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75 ans d'amour pour le FC Nantes LE WEBDOC AUDENCIA SCIENCESCOM

"On a tous en nous quelque chose de Canari..." Voilà ce qui pourrait être chanté dans les travées du stade de la Beaujoire avant chaque coup d'envoi. A quelques semaines de la reprise du championnat de Ligue 1, nous, étudiants de Audencia SciencesCom, sommes allés à la rencontre de ceux pour qui le jaune et le vert résonnent comme les plus belles couleurs du ballon rond.

Une sacrée bande de supporters des jaune et vert

Les poussins de la Beaujoire

Les familles représentent 29% des spectateurs assistant aux matchs. Le foyer est principalement composé de 2 enfants ou plus. Ces jeunes pousses de moins de 15 ans ont presque fait leurs premiers pas au stade de la Beaujoire. Depuis tout petits, ils suivent la passion de leurs parents et supportent le FC Nantes à tout instant.

Victor, Lilia, Timéo, Matteo, Loan, Clervie et Pierre sont de grands fans. Pour tous, être supporter du FC Nantes c’est une fierté et une attention particulière aux résultats de chaque rencontre. Maillot, écharpe et ballon, ils sont tous équipés aux couleurs de l’équipe. Pierre a même pour objet fétiche un ballon dédicacé par tous les joueurs. Le meilleur moment lors d’un match ? C’est pour certains les chants, et pour d’autres le coup de sifflet du 1er but. A l’occasion des 75 ans du club, la fierté jaune et vert sort de la bouche des enfants.

Les juniors des tribunes

« Etre un supporter du FC Nantes, c’est porter fièrement ses couleurs et les valoriser quoi qu’il arrive ». Comme Amaury (25 ans), des milliers de jeunes Nantais soutiennent avec passion et détermination les Canaris. Au FC Nantes, les 15-35 ans représentent la plus grande part des spectateurs, soit 22%.

Julia, 16 ans, lycéenne

C’est quoi pour toi être une supportrice du FC Nantes ? "Pour moi c’est supporter son équipe dans les pires comme dans les meilleurs moments, être toujours disponible pour son club et porter fièrement ses couleurs."

As-tu un objet fétiche ? "J’ai deux écharpes (une ancienne et une nouvelle), une petite peluche du canari et deux maillots d’entrainement."

Ton meilleur souvenir du FC Nantes ? "C’était il y a deux ans lors du dernier match de la saison. Il y avait vraiment beaucoup de personnes qui étaient venues célébrer la fin de saison de Bedoya (ancien joueur du FC Nantes). Il nous avait fait son petit chant habituel pour nous dire au revoir, c’était vraiment un bon souvenir."

Coup de foudre à la Beaujoire

Le FC Nantes est une vraie histoire d'amour. La preuve avec l’histoire de Jonathan, 32 ans, qui a rencontré sa femme un soir de match. Un match mémorable et un coup de foudre à la Beaujoire...

"C'est grâce au FC Nantes que j'ai rencontré ma compagne. J'étais responsable d'un groupe de supporters, on proposait du covoiturage (via les forums) au départ de la Vendée pour venir assister à un match avec nous en tribune. On a commencé à échanger sur internet et nous nous sommes donné rendez vous au match suivant. Le 21 février 2009, lors du match Nantes-Caen, on s’est donc rencontré à la Beaujoire. Elle a finalement rejoint le groupe de supporters, et depuis nous avons eu 2 petits garçons."

Ch'tis Canaris

L’amour pour le FC Nantes n’a pas de frontières, qu’on vive à Nantes ou ailleurs, l’implication des supporters est à la hauteur de leur passion. Ludovic, 26 ans, en est le parfait exemple, originaire des Hauts de France, son coeur vibre pourtant aux couleurs du FC Nantes.

"Supporter du FC Nantes pour moi c'est aimer le Football Club de Nantes à sa manière. Il y a des supporters ultras qui parcourent toute la France, des abonnés, des supporters lambda, ou encore les non Nantais comme moi-même. Chaque personne vit sa passion, son amour pour le club, son engouement comme bon lui semble."

"Je suis supporter du FC Nantes depuis la saison 2003-2004. J'ai suivi l'épopée des jaune et vert en coupe de la ligue, diffusée à l'époque sur France 3, je n'étais âgé que de 11 ans. Je prenais plaisir à suivre le parcours de cette équipe, emmené par Landreau, Da Rocha et les autres. Je souhaitais que cette formation soulève le trophée. La défaite en finale fût une vraie déception. Étant originaire des Hauts-de-France, le cœur de la région bat naturellement pour le RC Lens, mais je n'ai jamais accroché. Sans savoir que le FC Nantes deviendrait mon club de cœur, j'ai continué à suivre les résultats du club, pour ensuite m'intéresser à la riche histoire de la maison jaune. Quelques jours plus tard, je me suis procuré un maillot du FC Nantes lors d'une braderie, pour ensuite aller supporter ce club se déplaçant dans la région Hauts-de- France, jusqu'à me déplacer à La Beaujoire."

5 adjectifs pour résumer le FCN ? "Populaire, passionnant, enivrant, désordonné, ...et parfois désespérant..."

