazerwasel.

Facile pour nous ce jour de le franchir dans l'élan sur le gros plateau. Par contre dans l'autre sens, c'est une autre histoire ...

L'accélération est prodigieuse dans la 1ère ligne droite (86 km/h) puis la suite est un peu plus technique, avec quelques virages se refermant brutalement. On y va prudemment pour la 1ère de l'année avant de bifurquer brusquement à droite vers le Petit Ballon dans une épingle ultra serrée : pas sûr qu'une voiture puisse y tourner sans opérer un demi tour préalable en contrebas.

Vue sur le Gaschney.

Ce versant le moins difficile des 3 commence en forêt jusqu'au centre d'hébergement de Landersen. L'impression visuelle est trompeuse car ça gratte déjà pas mal ... On débouche sur une chaume avec point de vue somptueux avant de bénéficier d'un replat salvateur tandis qu'on retrouve la forêt.

Cette dernière ligne droite marque la fin des difficultés. Mais elle est interminable ! Comme la semaine dernière, je me cale aisément sur mes fréquences cardiaque et de pédalage "de montagne" : l'endurance est là car je tiens le rythme sans problème sur la durée, mais je ressens de nouveau comme un manque de force et de cuisses "molles" qui m'empêche de mettre 2 dents de moins ...

Impression amplifiée et sans doute faussée par le fait que Matthieu s'est envolé aisément et a disparu au loin depuis un moment. Comme souvent dans pareil cas, il est venu me rechercher pour faire le dernier km ensemble.

Un dernier coup de reins et le sommet est atteint. Surprise, Strava m'affirme que je réalise mon meilleur temps d'ascension en 42'09. Bon comme quoi ... A relativiser toutefois, car j'ai déjà réalisé le même chrono du côté de Wasserbourg autrement plus costaud ...

Stosswihr

Pas facile à monter, le Petit Ballon n'est pas agréable à descendre non plus, avec une route très bosselée, ornée d'irrégularités permanentes et de nids de poule, sur une pente prononcée. C'est les poignets et les épaules douloureux que nous contournons Munster via un judicieux raccourci nous permettant d'éviter le centre ville, sa circulation et ses pavés (déjà testés samedi dernier, merci bien !)

A Stosswihr, c'est parti pour 15 longs km hyper réguliers à 4-5%. Le dernier gros morceau du jour commence avec un "champ de cigognes" 😊 avant de traverser Soultzeren.

La majorité de l'ascension est plutôt abritée du vent qui ne se fera sentir que favorablement, un bon point ...

La vallée de Munster se dévoile une nouvelle fois pour moi sous une lumière et un angle différents avant de poursuivre dans la forêt.

La suite est longue et monotone. Ça commence à être un peu dur mais je m'accroche mentalement. Il faut dire qu'après des heures et des heures de HT bien plus fastidieuses, le mental est là !!! J'ai la satisfaction d'être en mesure de conserver le même braquet et de maintenir une vitesse de croisière de +/- 17 km/h sans flancher (presque) jusqu'au sommet que je rallie à 4 min de mon meilleur temps sur ce segment. Mais ce record personnel fut établi alors que je pétais la forme et derrière Matthieu qui m'avait tracté sur toute l'ascension. Je m'étais alors dépouillé pour ne pas quitter sa roue ...

Compte à rebours kilométrique ...

Apercevoir le sommet du Hohneck tout proche est bon signe ...

Puis l'échancrure du col apparaît ...

Il y a foule au sommet, d'ailleurs la circulation était assez importante sur ces 15 km : motos, cabriolets, voitures familiales, Porsche, ... s'en sont donné à cœur joie mais il faut l'avouer, en respectant les distances de sécurité avec le cycliste : un bénéfice indirect des gestes barrière ???

On redescend vers la vallée des lacs où nos parcours se séparent : table familiale pour Matthieu, poursuite du festin de km pour moi ! Je prends la direction du Valtin par le col du Surceneux, une gentille bosse au regard de ce que l'on vient de se coltiner.

Je le sais, le gros des difficultés est derrière moi mais j'ai un objectif en tête : réaliser mon premier "3000 m D+" de l'année. Sur le papier (ou plutôt sur l'ordi), ils y sont, mais je sais que le site de planification d'itinéraires que j'utilise est généralement optimiste en dénivelé ...

On verra bien ! Mais du genre déterminé (résilient ?) je n'aime pas trop manquer mes objectifs ...

Pour les amateurs de tarot, je passe à hauteur de Schmalick en souriant car nous sommes le 21 !!!

Puis au Grand Valtin, j'aborde la longue descente vers Plainfaing.

La sensation de liberté et de bonheur est totale en passant au Rudlin dans un environnement naturel exceptionnel ...

Aux abords de Plainfaing, je passe devant la célèbre fabrique de bonbons des Vosges, à ne pas confondre avec les bonbons "La Vosgienne", aucunement un produit local ...

Broum broum, je file ensuite vers Anould avec des odeurs de barbecue de partout qui commencent à pavlover en moi : l'appétit vient en pédalant !!!

Il me faut cependant encore franchir le col du Plafond pour regagner mes pénates. Je fais un léger détour par Gerbépal pour espérer atteindre mon objectif mais il en manque un peu trop (150 m D+ soit +/- le col des Arrentès). Un peu cuit et vu l'heure, je crois que la messe est dite : je baisse pavillon avec quand même un super sortie dans les guiboles ... Vivement la prochaine !

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Lionel Perrin
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