Qu'est-ce que c'est ?
SIBEL propose pour les personnes vivant en bidonvilles un parcours de formation et d’accès à l'emploi et au logement, couplé à un accompagnement individuel renforcé. Cet accompagnement est assuré avant, pendant et après la période de formation, afin de majorer les effets de l’insertion des personnes dans l’emploi et le logement.
Qui peut en bénéficier ?
Le programme SIBEL cible les personnes vivant en bidonvilles, ou y ayant vécu et se trouvant en squats ou dans des espaces temporaires d’insertion suite à une évacuation (à l’hôtel, en hébergement ou en logement accompagné). Dans chacun des territoires de mise en œuvre, une quinzaine de personnes est accompagnée par an.
Traian Pintea, bénéficiaire du programme SIBEL à Grenoble
Que vous a apporté le parcours SIBEL ?
Il m’a aidé à mieux comprendre, parler et écrire français. Lorsqu’on m’a proposé cette formation, je n’ai pas hésité. C’était important pour moi d’améliorer mon niveau de langue et de trouver un emploi. La formation SIBEL m’a beaucoup plu et m’a aidé à trouver à emploi et un logement. Mais j’aurais aimé qu’elle dure plus longtemps pour améliorer encore mon niveau de français.
Où travaillez-vous actuellement ?
À la suite de mon stage, j’ai pu signer un contrat. Je travaille à Crolles dans le nettoyage. J’avais déjà eu quelques expériences dans ce domaine en Roumanie. Ce travail me plait et tout se passe bien. Mon contrat va être renouvelé en février.
Où habitez-vous ?
J’habitais dans un appartement stabilisé de la MOUS et j’ai récemment déménagé dans un logement social. Je travaille à 25 ou 30 kilomètres de chez moi. Aujourd’hui, je fais ce trajet en voiture mais au début j’y allais en bus tous les matins, quatre jours par semaine.
SIBEL : un programme pour contribuer à la résorption pérenne des bidonvilles
En 2019, environ 15 000 personnes sont recensées dans plus de 300 bidonvilles en France métropolitaine et une trentaine de départements sont concernés par cette problématique. L’instruction du Gouvernement du 25 janvier 2018 vise à donner une nouvelle impulsion à la résorption des bidonvilles en fixant un objectif clair de réduction durable du nombre de bidonvilles. Cette instruction traduit un renouvellement du cadre de l’action publique et une volonté de dépasser l’approche centrée sur les évacuations pour inscrire l’intervention publique dans une dimension plus large, depuis l’implantation du bidonville jusqu’à sa disparition, en passant par la prévention des installations. La résorption pérenne des bidonvilles passe ainsi par des politiques de lutte contre la grande précarité, et la mise en place de solution de sortie des habitants vers le droit commun.
Le programme fait l’objet d’un suivi en continu dans le cadre de la plateforme numérique «Résorption bidonvilles» mise à disposition par la DIHAL. Outil d’information, de partage et de pilotage, cette plateforme permet de créer une véritable dynamique collaborative, au sein d’un territoire, entre les acteurs engagés vers l’objectif de résorption.
Mariana, bénéficiaire du programme SIBEL à Lille
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Mariana, je viens de Roumanie. Je suis mère de 15 enfants. J’habite dans une caravane dans un bidonville. Il n’y a pas d’électricité, pas de gaz. J’attends la CAF pour avoir un logement.
Pouvez-vous nous parler de la formation que vous avez suivie ?
La formation c’est bien pour parler français. Pour parler, pour écrire. Avant je ne parlais pas français du tout.
Et votre travail se passe bien ?
Oui bien. Après un stage de deux semaines j’ai signé un contrat. J’y suis depuis septembre, je fais de la peinture, de la couture…
Qu'est-ce que vous aimeriez pour la suite ?
Avoir un logement, avec l’électricité, la douche… Et plus près de mon travail. La caravane c’est loin de mon travail, je dois prendre un métro et ensuite un tramway très tôt le matin. Mais ça ne m’empêche pas d’y aller tous les jours !
Un parcours en 3 étapes
- L’évaluation des besoins et compétences : identification, remobilisation et orientation des personnes volontaires comprenant notamment l’ouverture des droits.
- L’intégration dans un parcours de formation : adapté aux besoins des personnes, ce parcours combine formation linguistique et périodes d’immersions en entreprises.
- Accompagnement vers et dans le logement et l’emploi : insertion en emploi et mobilisation des contingents des réservataires et du parc privé ainsi qu’un partenariat avec Action Logement pour le financement de l’accompagnement social lié au logement.
