Loading

Remontées mécaniques : en piste Éric Chabanne, chargé de la sécurité des transports par remontées mécaniques et chemins de fer touristiques au ministère, nous emmène à la station de sports d’hiver des Sept Laux, dans l’Isère, pour un contrôle d’exploitation des appareils. Chaussons les skis et suivons le guide pour profiter de la neige en toute sécurité !

Téléskis, tapis roulants, télésièges, téléphériques et télécabines : avec plus de 3 600 installations et 600 millions de passages par an, le parc de remontées mécaniques français est l’un des plus grands au monde.

Vue sur le massif de Belledonne.

Le service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG) est un service à compétence nationale du ministère de la Transition écologique, dont le siège est situé à Saint-Martin-d’Hères, près de Grenoble.

Tout au long de l’année, ses 130 agents élaborent la doctrine et contrôlent la sécurité des systèmes de transports guidés (métros, tramways, chemins de fer secondaires, touristiques ou à crémaillère ou cyclo-draisine), des transports à câble (remontées mécaniques de ville et de montagne) et des tapis roulants des stations de montagne.

Siège du STRMTG à Saint-Martin-d'Hères, près de Grenoble.

Par remontées mécaniques, on entend les transports par câbles : téléskis, téléphériques, télésièges, télécabines, funiculaires, mais aussi tout autre appareil utilisant des câbles porteurs ou tracteurs et les chemins de fer à crémaillère.

Chaque année, une cinquantaine de nouvelles remontées mécaniques voient le jour en France, souvent en remplacement d'installations obsolètes.

Éric Chabanne, responsable adjoint du bureau sud-est, en charge des activités remontées mécaniques et chemins de fer touristiques au STRMTG, assure le contrôle technique et la sécurité de 425 appareils répartis sur 38 sites ou stations des départements de l'Ardèche, de la Drôme, de l'Isère et du Rhône.

La base de données nationale des remontées mécaniques qu'il utilise recense tous les appareils : année de construction, maître d’œuvre, exploitant, longueur, dénivelé…

Elle permet également aux agents du service de consigner les rapports de contrôle effectués et de planifier les visites pour l’année à venir.

Participer à l'évaluation des professionnels et à la production de référentiels techniques font partie des missions au long cours d'Éric Chabanne.

« Pour le compte des préfectures, j'instruis techniquement les dossiers avant la mise en service d’une nouvelle remontée mécanique, par exemple, et j'assure le contrôle technique et de sécurité des appareils tout au long de leur vie. »

Nous partons aujourd’hui à la station des Sept Laux, l’un des plus vastes domaines skiables du Dauphiné.

Arrivés au bas de la station des Sept Laux, nous allons saluer le personnel technique de la station, bien connu des agents du STRMTG.

Robert Musolesi, directeur technique, est l'interlocuteur des services de l'État en matière de sécurité des appareils.

La visite d'aujourd'hui consiste à aller contrôler un télésiège et un téléski.

Mis en service en 1998, le télésiège des Bouquetins, un 4 places débrayable, est contrôlé tous les deux à trois ans, alternativement l’hiver ou l’été.

Équipé de sa check-list, Éric Chabanne vérifie point par point que tous les critères de sécurité sur chaque appareil soient satisfaits.
Départ du télésiège des Bouquetins.

Au départ d'un télésiège, par exemple, le temps d’ouverture et de fermeture des portillons cadenceurs doit être correctement réglé pour synchroniser l'arrivée des skieurs avec celle des véhicules.

Télésiège des Bouquetins.

La hauteur des sièges est elle aussi normalisée : trop haut, un siège pourrait être difficile d’accès notamment pour les enfants ; trop bas, il pourrait venir percuter et blesser une personne qui aurait chuté avant l’abaissement du garde-corps.

Jeunes skieurs à la station des Sept Laux.

