Les sapeurs-pompiers de France défendent le 112, pour une organisation des secours proche des territoires, lisible et efficace pour les concitoyens.
→ Un numéro unique le 112 (en lieu et place du 17, du 18 et des appels urgents du 15) pour les appels de secours urgents, pris en compte par des centres départementaux d’appels d’urgence regroupant l’ensemble des professionnels : sapeurs-pompiers (secours), police/gendarmerie (sûreté), SMUR (soins), grâce à des arbres décisionnels élaborés en commun, comme dans nombre de villes et de pays en Europe (Bruxelles, Londres, Luxembourg, Madrid, Munich…) et en Amérique du Nord.
→ La généralisation du 116 117, qui existe déjà dans trois régions (Normandie, Corse, Pays de la Loire), pour trouver le meilleur conseil et l’accès le plus rapide à un médecin pour leur porter assistance et répondre aux demandes de soins non programmés, comme en Allemagne, en Finlande ou en Norvège.
QUEL EST LE RISQUE AUJOURD'HUI ? POURQUOI REVENDIQUER LE NUMERO 112 & LE 116-117 ?
L’équipe projet chargée d’élaborer les scénarios d’organisation du Service d’Accès aux Soins(SAS) annoncé par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, en vue de permettre, à l’été 2020, d’accéder à toute heure et à distance à un professionnel de santé en capacité de fournir un conseil, une téléconsultation, une orientation vers une consultation sans rendez-vous ou un service d’urgences, a remis ce jour son rapport.
Seulement voilà...Du 116-117, le syndicat Samu-Urgences veut créer le 113...Et donc ne plus partager les compétences dans l'intérêt et le secours de tous les concitoyens...
Sans surprise, tant sa composition orientait vers ce choix et offrait au syndicat Samu-Urgences de France la capacité de dicter sa partition, elle préconise la création d’un nouveau numéro sanitaire unique, le 113, et de plates-formes Samu-Santé s’appuyant sur l’intelligence artificielle.... Plus de relations humaines...
Cette création s’apparente à un détournement d’objet du SAS et à un véritable hold-up sur le numéro d’urgence, les secours et l’urgence vitale.
Elle conduit, si elle venait à être mise en oeuvre, à laisser perdurer les travers de l’organisation actuelle, à l’origine d’une asphyxie et d’une crise profonde des hôpitaux et des services d’incendie et de secours.
Les sapeurs-pompiers de France, les médecins généralistes et élus rappellent que le numéro 113 renforcent les notions :
→ Des numéros mal utilisés par des citoyens déjà désorientés par une profusion illisible de numéros d’urgence, un par service : le 112, le 113, le 114…en lieu et place des actuels 15, 17 et 18 ?
→ La réception dans un même lieu et avec un traitement identique des appels pour un conseil médical et des appels urgents, au prix d’un déversement vers les services d’urgence d’appels sans rapport avec leur objet : on ne peut pas continuer à mettre dans la même file d’attente des appels pour une grippe et pour un arrêt cardiaque !
Faire du 113 un numéro santé aussi bien pour les urgences vitales que pour les soins non programmés, ce serait accepter de laisser perdurer, comme avec le 15,
une organisation où des appels continuent à sonner dans le vide,
avec souvent des délais de décroché supérieurs à une minute, alors que les recommandations internationales pour la réponse à l’arrêt cardiaque sont de moins de 15 secondes pour un système de qualité, fixent un minimum acceptable de 30 secondes.
Et le nombre d’appels ne peut qu’encore augmenter avec le déploiement progressif des communautés professionnelles territoriales de santé !
Les sapeurs-pompiers de France n’accepteront pas un arbitrage qui conduirait à aggraver leur sur sollicitation et la perte de sens de leur mission, en les transformant trop systématiquement en de simples transporteurs vers un hôpital saturé.
On ne prépare pas le nouveau siècle en renforçant une organisation datée des années 1980, en échec depuis plusieurs années, qui n’est plus en capacité de répondre aux attentes des usagers.