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là où le jour dure si peu... Cette année, nous avons choisi d'aller dans le nord de la Norvège comme tous les ans, mais à l'époque où le soleil ne passe pas l'horizon...

Carnet de voyage à Tromsø, au nord de la Norvège, au delà du cercle polaire, là où la nuit polaire étend sa semi-obscurité quelques heures dans la journée. Le reste du temps, il fait nuit... Le défi est donc de prendre des photos malgré cette lumière basse tout au long de la courte journée.

10 janvier 2019

Tout est prêt pour le départ, sauf notre Zoé qu'il a fallu faire remorquer et est donc indisponible..... Nous dormirons donc à l'aéroport puisque le vol est vers 6h du matin.

11 janvier 2019

J'ai bien révisé mes leçons dans l'avion :

  • ouverture maximale du diaphragme
  • monter les ISO
  • utiliser un pied
  • utiliser la correction d'exposition pour les sujets en mouvement
  • photograpier en RAW

Et après trois vols : Marseille - Munich - Oslo - Tromsø, nous atterrissons enfin ... dans la tempête !

12 janvier 2019

Voilà, nous y sommes... nos paysages préférés, tout de blanc vêtus. Il a neigé environ dix centimètres cette nuit.

Nous prenons la route vers Grøtford sous la neige intermittente. L'éclairage est différent de minute en minute, alternant les zones blanches et les zones obscures.

Heureusement que nous n'allons pas vite, car la route glisse et nous y faisons des rencontres inopinées !

C'est comme ça qu'on s'aperçoit que la lumière est vraiment basse, car pour prendre une photo dans ces conditions, malgré les ISO à 800 et la focale à 50, avec les rennes en mouvement... Il y en aura beaucoup de floues !

Et voici Grøtford. Plusieurs fois qu'on y vient, mais chaque fois l'impression est différente. Aujourd'hui le vent souffle très fort et les doigts sont rapidement gelés !

Ça ne fait rien, le paysage est tellement étonnant et grandiose qu'on ne se lasse pas de le regarder et d'essayer de le prendre en photo, avec l'aide du pied obligatoirement !

La route se poursuit vers Tromvik, par un profond fjord en forme de U, entouré d'imposantes montagnes de roches saupoudrées de blanc, les sommets disparaissant dans les neiges virevoltantes.

différentes vues à Grøtford

il est 13 h et le jour commence à tomber... Nous finirons la journée à Tromsø où la nuit bien noire contraste avec les rues enneigées et l'activité qui y règne.

13 janvier 2019

La neige est toujours présente dans le ciel, si ce n'est au dessus, ce n'est pas loin...Tisnes nous offre ses arbres solitaires, des rennes en bord de mer, ses granges en bois ...

Nous voici au petit pont qui rejoint l'île d'Håkøya. Le paysage est majestueux, l'eau reflète le ciel au gré des frisotis de glace.

Sur la plage, la mer a gelé. La glace craque sur les plus gros galets. On l'entend gémir si l'on tend l'oreille...

Le rouge des maisons et des hangars à bateau illumine la neige et les reflets de l'eau grise.

L'eau est immobile et joue à la perfection son rôle de miroir, éclairant un peu le jour qui reste sombre malgré l'heure avancée de la journée.

Store Blåmann, lui aussi, s'admire, du haut de ses 1044m d'altitude.

Le tour de l'île est rapidement effectué. Une seule route nous conduit au bout, puis nous ramène, serpentant entre forêts enneigées et habitations éclairées, axe de vie de cette localité de Tromsø, où les habitants se promènent en famille en ce dimanche au temps relativement clément.

paysages pris sur Håkøya

14 janvier 2019

Sur Leirstrandvegen, la route qui nous mène jusqu'à Sommarøya, le ciel se pare de nuances rosées. Le soleil ne se lèvera pas mais il signale sa présence juste en dessous de l'horizon.

La mer fume...

Sommarøya ! Ici aussi, nous sommes venus souvent, et à chaque fois, la respiration se bloque en apercevant l'île de Håja. La lumière n'y est jamais la même, la météo non plus....

Le ciel nous gratifie de ces nuances rosées qui le hante avant le lever du soleil... qui ne se montrera pas, trop tôt encore dans la saison.

Puis le ciel s'embrase comme pour un coucher de soleil mais sans sa présence. Et tout cela en une heure de temps ! C'est magique...

Ce jour-là, nous auront vraiment vu les lumières de l'arctique : ce rose-mauve puis cet orangé-rouge et nous sommes sous le charme...

Håja

... puis les reflets des lumières qui s'allument un peu partout dès que la nuit se fait noire, vers 15h.

