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1. Pour vaincre le coronavirus, nous devons faire face à des inégalités flagrantes
2. Un nouveau test rapide de numération des CD4 pourrait changer la donne pour les personnes atteintes d’une infection au VIH à un stade avancé
Pour vaincre le coronavirus, nous devons faire face à des inégalités flagrantes
Par le Dr Philippe Duneton, Directeur exécutif a.i. d’Unitaid
Le COVID-19 s’est frayé un chemin imprévisible à travers le monde, parsemé d’inégalités, provoquant des milliers de morts dans certains pays, tandis que d’autres ont été moins durement marqués par les conséquences de son passage.
De nombreux commentateurs dépeignent ce virus comme un « égalisateur » qui frappe les riches comme les pauvres. Ils voient dans les personnalités publiques influentes qui ont été atteintes du COVID-19, dont le premier ministre britannique et certaines stars du cinéma hollywoodien, la preuve irréfutable que nul n’est à l’abri de la contagion.
Cette maladie a toutefois mis en évidence des inégalités flagrantes dans l’accès aux médicaments, aux tests et aux outils de santé.
Le COVID-19 a un impact sur l’ensemble du système de santé mondial et nous ne savons pas encore quels en seront les dommages à long terme, ni combien de temps le virus circulera parmi nous. Jamais le monde n’a connu une telle pandémie.
Incontestablement, les pays à faible revenu et dont les systèmes de santé sont fragiles voient le risque d’être confrontés à une urgence sanitaire et économique insurmontable croître à mesure que les cas de COVID-19 se multiplient.
Bill Gates a récemment résumé les disparités en matière de soins de santé entre les riches et les pauvres ainsi que leurs conséquences : « Le COVID-19 a submergé des villes comme New York, mais les chiffres suggèrent qu’un hôpital de Manhattan, à lui seul, dispose de plus de lits en soins intensifs que n’en ont la plupart des pays africains. Des millions de personnes pourraient mourir. »
La communauté sanitaire mondiale est en mesure de limiter les effets destructeurs du COVID-19 sur les populations les plus vulnérables. Pour ce faire, Unitaid et de nombreuses agences et organisations ont entrepris d’unir leurs forces sous la direction de l’Organisation mondiale de la Santé ; chaque organisation apportant ses propres compétences et connaissances approfondies sur cette crise sans précédent.
Les chefs d’État et les responsables en matière de santé mondiale se sont engagés à faire en sorte que chacun ait accès à tous les outils nécessaires pour prévenir, détecter, traiter et vaincre le COVID-19. Ils ont pour cela déployé un mécanisme dénommé « Accélérateur d’accès aux outils contre le COVID-19 » (Access to COVID-19 Tools, ACT), qui combine les efforts de nombreuses organisations pour leur permettre de travailler rapidement et à grande échelle. Nous travaillons d’ores et déjà avec des partenaires tels que la Fondation Bill & Melinda Gates, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, GAVI l’Alliance du Vaccin, la Banque mondiale et bien d’autres sur la nécessité de renforcer les systèmes de santé pour faire face à la pandémie de COVID-19 et à toutes autres pandémies potentielles.
Un vaccin apportera certes une solution à long terme, mais il ne constitue pas la seule arme pour lutter contre le COVID-19. Nous devons envisager le développement non seulement de vaccins, mais aussi de nouveaux diagnostics et traitements, et nous devons agir dès maintenant.
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Un nouveau test rapide de numération des CD4 pourrait changer la donne pour les personnes atteintes d’une infection au VIH à un stade avancé
Alors que de nombreux pays riches luttent pour faire face au COVID-19, la communauté sanitaire mondiale mène une course contre la montre pour aider à contenir l’impact potentiellement dévastateur de ce virus dans les pays disposant de ressources limitées et de systèmes de santé fragiles. La plus grande crainte est de voir les établissements de santé surchargés des pays les plus pauvres imploser si le COVID-19 se propage de manière incontrôlée, mettant en danger les personnes qui reçoivent un traitement et des soins pour d’autres maladies, telles que le VIH et la tuberculose. Unitaid et ses partenaires intensifient actuellement leurs efforts pour introduire des solutions aptes à soulager les systèmes de santé surchargés. La dernière en date est un test rapide de numération des CD4, qui promet d’améliorer les soins aux patients atteints d’une infection au VIH à un stade avancé. Nous avons parlé de cette initiative avec Robert Matiru, Directeur de la division des programmes d’Unitaid.
Pourquoi est-ce qu’Unitaid cherche à élargir l’accès aux kits de dépistage rapide pour la numération des CD4 ?
Un test portable et facile à utiliser est maintenant disponible : il permet de déterminer rapidement si le nombre de CD4 (qui indique le niveau de résilience du système immunitaire) d’une personne a diminué jusqu’à un niveau critique. Il est essentiel que les pays disposent d’un test de numération des CD4 efficace et largement disponible pour pouvoir offrir le meilleur traitement et soins possibles aux patients atteints d’une infection au VIH à un stade avancé. Il s’agit de personnes dont le système immunitaire est dangereusement affaibli lorsqu’elles entament une thérapie antirétrovirale ou la reprennent après une interruption du traitement. Nous voulons qu’un nombre beaucoup plus important de ces tests soit effectué le plus près possible du lieu des soins, y compris dans les villages et les petites villes, où il est difficile d’accéder à des outils de diagnostic plus complexes.
Le nouveau test facilitera-t-il la gestion des infections au VIH à un stade avancé ?
Oui. Le nouveau test, appelé « VISITECT CD4 Advanced Disease », est plus abordable que les tests en laboratoire existants, ne nécessite aucun équipement supplémentaire et peut être utilisé dans toutes sortes d’établissements de santé. Il permet d’identifier plus rapidement un plus grand nombre de personnes atteintes d’une infection au VIH à un stade avancé, qui pourront ainsi recevoir un traitement adéquat avant de tomber gravement malades.
Quel type de test de numération des CD4 était-il proposé jusqu’à présent ?
Les tests conventionnels et les tests effectués au moyen d’équipements disponibles sur les lieux des soins sont réalisés sur des plateformes, ce qui nécessite des investissements en termes de matériel et de maintenance. Des échantillons de sang sont prélevés sur le patient dans une clinique et sont ensuite envoyés à un laboratoire, qui bien souvent se trouve en dehors de l’établissement. Les patients doivent parfois revenir à la clinique une ou deux semaines plus tard pour obtenir leurs résultats et ainsi commencer le traitement. Grâce au diagnostic de numération des CD4 conçu par la société Omega Diagnostics, il est possible de tester instantanément les échantillons de sang individuels, ce qui accélérera la gestion des cas et allégera la charge qui pèse sur les systèmes de santé.