Marques, Artistes en tous genres, associations, tous utilisent les réseaux sociaux à des fins de communication pour partager de l'information auprès de son public. Que cela soit pour l'annonce d'un évènement, la disponibilité d'un nouveau produit ou de tout autre type d'information: l'objectif et de solliciter l'engagement et créer l'attrait du public. On le mentionne peut-être moins, mais les musées, ces grandes institutions de savoir dont l'aspiration est la transmission de la culture et de la connaissance tirent également leur épingle du jeu par l'utilisation des réseaux sociaux dans leur stratégie de communication.
Différents réseaux sociaux pour différentes stratégies
Comme les entreprises, les musées ont au fur et à mesure ouvert des comptes sur les différents réseaux sociaux. L'idée ? Créer du contenu dans un objectif de communication afin de s'apporter de la visibilité et de réunir son public autour du thème de la culture. Mais pas seulement, comme nous le verrons un peu plus tard il y a un véritable désir de sortir "hors des murs".
Culturespaces, organisme de communication, anime et gère la communication de plusieurs monuments et musées (Musée Jacquemart-André, Théâtre Antique d'Orange, Arènes de Nîmes, etc.) confiés par des Institutions Publiques. Ce dernier a su tirer parti des différents réseaux sociaux disponibles en adaptant sa stratégie de communication à chaque plateforme en fonction de son utilité. Ainsi, comme il l'est écrit sur leur site, Facebook étant la plateforme sociale la plus représentative de la population française, elle permet de s'adresser à un large public. L'idée étant de s'adresser à un public large sur un ton moins formel afin de créer plus de proximité avec les gens sur l'actualité des musées.
" La communication culturelle sur les réseaux sociaux est vraiment passionnante. Facebook et autres Twitter sont des outils puissants qui permettent d'informer le public, mais surtout de créer un lien continu avec lui qui s'inscrit dans la durée." - Julia Da Costa, en charge des projets web (Culturespaces)
Concernant Twitter, bien qu'il permette également au groupe de s'orienter vers un public large, l'objectif ici est de s'adresser en priorité aux professionnels de la culture. Culturespaces diffuse via son compte Twitter des interviews de sa revue Musée 21 où de nombreux professionnels du secteur culturel font part de leur(s) expérience(s). Les cibles sont donc davantage des journalistes, enseignants ou tours opérators. Cette page Twitter agit par conséquent comme un fil d'actualité professionnel avec un contenu précis à l'adresse de ces cibles.
Pour le Musée du Quai Branly les réseaux sociaux de manière générale c'est l'opportunité d'une communication institutionnelle au travers de laquelle il faut faire vivre l'image du musée en communicant sur les activités évènementielles: inaugurations, conférences, invitations de personnalités, etc.
Instagram: la Galerie d'Arts numérique
En plus de Facebook et Twitter c'est bien sûr la plateforme Instagram sur laquelle les musées concentrent leurs efforts. Véritable plateforme axée sur la photo cette dernière ne désemplit pas en termes de fréquentation (16,3 millions de visiteurs uniques par mois et 4,6 millions de visiteurs uniques par jour / Médiamétrie, Sept 2017). Une aubaine pour ces institutions qui à l'instar de nombreux artistes (les photographes pour ne citer qu'eux) permet de mettre en lumière une série d'œuvres prévues lors d'actuelles ou futures expositions. La communication se veut très visuelle en teasant sur les futures œuvres et expositions à paraître, mais aussi informative en communiquant sur les dates.
Sans oublier bien sûr les fameux codes des réseaux sociaux avec la création d'un hashtag qui permettra le relais de l'information par les utilisateurs et de travailler un référencement au sein même de la plateforme sociale. Cela prend tout son sens depuis que Instagram a annoncé en décembre 2017 la possibilité de suivre des hashtags. Les utilisateurs peuvent ainsi suivre un fil d'actualité de contenu alternatif créé par d'autres utilisateurs tout en restant en lien avec la page principale du musée.
Un regain de jeunesse et une volonté de sortir "hors des murs"
L'idée est d'aller chercher le public là où il se trouve, que cela soit dans la rue, le métro mais surtout sur les réseaux sociaux. L'utilisation des plateformes sociales présente à ces institutions culturelles une occasion bien sûr de fidéliser une base de followers active et habituée de leurs espaces. Mais c'est surtout une opportunité de conquérir un nouveau public qui ne fréquente pas forcément les musées, en particulier les jeunes. Etre présent sur ces plateformes c'est donc un rendez-vous avec cette cible. Sachant que les jeunes sont friands de partage de contenus, c'est là une chance de créer un effet boule de neige: susciter leur intérêt afin qu'ils partagent du contenu au sein de leur cercle d'amis. En ce sens les musées n'hésitent pas à user des concours pour créer l'intérêt et l'engagement des utilisateurs ("likez la page et mentionnez deux de vos ami(e)s qui pour pourraient être intéressés par ce concours !")
Sortir "hors des murs". Que ce soit en termes de communication off-line sur les panneaux d'affichages ou de présence dans la presse papier, cette volonté de sortir hors des murs ne s'arrête pas à une présence sur les réseaux sociaux. Certains musées comme Le Met (Metropolitan Museum of Art) et Cooper Hewitt, tous deux basés à New-York, vont beaucoup plus loin en rendant disponible sur leur site internet la quasi totalité de leurs expositions. L'expérience n'en est bien sûr pas aussi immersive que si l'on y était, mais force est de reconnaître que c'est un bon moyen de briser les frontières géographiques en permettant à des visiteurs qui ne pourraient pas se rendrent au lieu physique d'en apprendre tout autant en profitant en ligne du contenu des expositions.
Enfin, nombreux sont peut-être ceux qui pensent encore les Musées comme de "vieilles institutions poussiéreuses". Visiblement ces derniers ont bel et bien pris le tournant du digital avec une certaine maîtrise de leur image et de leur stratégie de communication sur les réseaux sociaux. En effet, certaines pages sociales sont suivies par des milliers voire centaines de milliers d'utilisateurs. Un signe de l'engouement suscité et de la qualité du travail fourni par ces institutions pour rester dans l'air du temps.
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