Håkøybrua

15 janvier 2019

Direction Mettervik, Melangseidet, en passant par le tunnel qui permet de prolonger la route 858 de l'autre côté de l'eau.

Il a encore neigé cette nuit et le paysage nous rend silencieux, tous nos sens tendus vers ces montagnes imposantes, couvertes de glace, qui s'élèvent au dessus de nous.

Vers ces arbres rabougris qui se défendent comme ils peuvent contre le gel et le vent, qui ne grandiront pas beaucoup. Mais, millimètre par millimètre, ils allumeront le paysage au printemps de leur tendre vert hésitant.

Pour l'instant ils guettent la lumière du soleil derrière le blanc des nuages... Ce soleil qui a disparu depuis la fin novembre et qui devrait se montrer aujourd'hui au dessus de l'horizon, pour la première fois... Personne ne le verra, le relief et les nuages l'empêchent de faire son entrée triomphale.

Et dans tout ce blanc, reste le noir des branches et le brun de la plage à marée basse.

On aurait tendance à rester en mode "noir et blanc"...

Ce serait sans compter les lumières étonnantes que prend le ciel à certaines heures, le rouge du bois des hangars à bateaux et des piquets qui gardent la route tels des sentinelles dans la pénombre.

sur la route 858 entre Malangseidet et Vikran

Ce jour-là, nous ferons pas mal de kilomètres, en passant par Vikran, Mortenshals, Norby par la Fv286, puis retour à Hella par la 858 et le tunnel. Nous ne ferons pas beaucoup de photos mais nous amasserons tous ces petits bouts de paysage, comme des petits trésors, dans un coin de notre mémoire.

16 janvier 2019

Sur la route vers Eidkjosen, une femelle élan broute tranquillement dans un jardin, tout à côté d'un sapin encore illuminé de Noël et recouvert de neige. L'impression d'être dans un conte...

Encore ce rouge des hangars à bateaux, qui tranche, saignant, sur l'immaculé de la neige et le bleu glacé des eaux.

Une fois dépassés les faubourgs de Tromsø, sur Kvaløya, la route Fv58 grimpe rapidement, l'occasion d'apercevoir un troupeau de rennes, fouillant la neige à la recherche de lichen.

Puis redescend dans la forêt, au secret de laquelle coule une petite rivière bordée de rives meringuées. Ici, l'an dernier, nous avions eu la chance de rester les yeux dans les yeux avec une chouette épervière, couleur arbre.

La route longe la mer, s'approchant de Skulsfjord. Le contraste entre le bleu-gris du ciel et le blanc de la neige est intense, et rehaussé d'une pointe de rosé vers l'horizon.

Le soleil ne se montrera pas non plus aujourd'hui, il lui faut faire encore quelques efforts pour se hisser au dessus du relief. Et la couverture nuageuse ne lui simplifie pas la vie !

Puisqu'il n'y a plus de lumière pour faire des photos, nous revenons à Tromsø. Cette ville universitaire la plus septentrionale s'agrandit d'année en année, et nous avons du mal, parmi toutes les nouvelles constructions, à retrouver notre chemin.

Comme le font souvent les habitants, nous faisons le tour de Prestvannet, lac gelé en ce moment, posé au sommet de l'île.

Il y a beaucoup de neige, et le sentier, que nous connaissions large, se perd parmi les bouleaux et l'obscurité.

On y croise des promeneurs avec leur chien, des skieurs de fond, des mamans avec leur petit bout sur un espèce de luge-trottinette (le spark), des cyclistes....

ne voir que du blanc...

17 janvier

Surprise ! Il neige ! On part donc direction le sud, vers Sommarøya, en s'arrêtant à Straumsbukta pour faire quelques photos en profitant du parking de l'école pour se garer. Les enfants sont en récréation et ont le droit d'aller un peu partout autour du bâtiment. Il n'y a pas de barrières et la route est proche, dès tout petit, ils ont été élevés dans la confiance et la conscience du danger.

Les plages de Sommarøya ont des eaux des mers du sud. Le turquoise succède au rose des coquillages brisés. Le blanc recouvre le moindre rocher, piégeant nos pas dans son épaisseur ouatée.

L'île Håja est invisible, perdue dans les brouillards de neige.

On entend les enfants jouer à "poisson-pêcheurs" dans la cour de l'école.

Le peu de lumière s'obscurcit encore, il est temps d'aller sur Hillesøya, l'île suivante, boire un café ou un chocolat chaud au Havfrua (la Sirène). Accompagnés d'un gâteau à la pomme (eppelkake) ou d'une gauffre garnie de fromage brun (vaffel med brunost).

