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Tempête et inondations : la Côte-d'Or marquée par le début de l'année 2018 Réalisé par Jean-Lou Dauvergne, avec la rédaction du Bien public

L'année 2018 a commencé très mal pour la Côte-d'Or. Après les dégâts occasionnés par la tempête Eleanor, le département a dû faire face à d'importantes crues, principalement au nord et à l'est. Une situation alarmante par endroits, qui a mobilisé d'importants moyens pour venir en aide aux populations, mais qui a également donné lieu à un élan de solidarité entre les habitants des communes touchées.

Les 2 et 3 janvier, la France est balayée par la tempête Eleanor, qui a principalement touchée le Grand Est, les Hauts-de-France, la Normandie et la Corse. La Côte-d'Or n'est pas épargnée, avec des rafales jusqu'à 120 km/h mobilisant les sapeurs-pompiers et les agents du Département à de nombreuses reprises.

Selon Météo France, cette "tempête hivernale, se produisant en moyenne trois à quatre fois par an", est alors "comparable à la précédente, la tempête Carmen", qui a touché l'ouest du pays le 1er janvier. Au plus fort de la tempête Eleanor, jusqu'à 33 000 foyers de la région Bourgogne ont été privés d'électricité, selon Enedis.

Au lendemain de cette tempête, alors qu'aucune victime n'est signalée, de nombreux dégâts sont à déplorer dans le département. Poubelles renversées, déchets qui s'envolent, morceaux de tôle qui tombent des façades, arbres qui ne résistent pas aux bourrasques, branches arrachées, poteaux électriques couchés, cheminées menaçant de tomber, perturbations sur le réseau SNCF... La liste est longue. À La Motte Ternant par exemple, au moins une centaine d’arbres sont tombés sur la RD26, faisant ainsi disparaître cette route, fermée plusieurs jours.

Photos Conseil département de la Côte-d'Or / Fabrice SIRLIN / Xavier DUMESNIL
Photos Rachida THEURET-MAACH / Claude FONTAINE / Xavier DUMESNIL / Corinne VELUIRE

Après la tempête, les inondations

Après la tempête Eleanor et ses multiples dégâts, dont les très handicapantes coupures de courant, le département de la Côte-d'Or est touché par les inondations, dès le 4 janvier, à la suite de très fortes pluies. Rapidement, le dispositif Vigicrues informe que l'Ouche, de Crugey à Trouhans, est placée en vigilance jaune, suivie de la Saône de l'Ognon au Doubs. De son côté, la Vingeanne sort également de son lit à Saint-Maurice-sur-Vingeanne. À Montbard, la Brenne monte petit à petit.

La journée du vendredi 5 janvier est également chargée en Côte-d'Or. Alors que l'amont du tronçon de l'Ouche amorce sa décrue, le niveau situé plus à l'aval reste stable, et celui de la Saône continue à monter. Plusieurs cours d'eau sont également sortis de leur lit ou continuent à monter, notamment la Brenne et l'Armançon, ainsi que la Vingeanne et la Venelle.

Conséquences : des routes glissantes, notamment vers la Toison d'Or à Dijon, des déviations et des routes barrées...

... Mais aussi des villes les pieds dans l'eau. À Selongey, par exemple, où plusieurs routes sont inondées. La Venelle déborde par endroit, entraînant la fermeture de certaines voies et de commerces.

Au Parc de l'Auxois, il faut agir rapidement. Pour éviter tout risque, l'équipe décide de prendre des mesures préventives et rapides. D'autant que l'eau est montée très vite. La priorité est ainsi de protéger les animaux qui se trouvaient au bord de l'eau. Ceux-ci sont évacués et mis en quarantaine dans des locaux sécurisés.

Photos Christelle D'ALOISIO / Christelle POMMERET / Philippe BRUCHOT / Grégory VALLOIRE

Une jument sauvée des eaux

À Arc-sur-Tille, dimanche 7 janvier, une jument âgée de 26 ans chute lors d'une promenade et se retrouve embourbée, quasiment noyée sous de l'eau glacée. "Quand je l'ai vue allongée, dans l'eau glacée... Elle était mal, je craignais qu'elle soit blessée et qu'il faille l'euthanasier sur place. J'ai prévenu les secours et attendu", s'exprime dans nos colonnes le propriétaire d'Emmy Joyeuye, Gérard Luminet. Avec l'aide de sangles spécifiques aux équidés, d'un tractopelle et d'un bel élan de solidarité, la jument est finalement sauvée.

Photos Philippe BRUCHOT

Un homme décédé aux portes de la Côte-d'Or

Les secouristes de Saône-et-Loire sortent du Ternin, à Lucenay-l'Évêque, près d'Arnay-le-Duc, dimanche 7 janvier, le corps sans vie d'Yves Dugelay. L'octogénaire, porté disparu depuis jeudi 4 janvier, a chuté accidentellement dans le cours d'eau. Son corps a été repêché à un kilomètre de chez lui.

