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ADN, ARN, et tout le toutim Un peu de vulgarisation, pour y voir plus clair...

... Et histoire de ne plus se faire avoir par les rois de l'intox.

Nous sommes des EUCARYOTES

Contrairement à ce qui se passe chez les procaryotes, qui n'ont pas de noyau, notre ADN est "rangé" dans un noyau bien délimité (d'où le nom d'eucaryote = vrai noyau) :

http://univ.ency-education.com/uploads/1/3/1/0/13102001/cyto1an16-organisation_generale_cellule_benzine.pdf

Et attention : il y est, il y reste ! Il n'en sort pas !

La membrane nucléaire, qui "emballe" le noyau, est, certes, poreuse : elle est percée de multiples trous, les pores nucléaires.

Cela ne veut pas dire pour autant que le noyaux est ouvert et en libre accès : selon la taille des molécules, le passage est libre, ou bien conditionné à l'accès à un transporteur.

Par exemple, pour l'ARN, il semble bien qu'il y ait un mécanisme de contrôle qui ne laisse sortir du noyau que les ARNm conformes, ou ceux correspondants aux besoins de la cellule. Les ARNs, pour sortir du noyau, doivent être couplés à des protéines qui leur permettent de passer à travers la membrane nucléaire.

Ils ne peuvent pas rentrer dans le noyau.

L'ADN

Les chromosomes sont composés de brins de chromatine, enroulés autour de protéines (les histones).

Ces brins de chromatine ressemblent à une échelle. Les montants de l’échelle sont faits d’un assemblage de sucre (le désoxyribose, et de phosphate)

Les barreaux de l’échelle sont constitués par les bases :

Adénine (A)

Guanine (G)

Cytosine (C)

Thymidine (T)

Ces bases s’apparient deux à deux : A-T, G-C.

C’est cette succession de paires de bases qui constitue le « plan » de fabrication de nos protéines.

Mais comment cela fonctionne-t-il ?

Dans un premier temps, dans le noyau, la partie correspondant à la séquence à traduire en protéine est déroulée, et transcrite en ARNm (les bases y sont les mêmes, sauf pour la thymidine, remplacée par l’uracile (U) ).

Oui, il faut être précis : ARNm. Parce qu'il existe plusieurs types d'ARN. Nous en parlerons dans un autre article.

L'ARN

Cet ARN est ensuite envoyé hors du noyau, dans le cytoplasme, où il est pris en charge par les ribosomes et les enzymes qui vont le traduire en protéine.

En effet, la succession des paires de bases correspond à un code. Chaque groupe de trois bases (appelé "codon") correspond à un acide aminé :

Et le code qui permet de savoir, en "lisant" l'ARN, quels acides aminés vont être placés, est connu :

Pour "lire le code", il suffit de partir du rond central, qui correspond à la première base, vers le rond extérieur.

L'avez vous remarqué ? Pour certains acides aminés, plusieurs codons sont possibles. Cela est très important pour la suite.

Et il existe des codons "stop", qui indiquent aux ribosomes l'endroit où ils doivent arrêter de lire l'ARNm.

Les protéines

Les protéines obtenues peuvent comporter un signal qui va indiquer à quel endroit de la cellule elle doit être envoyée. Ou si elle doit être envoyée hors de la cellule. Selon leur composition, elles vont se replier sur elles mêmes, ce qui permet de créer les zones actives, pour les enzymes par exemple.

Bon nombre de protéines doivent subir une maturation (ajout ou retrait d'un morceau, par exemple), pour devenir fonctionnelles.

Et les mutations, dans tout ça ?

Une mutation, qu’est-ce que c’est ?

C’est un changement dans le code génétique. Cela arrive au moment de la duplication du génome, avant une division cellulaire, ou la réplication d’un virus. Il existe des mécanismes de réparation, mais ils ne sont pas infaillibles.

Ce changement peut être localisé à un seul gène, ou concerner une partie plus importante d’un chromosome.

Voyons ces différents types.

  • D’abord, les mutations ponctuelles.

Elles ne concernent qu’un seul gène.

Il s’agit d’un changement sur quelques nucléotides, parfois même un seul.

Trois situations sont possibles :

- La mutation change un codon codant pour un acide aminé par un codon « stop ». Auquel cas la protéine obtenue est incomplète, et soit non fonctionnelle, soit dotée d’une activité différente.

- La mutation change un acide aminé par un autre. Cela peut avoir des conséquences sur la structure, et donc l’activité, de la protéine obtenue.

- La mutation change un acide aminé par… le même (nous avons vu que plusieurs codons codent pour un même acide aminé), auquel cas la mutation est sans aucune conséquence, il s’agit d’une MUTATION SILENCIEUSE.

Et c'est très important quand on parle de mutations d'un virus : si la mutation est de ce dernier type, il peut bien y avoir x variants du virus, le résultat sera toujours le même.

Donc avant de s'affoler à l'annonce d'un nombre de mutants existants sur un virus, il est important de se renseigner sur les types de mutations présentes.

  • D’autres mutations concernent des zones plus larges des chromosomes : Suppression (on parle de délétion en génétique, un fragment plus ou moins important du chromosome étant perdu avec toute l’information qu’il portait), duplication, échange entre chromosomes, jusqu’aux erreurs d’adressage conduisant aux trisomies (trois exemplaires du même chromosome, au lieu de deux), monosomies (un seul exemplaire d'un chromosome, au lieu de deux), etc.
  • Du coté des virus, des mutations similaires peuvent se produire (délétion ou duplication). L’ampleur des mutations (ponctuelles ou larges) va conduire soit à des mutants ayant perdu leur pouvoir (non viable) soit à des mutants ayant de nouvelles caractéristiques (plus ou moins contagieux, plus ou moins agressif) pouvant éventuellement donner naissance à un mutant qui pourra « échapper » au vaccin mais pouvant également donner naissance à un virus moins dangereux.

En conclusion :

Avant de vous affoler quand des personnes vous parlent de mutants, d'ARNm, etc, n’oubliez pas qu’on ne va pas forcément vers le pire ! Et si vous en doutez, relisez ce document !