De Louis XIV au XXIe siècle, les transports publics à Paris ont connu une histoire aux multiples rebondissements.
Le philosophe et mathématicien Blaise Pascal cherche à rationnaliser l’exploitation des carrosses dans Paris, sur des trajets spécifiques et à intervalles réguliers.
Le concept de transports en commun vient de naître, et sa mise en pratique a lieu au printemps 1662.
Cinq lignes, un tarif unique de 5 sols, et un succès immédiat. Mais la lenteur des voitures, la voirie moyenâgeuse, une augmentation des tarifs et des restrictions « sociales » auront vite raison de cette première entreprise qui cesse ses activités en 1677.
Il faudra attendre un siècle et demi avant que l’idée de transports publics parisiens refasse surface en janvier 1828.
Sur la route du 72
« On va au Louvre avec mon mari. Lui à vélo, moi en bus. »
« Quand je prends le bus, je peux regarder les rues de Paris, et c’est magique. »
« On ne prend pas la voiture quand on est parisien. »
Après la fermeture des voies sur berges à l’automne 2016, les quais hauts sont vite encombrés par la circulation.
« Les voies réservées aux bus, c’est un vrai plus », souligne Anne dans le 72, qui passe justement sur les quais hauts.
« On perd beaucoup de temps en voiture, il n’y a qu’à voir les bouchons. Je ne prends que les transports en commun, jamais la voiture. » Avant de descendre à Victorien Sardou, Jean confirme : « On ne prend pas la voiture quand on est Parisien. Mais en banlieue, oui, c’est bien normal. »
Dans le bus à cause d'une panne de scooter
Sofiane est dans le bus, « juste aujourd’hui, à cause d’une panne de scooter ». Il habite dans le 19e arrondissement et travaille à Vitry-sur-Seine, dans la banlieue sud de Paris. « Je gagne énormément de temps en scooter. Je me suis posé la question de la pollution, mais je ne prendrai pas les transports en commun. Vitry est trop mal desservie. »
« En périphérie, on est vite coincés »
Pour les trajets en banlieue, le bus n’est pas toujours pratique. Younes a pris le 61, mais il utilise parfois sa voiture. « Je prends souvent le bus ou le métro. Mais en famille, on vient en voiture. On est six, et on a souvent trois changements en venant de banlieue. »
Surtout des habitués
Malgré le pic de pollution et le forfait à 3,80 € pour tous les transports en Île-de-France, les usagers du bus sont surtout des habitués. Younes estime qu’il faudrait développer les transports en banlieue pour que le bus soit plus utilisé lors de trajets vers Paris. « En périphérie, on est vite coincés. On peut être loin du RER ou du train. Si on est obligés de prendre la voiture, on ne prend pas le bus une fois à Paris. »
Paris vu du bus
Lignes de bus : mobilité induite
Sur son site Internet, la RATP affirme que l’accessibilité constitue la priorité de sa politique de Développement Durable, tant la mobilité conditionne la socialisation, l’emploi et les loisirs.
Ainsi, depuis fin 2009, 100 % des lignes de bus parisiennes sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Grâce à la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, le cadre d’actions s’est renforcé.
Une formation spécifique consacrée
Depuis 2007, la RATP forme ses agents en les sensibilisant à l’accueil des personnes déficientes visuelles. En 2010, la formation s’est élargie à l’ensemble des personnes à mobilité réduite.
Transport à la demande
Créée en 2003, Flexité, la filiale du groupe RATP spécialisée dans le transport des personnes à mobilité réduite en Île-de-France propose un service de transport à la demande permettant une prise en charge de porte à porte et des prestations particulières pour les usagers détenteurs d’une carte d’invalidité à 80 % et plus.
Par ailleurs, depuis 1994, l’association « les compagnons du voyage » complète l’offre en répondant à une importante demande de personnes pouvant difficilement se déplacer voire pas du tout, en Île-de-France. Ses accompagnateurs sont formés au handicap, à la langue des signes et aux premiers secours.
Implication des communes
Bien sûr, l’accessibilité d’une ligne de bus implique que les arrêts et leurs abords fassent l’objet d’un aménagement par les communes et les départements concernés. Bordures et trottoirs doivent être rehaussés et l’acheminement jusqu’au point d’arrêt doit se faire sans obstacle.
Dans la pratique
Le chauffeur déploie à l’arrêt la rampe amovible du bus, lorsqu’une personne en fauteuil lui fait signe. Celle-ci emprunte la porte médiane afin de monter et se place à l’emplacement réservé, signalé par un pictogramme. Un bouton à sa droite lui permet de demander la descente et indique au conducteur que la palette doit être déployée.
La personne à mobilité réduite doit respecter quelques consignes :
- elle doit se positionner dos à la route ;
- le dossier de son fauteuil doit être calé sur le dosseret prévu à cet effet ;
- les freins doivent être serrés ou le fauteuil électrique éteint.
De constantes améliorations
En 2010, 100 % des bus sont équipés d’annonces sonores, et pour un tiers d’annonces visuelles, utiles aux malentendants.
Un haut-parleur, sur les bus les plus récents, positionné à l’extérieur à côté de la porte avant, indique aux personnes déficientes visuelles qui attendent à l’arrêt le numéro du bus et sa destination. A l’intérieur, les boutons de demande d’arrêt possèdent une inscription en relief et émettent plusieurs bips une fois actionnés afin de prévenir l’usager de la prise en compte de sa demande.
Les technologies numériques au service de la mobilité
En plus de l’accessibilité « physique », les différentes applications mobiles permettent l’information en temps réel et sont en partie accessibles aux non-voyants par synthèse vocale. Ma RATP dans la poche permet de connaître à l’heure « H » l’état du réseau, les horaires, les informations sur certains titres de transport ou d’effectuer une recherche d’itinéraire.
NAVETTE SANS CHAUFFEUR ÇA ROULE !
Depuis 2017, Paris teste des navettes électriques sans chauffeur.
Sur une voie dédiée et sécurisée, elles transportent confortablement 9 personnes d’un bout à l’autre du pont Charles-de-Gaulle.
GRAND FORMAT RÉALISÉ PAR HUGO ALBANDEA, ARTHUR BEDOUIN,
ANGÉLIQUE LE QUERÉ ET CLAIRE PAVAGEAU
Credits:
Created with images by Traveloscopy - "Lot 346 - 1931 Renault TN4B 'Autobus Parisien' - 2" © Claire Pavageau Nos remerciements à la RATP pour ses photos.