Radu Rostas, bénéficiaire du programme SIBEL à Lille
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Radu Rostas, je suis né en 1977. J’ai deux enfants, une fille de 11 ans et un garçon de 7 ans. Ils parlent bien français, ils vont à l’école.
Parlez nous de votre travail
Je travaille dans les espaces verts 4 jours par semaine. C’est mon 2ème contrat de 6 mois, le premier a été renouvelé. Ça me plaît beaucoup !
Où habitez-vous en ce moment ?
À Lille, j’ai eu un logement social il y a un mois. Je suis très content !
Angela Ciurar, bénéficiaire du programme SIBEL à Grenoble
Que vous a apporté le parcours SIBEL ?
À cause du confinement, je n’ai pas pu réaliser de stage au cours de la formation. Mais SIBEL a tout de même été très utile pour moi. Il m’a permis d’améliorer mon niveau de français, notamment à l’écrit. J’ai pu visiter plusieurs chantiers d’insertion et je me suis beaucoup déplacée dans la ville ce qui m’a permis de mieux m’y repérer et de gagner en assurance. J’ai aussi apprécié participer aux travaux d’expression organisés à la Salle Noire, à Grenoble.
Que souhaitez-vous faire aujourd'hui ?
Je viens de terminer, au mois de décembre, une nouvelle formation linguistique et j’ai obtenu le DILF (Diplôme initial de langue française). J’aimerais aujourd’hui trouver un emploi. Avant SIBEL, j’ai fait, pendant quelque temps, du ménage chez des particuliers. J’ai également eu l’occasion de travailler dans une ressourcerie à Grenoble, dans le cadre du parcours STEP’s. Je participais alors au tri des vêtements.
Déploiement de SIBEL en 2020-2021
Territoires de mise en œuvre
Le programme SIBEL est relancé en 2021 sur 9 départements (Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Isère, Haute-Savoie, Loire-Atlantique, Nord et Ile-de-France). Sur chaque territoire, des associations ont été ciblées pour assurer le montage du parcours de formation et l'accompagnement d'une quinzaine de bénéficiaires. L'accueil des nouvelles cohortes devrait débuter d'ici avril 2021.
Florian Covaciu, bénéficiaire du programme SIBEL à Grenoble
Comment avez-vous eu connaissance du programme SIBEL ?
J’ai été convoqué aux locaux de l’Oiseau Bleu pour une session d’information. Mais je suis arrivé 30 minutes en retard. On m’a alors dit que si cette formation m’intéressait vraiment je devais revenir le lendemain. J’étais très motivé, je suis donc revenu. On m’a réexpliqué le programme et j’ai accepté d’y participer.
Où travaillez-vous actuellement ?
Depuis début août, je travaille à la régie de quartier de Villeneuve où j’ai réalisé mon stage pendant SIBEL. Je fais du nettoyage. Ça me plait beaucoup. L’équipe est très sympa et mon contrat va bientôt être renouvelé.
Qu'est-ce que la formation vous a apporté ?
Elle m’a permis de progresser en français et de mieux le comprendre. Depuis 2017, je n’ai pas travaillé. Le stage a été très important pour moi. Il m’a fait découvrir l’entreprise dans laquelle je travaille aujourd’hui.
Partenaires du dispositif
- Ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion
- Ministère des Solidarités et de la Santé
- Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement
- Délégation interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté
- Pôle Emploi
- Action Logement
Argentina, bénéficiaire du programme SIBEL à Lille
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Argentina, je suis en France depuis 10 ans. J’ai 4 enfants, que des garçons. Ils ont 9 ans, 8 ans, 6 ans et 4 ans. Ils vont tous à l’école.
Est-ce que le parcours SIBEL vous a plu ?
La formation s’est bien passée, j’ai appris le français. J’ai fait un stage de deux semaines, et après j’ai signé mon contrat de travail. Et maintenant j’habite dans un mobile home ! C’est pas trop loin de mon travail, je mets 40 minutes à pied.
Et votre travail vous plait ?
Oui ça se passe très bien ! Je travaille sur un chantier d’insertion.
Saviez-vous parler français avant d'entrer dans le programme SIBEL ?
Non pas du tout, juste dire bonjour ! Maintenant je parle bien.
Contact
Alexandre VISCONTINI, Conseiller Travail et emploi - DIHAL : alexandre.viscontini@dihal.gouv.fr