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FÉCONDATION IN VITRO : D'HIER À DEMAIN Charles Dray

Plus de 40 ans se sont écoulés depuis la naissance de Louis Brown premier, bébé fécondation in vitro en juillet 1978. Les docteurs Steptoe, gynécologue, et Edwards, biologiste, remportaient alors la course à la naissance d’un bébé éprouvette, dans laquelle étaient engagées plusieurs équipes à travers le monde.

Sans rien enlever à leur mérite, ils furent servis par la chance car plusieurs centaines de tentatives avaient été réalisés avant ce succès.

La mère de Louise Brown avait les trompes obturées, la chirurgie de re-perméabilité avait échoué, et elle était donc définitivement infertile. La FIV a permis de court circuiter les trompes et de réaliser la fécondation in vitro (à l’époque dans des éprouvettes de verre).

Depuis lors, plus de 6 millions de naissances ont été obtenues à travers le monde.

En France la première naissance par FIV, Amandine, a eu lieu 1982, et la pratique de cette technique s’est banalisée, avec des taux de naissance moyen de 20 à 25% par cycle, ce qui se situe dans la moyenne mondiale (compte tenu des limitations imposées par le cadre législatif en vigueur dans notre pays : impossibilité de recourir au diagnostic pré-implantatoire, interdiction de préserver la fertilité en vitrifiant ses ovules avant 38 ans). Sur ce dernier point, la loi de bioéthique qui sera discutée au parlement en Septembre 2019 devrait vraisemblablement changer les choses en ouvrant le droit à la réalisation d’une auto-congélation des ovocytes pour convenance personnelle pour toutes les femmes qui le souhaitent.

Après avoir apporté une réponse aux problèmes tubaires, l’injection intra-ovocytaire d’un spermatozoide sélectionné (ICSI) permet depuis 1992 la prise en charge des infertilités causées par un sperme déficient.

Parmi les avancées plus récentes de pratique courante la culture longue embryonnaire jusqu’au 5ème jour, et le time-lapse qui consiste à photographier en continu les divisions cellulaires, permettent de choisir pour le transfert un embryon de grande qualité, améliorant ainsi les chances de mener une grossesse à son terme.

Le futur de la Fiv passe par :

La pratique courante du time-lapse, technique qui s’avère presque aussi performante que le diagnostic pré-implantatoire pour le choix des embryons à replacer.

Trouver des facteurs fiables d’évaluation de la qualité de l’endomètre afin d’améliorer l’implantation des embryons dans l’utérus. De nombreux tests et traitements associés sont déjà disponibles, mais ils n’ont pas encore, à ce jour, apporter une preuve indiscutable de leur efficacité.

Améliorer les conditions de stimulation par l’utilisation de nouvelles gonadotrophines (les médicaments utilisés pour stimuler les ovaires ) qui limiteront les risques d’hyper-stimulation («kiss peptides» par exemple, actuellement en cours de développement). Disposer de gonadotrophines à injection unique et effet prolongé, voire même de gonadotrophines administrables en comprimés, constituerait un incontestable et très attendu progrès pour les femmes !

Si le législateur autorisait certaines manipulations génétiques, on n’exclut pas, dans un avenir lointain, de pouvoir obtenir des gamètes artificielles, par transformation une cellule (sanguine ou cutanée par exemple) en cellule souche induite, secondairement reprogrammée en ovocyte ou en spermatozoïde.

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