Petits et grands, débutants et confirmés, à skis ou à surf : les appareils doivent pouvoir être utilisés en toute sécurité, par tous.

« Mon travail consiste également à anticiper à tout moment l’erreur humaine afin d’éviter les causes de chute ou d’accident », nous précise Éric Chabanne.
Les panneaux de signalisation et protections matelassées en fût de pylônes contribuent à la sécurité des appareils.
Un agent technique de la station des Sept Laux règle la hauteur de la câblette de fin de piste du télésiège des Bouquetins.

À l’arrivée du télésiège, la câblette de fin de piste doit rester tendue à une distance maximale de 10 cm de l'assise afin de pouvoir détecter un usager resté sur le siège, auquel cas l’appareil s’arrêterait automatiquement.

Le conducteur du télésiège garde un œil attentif sur l'arrivée des skieurs.

Dans son chalet, le conducteur prend la main pour réguler la vitesse de l’appareil en fonction des conditions météorologiques notamment, ou encore de la présence d'enfants.

C’est lui aussi qui tient le registre d’exploitation. Les événements importants y sont consignés : chute, arrêt de l’appareil ou encore passage des services de l’État.

En cas de coupure de l'alimentation ou de défaut électrique de l’appareil, le moteur thermique peut entrer en action pour amener les derniers clients au point d'arrivée, évitant ainsi une évacuation verticale.

Sa mise en marche est régulièrement testée.

Cinq mètres par seconde, c’est la vitesse de croisière d’un télésiège débrayable. En arrivant en gare, le siège est suspendu au rail sur lequel il roule : sa vitesse décroît alors fortement pour permettre aux passagers de monter et descendre en toute sécurité.

Câble principal du télésiège des Bouquetins.

Chaque siège, suspendu au câble principal, est tenu par une pince. À chaque passage dans la gare, la force de serrage de la pince est contrôlée : si une mauvaise valeur est mesurée par le système de pesage, le conducteur de l’appareil est automatiquement averti et le siège est alors condamné jusqu’à l’intervention d’un mécanicien.

Nous nous rendons à présent au téléski du Plan.

Les téléskis à enrouleurs, très répandus en Suisse et en Autriche, sont de plus en plus fréquents dans les stations françaises. Plus simples à entretenir, ils assurent aussi un départ sans à-coups et plus confortable que les téléskis à perches débrayables.

Mais sur un téléski, où le client interagit davantage avec l’appareil, les enjeux de sécurité sont plus nombreux.

Robert Musolesi, directeur technique aux Sept Laux, confie apprécier les visites régulières du STRMTG.

« C’est aussi un moment privilégié pour recevoir un regard extérieur sur nos pratiques », nous livre-t-il.

Pour clôturer notre visite, nous grimpons dans la station retour d'un télésiège.

C'est ici que sont situés les systèmes de pesage, de tension ou encore les voies de débrayage et d’embrayage.

Courroie de transmission des voies de débrayage et d’embrayage d'un télésiège.
Intérieur de la station retour d'un télésiège.

Le bon fonctionnement de ces appareils est contrôlé annuellement par le STRMTG.

« Au fil des années, la typologie du parc de remontées mécaniques a évolué avec moins de téléskis, davantage de télésièges et des appareils globalement plus innovants », conclut Eric Chabanne.
Siège du STRMTG à Saint-Martin-d'Hères, près de Grenoble.

Retour au siège du STRMTG où sont élaborées, en lien avec la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM), les évolutions réglementaires relatives aux remontées mécaniques.

Quand il n'est pas sur le terrain, Eric Chabanne suit les dossiers depuis son bureau.

Au fil du temps, le métier de chargé de la sécurité des transports par remontées mécaniques a lui aussi évolué, le travail essentiellement de terrain laissant petit à petit la place à un travail de bureau, à mesure que les exploitants sont de plus en plus responsabilisés et organisés vis-à-vis de la gestion de la sécurité de leurs installations.