18 janvier

Aujourd'hui, nous allons vers Oldervik, malgré la neige qui ne cesse de tomber. Il nous faut donc traverser Tromsø, et pour cela, nous allons emprunter les tunnels qui passent sous la colline de Tromsøya. Ces tunnels côtoient un immense parking souterrain aux allures de bunker, et ont la particularité de se croiser, avec des sens giratoires...

Ensuite nous rallions le continent grâce au pont de Sandnessund et partons vers le nord....

La route Fv53 longe d'abord la côte, après avoir traversé de nombreux nouveaux quartiers. On distingue le fantôme de Tromsø sous la neige, de l'autre côté du chenal. De petites cabanes rouges chapeautées de blanc nous tracent le chemin. Les bouleaux courbent l'échine. La mer sombre se ride doucement...

Puis la route s'enfonce dans les terres et serpente aux côtés d'une petite rivière.

Après la traversée d'un plateau, rendez-vous des randonneurs à skis de fond, nous retrouvons la mer dans le port d'Oldervik.

Il neige toujours, et le vent joue au grapheur avec les flocons sur les façades de bois.

Dans le port, un bateau de pêche rentre, apparu soudainement dans les averses. Un énorme camion le rejoint et fait la jonction.

L'obscurité s'étend déjà, le retour se fait sous une neige épaisse.

A Tromsø, c'est le jour du bonhomme de neige, l'International Snowman Day, il y a une animation sur la place en contre-bas de la Mairie. Des hommes se plongent en maillot dans un bac d'eau froide et essaient de tenir le plus longtemps possible en racontant des histoires !

19 janvier 2019

Pour la première fois du séjour, le ciel est clair ! Par compensation, le thermomètre est bien descendu : il fait -13° à 11h...

La brume court sur la mer. On aperçoit presque le soleil, qui fait encore le timide lorsque nous le photographions sur le pont d'Håkøya. Mais déploie des trésors d'ocres et de cuivre, sur le ciel et sur la mer.

Les sommets des montagnes se laissent caresser par ces premiers rayons que le soleil réserve aux hauteurs. Les habitants s'émerveillent eux aussi, c'est la première fois depuis fin novembre.

Nous reprenons la direction de Sommarøy, par la route 862 qui passe le long de lacs gelés. C'est le week-end, les parkings enfin déneigés sont pleins : les gens font du ski de fond ou du ski de randonnée.

Le ciel continue son festival de couleurs...

La route ensuite longe le fjord sur Synnøvjordvegen. La mer y a gelé en quatre jours et s'étend, argentée. Là où le courant libère les flots, les harles huppés se jouent des reflets rosés.

On passe juste le pont de Sommarøy, le jour décline déjà, doré. Ces petites îles s'endorment silencieusement et la lune se lève.

Sur le retour, la brume se remet en place, flottant au dessus de l'eau. Toujours aucune baleine en vue, mais des cormorans, qui surveillent l'arrivée de la nuit, perchés sur leur pieu.

jeux de lumières

Après une visite à l'atelier de verre "Profil Glass Design AS" et à sa galerie, à Bakkejord, comme le ciel est toujours à peu près clair, nous surveillons le site Virtual Tromsø, qui permet de voir l'activité solaire et donc de connaitre les possibilités d'aurores boréales.

Les esprits verts sont avec nous ! Installés sur la route 858, un peu en hauteur, le spectacle commence doucement par quelques lueurs fantomatiques. Le clair de lune projette nos longues ombres sur la neige étincelante. Les trépieds photo s'enfoncent, nous aussi.. Qu'importe ! La magie nous saisit. L'intense lumière danse dans le ciel juste au dessus de cette montagne emblématique.

Chaque année, nous avons la chance d'en voir. De retour chez nous, nous en rêvons ! Les photos ne rendent pas cette majesté, cette émotion qui nous étreint. Nous redevenons des enfants, yeux écarquillés et coeur en fête. Les chants et les danses ne sont pas très loin.

au dessus de Store Blåmann

Puis tout redevient noir, calme et silencieux...

20 janvier 2019

Les couleurs du ciel nous tirent du lit. Par la fenêtre, le ciel s'embrase. La météo nous promet de belles averses de neige.... alors on se dépêche de gagner Tisnes.

Heureusement, le soleil prend son temps...même si, aujourd'hui encore, nous ne verrons que sa lumière.

Seuls les sommets sont privilégiés et bénéficient de sa caresse rosée. Le ciel est en feu. Les nuages dispersent les couleurs en une aquarelle d'orangés.

