La nuit du 26 au 27 septembre, l’entier du Canton, et même au-delà du côté de la France et de Vaud, sera plongé dans le noir. L’éclairage public des 45 communes genevoises et de 109 communes du Grand Genève sera coupé pour faire prendre conscience des enjeux de la pollution lumineuse et permettre de redécouvrir le ciel étoilé. Il s'agit de la plus importante opération du genre jamais réalisée en Europe.

En effet, en vingt ans, l’éclairage nocturne a doublé dans notre région. Près de 20% de la consommation électrique du canton est dévolue à de l’éclairage nocturne. La nuit se délite, phagocytée par l’éclairage artificiel. L’homme a domestiqué la nuit! Lampadaires, éclairage de vitrine, néons de bureaux, les sources de lumière diverses prolifèrent. Cette augmentation tire surtout sa source de l’avènement des LED, qui ont peu à peu remplacé les ampoules traditionnelles. Un avènement positif, puisqu'elles produisent autant tout en consommant moins, entraînant par conséquent une baisse des coûts. Mais, revers de la médaille, ces atouts ont conduit à multiplier les points lumineux. On éclaire plus et partout. Or, le halo de la LED présente des effets néfastes. Il contient une lumière bleue qui se diffuse plus fortement dans l’air que les autres couleurs du spectre lumineux. Ce spectre pernicieux a un impact sur la faune, la flore et l’être humain. L’éclairage nocturne, public comme privé, est devenu une nuisance.

Pour diminuer les sources de lumières et stopper cette course à l’éclairage, il existe des moyens simples comme de plus sophistiqués. Dans un nombre croissant de communes du Grand Genève, on a fait un pari audacieux: l’éclairage est complètement coupé durant la nuit. A Genève, on n’ose pas encore tourner l'interrupteur. Un plus pour l'environnement mais aussi pour le porte-monnaie: d'après les SIG, si les enseignes lumineuses étaient éteintes entre minuit et 6 heures du matin, les économies d’énergie seraient de l’ordre de 50% à 60%.

Retour sur cette problématique, ses conséquences et ses solutions.