Être confiné chez soi, c’est l’opportunité de passer plus de temps dans son jardin, sur son balcon, à sa fenêtre pour observer la biodiversité au printemps. C’est aussi le moment de s’occuper de ses plantations et de se plonger dans les bonnes pratiques sans pesticides pour avoir un beau jardin ou de belles jardinières. Et si on profitait finalement de cette période pour se lancer dans le jardinage ?
Jardinons, c'est le printemps !
Au printemps, la nature semble se réveiller d’un sommeil qui a duré tout l’hiver. Il suffit d’ouvrir la fenêtre pour se rendre compte que les oiseaux se font réentendre, les insectes pollinisateurs butinent les fleurs, les arbres bourgeonnent… La biodiversité reprend ses droits. Pour les jardiniers, il est temps de retourner au jardin.
Les travaux au jardin sont nombreux pendant cette période : nettoyer, semer, repiquer… Autant d’actions pour préparer l’arrivée des beaux jours.
Le printemps est aussi le moment de réfléchir aux futures plantations, notamment aux prochains légumes d’été. Laissez place à votre imagination et cultivez des fruits et légumes de toutes sortes ! Par exemple, pourquoi ne pas cultiver des fruits et légumes anciens ? De plus, quoi de plus satisfaisant que de consommer un aliment que l’on a soi-même fait pousser ?
Jardiniers en herbe
Il n’y pas d’âge pour jardiner et les enfants peuvent s’avérer être de véritables petits jardiniers amateurs. Faites leur découvrir la nature et les bons gestes pour qu’ils puissent jardiner au fil des saisons.
Jardiner avec son enfant permet de lui faire découvrir les premières bonnes pratiques, les insectes, la multitude de fruits et légumes…
Se lancer dans le compost
Nous produisons des déchets organiques, comme des restes de fruits, des épluchures de légumes, des coquilles d’œuf ou encore du marc de café que nous jetons trop souvent dans la poubelle domestique. L’entretien du jardin produit également des déchets verts, comme l’herbe coupée par la tonte ou les feuilles mortes. Utilisés de manière naturelle et transformés en compost, ces déchets deviennent un formidable engrais à utiliser en pleine terre, dans les potagers ou dans les jardinières des balcons ou des plantes d’intérieur.
Fertilisant naturel des sols, cet engrais permet également de nourrir les champignons et les microorganismes. La faune (larves d'insectes, vers de terre…) s’y développe en profitant de la chaleur dégagée par la décomposition des matières organiques.
La pratique du compostage n’est pas réservée aux personnes habitant une maison avec jardin. En ville, il est désormais possible de se lancer dans le compost. De nombreux habitants partagent des composteurs urbains mis à disposition dans les jardins partagés, dans les résidences ou par les services municipaux. Vous pouvez également vous lancer dans le lombricompostage ! Pratique quand vous n’avez pas accès à un composteur urbain partagé, il permet de réaliser son propre compost, hors-sol, directement chez soi.
Végétaliser la ville
En jardinant chez soi, sur son balcon, sur sa terrasse, on contribue à végétaliser la ville.
En plus de son attrait esthétique, la végétalisation urbaine a de nombreux avantages écologiques. Elle est favorable aux espèces sauvages, améliore la qualité de l’air et participe au maintien du lien social entre les habitants. En été, ces jardins sont des îlots de fraîcheur au cœur de la ville.
Faire de la biodiversité un allié
Et si on faisait de la biodiversité un allié ? Accroître la diversité des espèces au jardin permet de créer des conditions plus proches de celles d’un écosystème en bonne santé qui offre une meilleure défense contre les ravageurs et une meilleure adaptation aux aléas climatiques. Pour que la végétation foisonne et que les cultures soient florissantes, elles ont besoin de pollinisateurs. Notre alimentation dépend d’eux !
Pas besoin d’avoir un immense jardin pour agir en faveur de la biodiversité, même les très petites surfaces peuvent participer à la préservation. Une jardinière de fleurs nourricières en bordure de fenêtre ou sur un balcon, c’est déjà un premier geste. Vous pouvez aussi végétaliser votre terrasse avec des arbustes en pot ou installer des hôtels à insectes.
Observons la biodiversité à domicile !
Au balcon ou au jardin, il est aussi possible de devenir un observateur de la biodiversité actif en participant aux observatoires Vigie-Nature et contribuer à faire avancer la recherche scientifique en écologie. Tous les jours, des photos d’insectes, des recensements de papillons des jardins, de bourdons, d’oiseaux viennent grossir les bases de données. Ainsi des programmes de recherche se lancent, des publications paraissent dans les meilleures revues scientifiques, des sujets de thèse émergent et des doctorats s'accomplissent. Découvrez trois observatoires qui vous attendent durant les prochaines semaines et devenez incollable sur les différentes espèces qui vous entourent.
1 - L'observatoire oiseaux des jardins vous met au défi Confinés mais aux aguets. Chaque jour (durant la période de confinement) consacrez 10 minutes à l’observation et au comptage des oiseaux de votre jardin.
2 - Participez au suivi photographique des insectes pollinisateurs (Spipoll). Positionnez-vous devant une espèce de fleurs. Pendant 20 minutes, photographiez tous les visiteurs : insectes pollinisateurs, mais aussi araignées, punaises, etc. Constituez ensuite une collection de photos et tentez d'identifier vos portraits grâce à la clé de détermination.
3 - Le site Sciences participatives au jardin vous invite à compter les papillons et les bourdons. Dès que vous croisez un papillon dans votre jardin, sur votre balcon, tentez de l'identifier avec les fiches d'identification. Toutes les semaines, indiquez sur le site de l'Opération papillons le nombre d'individus aperçus pour chaque espèce.
Pour aller plus loin
Credits:
[Photographies : Arnaud Bouissou/Terra – Manuel Bouquet/Terra – Olivier Brosseau/Terra] - [Réalisation : Christophe Cazeau – Leslie Curie – Laurent Poupinais – Suzanne Ruer]