C'est un site emblématique du passé industriel de Nantes, il sera demain le cœur battant du quartier de la création. Construites en 1854, les halles de l'île de Nantes ont abrité la fonderie Voruz et le groupe Alstom. Elles entameront à la rentrée prochaine une nouvelle étape avec l'ouverture du pôle universitaire interdisciplinaire dédié aux cultures numériques. 200 étudiants investiront alors la halle 6 ouest, voisine de l'Ecole des Beaux-Arts de Nantes - Saint-Nazaire, qui en compte elle déjà 500. Puis ce sera le tour de la halle 6 est, dédié aux entreprises numériques et ouvrira courant 2e semestre 2019. En 2020, les bâtiments 1 et 2 ouvriront à leur tour pour abriter un tiers-lieu dédié aux industries créatives et culturelles et le programme s'achèvera au second semestre 2020 avec l'inauguration d'un food hall dans les bâtiments 1&2 bis.
"On est dans un des hauts lieux de l'histoire industrielle, de l'histoire ouvrière de Nantes. Ici, on inventait les avions d'aujourd'hui, on va y inventer la ville du futur. Et pour inventer l'avenir, on ne fait pas table rase du passé. On fait un choix de transformation du patrimoine industrielle. C'est l'idée d'une ville qui veut garder son charme, son âme, son authenticité." - Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole
Halle 6 Ouest, le pôle universitaire
C'est un retour du campus en centre-ville. Le pôle universitaire interdisciplinaire dédié aux cultures numériques de l'Université de Nantes aura pour ambition d'inventer une nouvelle pédagogie autour du numérique. Un master Cultures numériques y sera créé dès la rentrée 2019 par l'Université de Nantes en partenariat avec l'Ecole de Design Nantes Atlantique. Les 200 étudiants du pôle côtoieront une cinquantaine de chercheurs en science du numérique dans un espace hybride de 2600 mètres carrés. 1000 m2 seront consacrés à des espaces mutualisés (fablab, userlab, learning lab, agora, plateforme collaborative, salle de visioconférence immersive).
"Ce sera un lieu d'expérimentation, nous allons inventer l'université de demain, promet Olivier Laboux, président de l'Université de Nantes. Aujourd'hui, la science se construit sur la rencontre des disciplines, et ce lieu en sera une illustration, avec trois principes : l'excellence collective, la citoyenneté et l'ouverture." Le financement (près de 14M€) a été entièrement pris en charge par Nantes Métropole.
Halle 6 Est, la pépinière d'entreprises
Plus vaste (6000m2), la Halle 6 Est sera un nouveau nid pour l'écosystème numérique nantais, après avoir déjà abrité des clusters créatifs dans les années 2000. L'objectif est de proposer différentes formules, à des tarifs et des surfaces différents, pour accueillir aussi bien les start-ups que des entreprises plus matures. On pourra notamment y louer des bureaux de 15 à 43 m2 dans un "hôtel d'entreprises". Le bâtiment met en scène des espaces communs sensés favoriser les interactions entre ses résidents. "C'est un lieu qui sera vivant, une sorte de village ou s'inventera le monde de demain, espère Benjamin Avignon", l'architecte du projet.
"C'est un outil assez extraordinaire, qui permettra de montrer tout ce qu'on fait de bien à Nantes. Et on fait un paquet de choses bien, s'amuse Adrien Poggetti, de la Cantine numérique, qui animera les lieux. Ce sera la maison des entreprises du numérique de demain, et cela devrait nous permettre de passer la surmultipliée !"
Halles 1 et 2, un tiers-lieu créatif
Attendues pour l'année 2020, les halles 1 et 2 reprendront l'esprit du cluster créatif qu'avaient déjà hébergé les Halles avant la mise en route du nouveau projet. Les acteurs créagifs et culturels de la Métropole pourront venir y travailler leurs projets et initiatives. "L'idée est de proposer un propulseur créatif largement ouvert, résume Jean-Luc Charles, directeur général de la SAMOA. On a fait en sorte que l'équipement soit aussi modulable et évolutif que possible." Les 3400 m2 abriteront 10 salles d'événementiel, un fablab complémentaire de celui du pôle universitaire et largement ouvert, des bureaux et un hôtel d'entreprises qui accueillera les porteurs de projets résidents, et un design lab, avec 4 salles de créativité. C'est Creative Factory, l'agence économique de la SAMOA qui sera aux commandes.
Halles 1 et 2 bis, un food hall
Enfin, un dernier espace, destiné au grand public, ouvrira ses portes au second semestre 2020. Un food hall permettra de répondre aux besoin des résidents et des actifs du quartier. Il regroupera une dizaine d'offres de restauration. Un appel à candidature a été lancé vendredi 8 mars, avec un cahier des charges exigeant : "L'offre culinaire devra être inventive, accessible économiquement, et utiliser autant que possible des produits frais, locaux et de saison", explique Pascal Chessé, PDG du groupe Chessé qui pilote le projet. "Le but est de créer un espace de restauration, mais aussi un lieu de convivialité, qui rayonnera au-delà du quartier", insiste Alain Robert, vice-président de Nantes Métropole aux Grands projets urbains et deuxième adjoint au maire de Nantes.