Photo Éric BOUTHRAY/JSL

La région dijonnaise particulièrement touchée

Après une grosse montée de la Saône dimanche 7 janvier, plusieurs routes et champs du secteur d'Auxonne se retrouvent inondés. Les pompiers doivent ainsi secourir une automobiliste d'une trentaine d'années, dans la nuit de dimanche à lundi, qui s'est retrouvée coincée avec son véhicule au beau milieu de la route départementale 24 inondée.

Par ailleurs, les sapeurs-pompiers portent également secours à un jeune chevreuil coincé dans l'eau et en train de se noyer au niveau de la Petite Saône à Auxonne.

Photo DR

À Saint-Usage, trois poneys, bloqués dans un champ, sont secourus, alors que le niveau de la Saône continue à monter. Une décision prise par le maire de la commune, puisque le propriétaire des poneys était injoignable depuis la veille.

Photo Jean-François MERLE

Pendant plusieurs jours, la Saône continue de gonfler dans la plaine et la situation devient problématique pour certains habitants du secteur. La rivière, qui est sortie de son lit, monte de plusieurs centimètres chaque jour depuis la tempête Eleanor. De nombreuses routes sont ainsi barrées à Lamarche-sur-Saône, Vielverge, Auxonne, Athée, Tillenay, Villers-les-Pots, Les Maillys, Saint-Seine-en-Bache, Échenon, Charrey-sur-Saône, Pagny-la-Ville, Perrigny-sur-l'Ognon, Heuilley-sur-Saône ou encore Talmay. Si certains habitants ont quitté les lieux, d'autres sont restés sur place, loin de céder à la panique.

À Saint-Jean-de-Losne, le camping est évacué. L'eau recouvre la route d'accès et commence doucement à envahir les emplacements.

Photo Catherine BONNET

La Saône n'est pas le seul cours d'eau à faire des siennes, puisque dans la nuit de dimanche 7 janvier au lundi 8 janvier, l'Ognon atteint 4,45 mètres de hauteur, d'après les relevés de la station référence de Pesme (Haute-Saône).

La route menant de Perrigny-sur-l’Ognon à Broye-Aubigney-Montseugny. Photo David COUSSON

Les crues reprennent de plus belle

Après de fortes pluies survenues le week-end des 20 et 21 janvier, les crues reprennent dans le département, à peine remis des précédentes inondations. La circulation est perturbée sur certaines routes du département, des champs sont submergés et des commerces évacués. Au quai du Midi, à Seurre, le niveau de la Saône atteint 6,10 mètres dimanche 21 janvier, alors qu'il était de 5,90 mètres la veille. Ailleurs, l'Armançon, la Brenne, le Serein, l'Oze, l'Ozerain, l'Ouche, le Suzon et la Tille ont également monté fortement. À Is-sur-Tille, le plan communal de sauvegarde est déclenché. Dans cette commune, la crue de l'Ignon atteint son pic dans la nuit de mardi 23 au mercredi 24 janvier, plus importante que celle de 2013 qui a marqué les esprits.

Les gendarmes du groupement de Côte-d'Or se mobilisent. Ils sont partie prenante au sein des cellules de crise mises en place, ils veillent à ce que les automobilistes respectent les signalisations et ne s'engagent pas sur les voies inondées, ils multiplient les patrouilles pour empêcher les pillages de maisons isolées quittées par leurs habitants ou les cambriolages d'établissements commerciaux fermés pour cause d'inondation.

La promenade de l'Ouche à Dijon inondée. Photo David PAUGET

Les inondations, qui se sont jusqu'alors concentrés sur la région dijonnaise et la haute Côte-d'Or, concernent également Dijon, où l'Ouche est sortie de son lit, inondant la promenade de l'Ouche vers le lac Kir et les infrastructures du camping, alors fermé pour cause de travaux. Les inondations n'épargnent pas non plus Arc-sur-Tille et la sortie de Bressey-sur-Tille.

Photos David PAUGET / Jean-Marc TRIMBALET / Alexia STOLL / Grégory VALLOIRE / Bernard PETIT-CLAIR

Il faudra attendre la fin du mois pour que s'amorce la décrue... avant de nouveaux orages au mois de mars, avec la crue de la Tille, puis au début de l'été. L'état de catastrophe naturel à la suite des inondations et coulées de boue du 21 au 30 janvier sera finalement reconnu pour les communes suivantes : Aisey-sur-Seine, Ampilly-le-Sec, Arc-sur-Tille, Autricourt, Beaunotte, Beire-le-Châtel, Belan-sur-Ource, Bressey-sur-Tille, Brion-sur-Ource, Chamesson, Châtillon-sur-Seine, Chivres, Courtivron, Échenon, Échevannes, Étrochey, Genlis, Grancey-le-Château, Is-sur-Tille, Izier, Jallanges, Laignes, Leuglay, Magny-sur-Tille, Les Maillys, Marey-sur-Tille, Marmagne, Montbard, Pellerey, Pluvet, Pontailler-sur-Saône, Sainte-Colombe-sur-Seine, Saint-Marc-sur-Seine, Selongey, Til-Châtel, Vanvey, Vernois-lès-Vesvres, Veronnes, Veuxhaulles-sur-Aube, Villers-les-Pots, Vix et Voulaines-les-Templiers.

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