Il existe une vieille pensée dans le monde du sport qui stipule qu’on ne doit pas changer une formule gagnante. La réalité du sport-étudiant fait toutefois en sorte que l’entraîneur-chef de l’équipe masculine de volleyball, Ghazi Guidara a mélangé ses cartes, malgré le succès connu l’an passé par les siens. Jusqu’à maintenant, il faut reconnaître que le pilote des Bleus a prouvé qu’une formule gagnante peut être changée sans faire de compromis sur les résultats.
Après une disette de 12 années sans titre provincial, les Carabins ont mis la main sur la précieuse bannière lors de la saison 2017-2018. À peine un an plus tard, c’est avec une identité complètement différente que les Bleus ont entamé la défense de leur titre.
«C’est un choix que j’ai fait d’effectuer toutes les modifications et c’est une situation plutôt exceptionnelle, a mentionné Ghazi Guidara qui en est à sa deuxième année à la barre de l’équipe. Nous avons six recrues, alors il fallait s’assurer que la connexion passe bien entre les gars. Il a fallu passer beaucoup de temps pour inculquer l’éthique de travail et pour transmettre les valeurs des Carabins, mais tout a bien été assimilé. Tout le monde était super réceptif. Nos plus jeunes joueurs ont démontré énormément de caractère jusqu’à maintenant. On a plus de partants de première année, que le nombre total de recrues pour d’autres équipes. C’est un bon signe de gagner avec des premières années.»
Plusieurs changements, objectif identique
Parmi les changements, il faut absolument souligner le départ des deux joueurs de centre Mikael Dagenais et Louis-Karl Pedneault, ainsi que de l’attaquant numéro un Godefroy Veyron-Trudel.
Certains pourraient donc croire que l’objectif ultime est différent en raison de la perte de ces pièces importantes, mais si une chose est demeurée identique depuis deux ans, ce sont bien les ambitions de l’équipe.
Afin de fournir les meilleurs outils à ses protégés pour accomplir cette tâche exigeante d’exceller à tout moment, celui qui a pris part deux fois aux Jeux olympiques en tant qu’athlète n’a pas hésité à faire des choix audacieux.
Force est d’admettre que Ghazi avait vu juste. À pareille date l’an passé, l’équipe détenait une fiche de six victoires et d’un seul revers, alors que cette année le dossier est de six victoires et de deux revers.
La seule différence est la défaite subie face au Rouge et Or, au CEPSUM, dans un duel enlevant qui s’est terminé en cinq manches.
«Je suis vraiment content du rendement de l’équipe jusqu’à maintenant. Tout ce qui nous arrive, que ce soit des victoires ou des défaites, ça nous permet d’apprendre. Présentement, l’énergie est excellente. Les gars ont très hâte de jouer face à Laval, ce sont comme de petites revanches. On veut également disputer la demi-finale à la maison. Il faut terminer premier ou deuxième parce que ça nous donne beaucoup d’énergie.»
Le prix à payer pour performer
Lorsque l’on prend en considération l’entièreté des facteurs, les succès répétés de l’équipe sont encore plus impressionnants. En plus des nombreuses heures passées dans le gymnase, les athlètes doivent consacrer plusieurs heures à leurs études. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’autant sur le terrain que dans leur vie professionnelle, les protégés de Ghazi ont de l’ambition.
«Parmi nos 14 joueurs, certains étudient en droit, en médecine, en génie aérospatial, en architecture, en administration, en informatique ou en mathématiques. J’ai donc rapidement réalisé qu’il fallait faire quelques changements à nos horaires d’entraînement. Les gars adorent venir dans le gymnase, mais on devait faire des modifications. On sentait que certains couraient après leur temps. Malgré leurs efforts, le temps de récupération est plutôt court, ce qui augmente le risque des blessures.»
Maintenant que tout le monde est bien reposé, la deuxième moitié de la saison reprendra vendredi soir, alors que les Carabins seront de passage à Sherbrooke pour y affronter le Vert & Or.
Cette année, les deux équipes finalistes du RSEQ seront automatiquement qualifiées pour le championnat canadien qui se déroulera à Québec. Toutefois, avant de penser aux différents scénarios et à la défense du titre provincial, il faut s’assurer d’exceller à tout moment. Si l’on se fie à l’an passé, c’est un plan de match qui semble fonctionner à merveille.