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La Réserve des arts dans les coulisses du réemploi

Que l’on soit amateur ou professionnel, il existe un lieu qui séduira bon nombre de créatifs : la Réserve des arts. Véritable caverne d’Ali baba, cette association, créée en 2008, collecte du matériel auprès des entreprises culturelles (secteur du luxe, de l’évènementiel…) comme des chutes de production, de vieux stocks, du matériel d’une ancienne scénographie… Elle les propose ensuite à ses adhérents pour leurs projets créatifs.

La réserve des arts c'est 3000 m2 dédiés au réemploi des matériaux issus du secteur culturel.

Le secteur culturel générant beaucoup de déchets, les quantités ne manquent pas : 200 tonnes ont ainsi été collectés en 2018, 530 tonnes fin 2019. Et 90% d’entre eux ont eu une seconde vie.

La Réserve des arts est bien plus qu’un collecteur et revendeur : elle propose également des ateliers et des formations à ses adhérents. Objectifs : les former à l’usage des machines dans une logique d’écoconception. Sur les 7600 adhérents, la moitié sont des étudiants. Ce sont aussi les créateurs de demain : à travers ses formations et ses ateliers, la Réserve des arts les sensibilise et les forme à l’utilisation des matériaux issus de réemploi, à l’upcycling et à l’économie circulaire.

« L’idée c’est d’apprendre à faire avec ce que l’on a, à valoriser le matériel de récup, à apprécier la qualité de ces produits. Si on a récupéré du plexi fluo par exemple, cela amène à créer différemment » explique Sandrine Andreini, directrice de la structure.

Aujourd’hui, la Réserve des arts emploie 23 salariés (20 en Ile-de-France et 3 à Marseille) : tous sont des professionnels de la culture : clown, ébéniste, menuisier, maroquinier, photographe… Si chacun participe à la vie de la Réserve (accueil, vente, valorisation, collecte…), tous défendent le réemploi. Les opérations de collecte auprès de leurs clients sont de bons leviers de sensibilisation.

« En tant que valoriste, je réceptionne les matériaux, je façonne la manière dont ils seront présentés au grand public. J’aime travailler avec de la récup’ : chaque matériel a une âme » Esteban

Cette cohérence de profils permet également d’offrir des opportunités professionnelles aux adhérents de la réserve.

« Il nous arrive d’être sollicités par des entreprises pour mener des projets créatifs comme des installations éphémères. Forts de notre réseau, nous faisons appel à certains de nos adhérents pour qu’ils puissent mener à bien ces projets » ajoute Sandrine Andreini.

Cette cohérence est aussi écologique : la Réserve des arts est implantée à Pantin, près d’un bassin culturel important. La collecte se fait donc à proximité, la logistique se veut, elle aussi, écologique.

La Réserve fourmille de projet : elle a ouvert un espace à Marseille en septembre 2020. Chaque jour, le rideau se lève sur de nouveaux projets. Et le spectacle est loin d’être terminé.