Mais déjà quelques flocons volètent et on aperçoit l'averse au loin, dorée dans le soleil levant. Le ciel se reflète dans les flaques gelées, touches de safran sur le tapis blanc.

C'est dimanche, et il y a beaucoup de monde au bord de la route, sur le chemin aménagé exprès pour les piétons et les vélos. Familles, chiens, sparks, luges, coureurs ou bavards en groupes...

Nous prenons la route 863 puis la Fv65 vers Kvaløvågen. La neige tombe à gros flocons, barrant les façades des maisons rouges ou jaunes.

Une loutre au bord de l'eau, quelques bateaux échoués, restés là depuis des années... Même si on ne prend pas de photos, nos yeux mémorisent tous ces paysages arctiques aux courbes douces relevées de buissons décharnés. La mer a des reflets roses que la neige lui envie.

Au bout de la route, des skieurs de fond en famille. Le café est fermé, le hangar incendié a été reconstruit. La balise du port clignote sous les assauts de l'averse. Pas de bruit, même les mouettes se taisent.

Le retour à vitesse lente nous ramène sur la route de Skulsfjord où le vent dessine des vagues. Histoire de regarder encore ces iles blanches sur fond de ciel sombre, où la neige, un instant calmée, s'insinue encore une fois.

Les doigts gelés par le vent, on apprécie le confort de la voiture aux sièges et au volant chauffants !!!

Nous n'aurons pas eu de lumière du soir. On décide alors de faire un peu de photos de nuit sur la route qui mène à Straumbukta. Il neige encore, de gros flocons bien légers, cela peut rendre quelque chose.

La conduite devient difficile sur la route enneigée de frais, mais les lumières alentour donne un aspect magique au paysage.

21 janvier 2019

Le soleil est un peu paresseux ce matin. Il se prépare, hésite, discute avec les nuages et les flocons...Et cette danse incertaine se manifeste par des reflets d'or pâle et un ciel aux couleurs changeantes.

Il ne lui reste que quelques minutes pour prendre sa décision. Le temps de s'émerveiller encore avec les glaçons de ces paysages qui magnifient le lever du soleil.

Et puis le soleil apparait ! Et nous rend nos ombres ... Les arbres s'éclairent, les fenêtres brillent d'éclats dorés. Moment intense où nous retrouvons notre essence. Je ne pensais pas que cela pouvait être aussi fort et les mots manquent à traduire cette lumière soudaine dans les yeux.

A Sydspissen, les gens fêteront le retour du soleil en mangeant des solboller (boules du soleil) et en buvant des chocolats chauds sur la plage.

Nous prenons la E8, où il est impossible de s'arrêter, mais où la vue sur les montagnes qui s'allument est imprenable, puis la route 91 qui nous mène au passage du ferry à Breikvidet.

Les nuages déjà gagnent la bataille et le jour s'estompe peu à peu. Nous longeons des forêts de sapins blanchis et de bouleaux alanguis. Un paysage de carte de Noël.... Quelques maisons rouges se découvrent à travers les arbres. le ciel se colore en mauve. Le lever du soleil aura duré longtemps, sa course au dessus de l'horizon à peine une dizaine de minutes, le cocher de soleil s'annonce moins ardent.

Au bout de la route, il n'y a rien, sinon le terminal du ferry et quelques maisons éparses. Nous revenons par le même chemin au milieu des arbres qui se préparent pour la longue nuit. Puis la route côtière qui nous permet de laisser la E8 sur notre droite.

C'est l'heure où les enfants rentrent de l'école en riant, par le bus puis à pied, en combinaison de ski, taches de couleur dans les villages blancs.

Il ne reste plus qu'à s'imprégner une dernière fois de l'ambiance de Tromsø où la nuit est déjà noire...

22 janvier 2019

C'est l'heure du départ... Tôt le matin car il a encore neigé toute la nuit. Et la route est longue jusqu'à l'aéroport.

Une fois la voiture dégagée et chargée, il faut bien l'emprunter cette route.... il est 4h du mat, et une seule trace est visible sur la chaussée, couverte de plus de 20 cm de neige fraiche. On y va doucement, ça glisse. Le trajet est magique, tout ce blanc.... puis quatre rennes qui trottent quelques temps devant nous, et s'enfuient soudain dans l'obscurité...

L'avion est retardé, le temps que la piste soit dégagée et que les ailes soient dégivrées. Le jour se lève et le vol du retour survole les paysages enneigés que nous avons parcourus en voiture. Dernières visions avant de disparaitre sous les nuages.

Il ne reste plus qu'à se souvenir de ces jours où la lumière dure si peu mais est si intense !

Credits:

©MireilleMuggianu

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