Supporter "fashion"

Dans un stade, il y a trois types de supporters. Les supporters ordinaires qui viennent seuls, en famille ou entre amis pour passer un bon moment. Les supporters nerveux qui sont prêts à en découdre au moindre but manqué ou mauvais arbitrage. Et il y a les fervents supporters, ceux qui vivent pour leur club, qui sont maquillés et habillés aux couleurs de leur équipe, prêts à y laisser leur voix pour porter les joueurs.

Illustration Marine Peron

Loin des yeux, près du coeur

Moranig et Tanguy, un couple de supporters nantais "exilé" à Lorient, restent toujours autant amoureux du FC Nantes. Interview sur fond d'album souvenir.

Depuis quand êtes-vous supporters du FC Nantes ? "C’est l’équipe de notre enfance, alors cela paraissait assez évident de soutenir le club. Tous les deux nés à Nantes, nous ne pouvions pas ne pas soutenir le FC Nantes, à l’époque déjà très prestigieux !"

Allez-vous voir tous les matchs ? "Malheureusement non, nous sommes à Lorient depuis 4 ans."

Avez-vous déjà assisté à un Lorient-Nantes ? Pour vous est-ce un derby ? "Nous ne manquons aucun des Lorient-Nantes. En tant qu’abonnés aux Merlus, on se plaçait dans la tribune des supporters lorientais. L’année dernière par exemple, les supporters nantais étaient interdits à Lorient, nous n’avions donc vraiment pas le choix."

Avez vous un objet fétiche ? " Disons qu’on les collectionne ! Nous devons avoir 6 ou 7 écharpes... Une peluche canari et un maillot des années 1980. Mais surtout : on a le maillot des années 1990 !"

Quel est votre meilleur souvenir du FC Nantes ? "Lorsque le FC Nantes fut sacré champion de France en 1995 ! Nous avons assisté à toutes leurs victoires, et surtout la finale Nantes-PSG. Moranig a commencé ado par assister aux entraînements à la Jonelière, et a même joué en tant que cadette puis senior au club ! Enfin, on a été stadiers lorsque des amis à nous y jouaient en professionnels, c’était top."

Quel moment préférez-vous un jour de match ? "C’est surtout l’échauffement. L’osmose s’installe, la pression monte, on voit les joueurs avant qu’ils ne rentrent dans le match !"

Quel autre club aimez-vous après le FC Nantes ? "Lorient, nous aimons la ville et le club ! L’esprit du club aussi. Nous y somme d’ailleurs abonnés."

Et aussi...

Fred, le Breton qui aimait Nantes

"C’est mon oncle qui m’a transmis sa passion pour le FC Nantes. Le 11 août 1990, j’allais avoir 11 ans, il m’a proposé d’aller voir Nantes-Metz avec lui. J’ai pu découvrir la Beaujoire et sa superbe ambiance. Depuis je me sens comme marqué à vie par le FC Nantes."

"J’essaie d’aller au stade dès que je peux. Je dirais que je me rends à la Beaujoire 3 à 4 fois par an. Une chose est certaine, je ne manque jamais un derby Rennes-Nantes. Même si je ne peux pas aller avec la Brigade Loire pour les matchs à l’extérieur, j’essaie toujours de me rapprocher au plus près du KOP."

"J’ai plusieurs excellents souvenirs mais le meilleur d’entre eux était le derby remporté à Rennes l’année de la remontée en ligue 1 en 2012. Le KOP rennais avait perdu son tifo. Sinon, comme tout bon supporter, il y a eu cette fameuse saison 95 où le FC Nantes gagna 32 matchs d’affilée, la saison 2001 et la remontée en Ligue 1. Plus récemment, les victoires des canaris dans le derby. C’est toujours un super moment".

Les maillots du sacre

Archives FC Nantes

Le 23 juin est la date choisie pour la présentation du maillot nantais pour la saison 2018-2019 conçu cette fois par l’équipementier New Balance. A cette occasion nous vous proposons de revenir sur les huit maillots de Champion de France du FC Nantes (Source webzine footpack).

Saisons 1964-1965 et 1965-1966. Le maillot rayé jaune et vert marque les deux premières victoires des Nantais après être entrés en première division en 1963. Ces années de succès sont notamment marquées par l'entraîneur José Arribas et le joueur Bernard Blanchet.

Saisons 1972-1973 et 1976-1977. Belle période pour les Nantais qui gagnent le titre de champion de France durant deux saisons consécutives avec Henri Michel en tant que capitaine. À cette époque, l’équipe arbore le fameux maillot floqué au nom du “Café de Côte d’Ivoire”.

Saison 1979-1980. En 1980, les Canaris remportent de nouveau le titre de champion de France. Ces années sont marquées par la tenue de légende que tout le monde connait : le maillot “Europe 1” Adidas. Pour la petite histoire, Bob Marley & the Wailers passaient par le centre d’entrainement du FC Nantes cette même année pour jouer au ballon rond à l’occasion d’un cinq contre cinq mémorable.

Saison 1982-1983. Porté par des joueurs emblématiques comme Maxime Bossis ou José Touré, un nouveau maillot sans col avec de fines rayures vertes fait son apparition alors que les Canaris dominent largement la première division.

Saison 1994-1995. Après 12 ans d’attente, le FC Nantes remporte son 7ème titre de champion de France. L’équipe aligne alors 32 victoires d’affilé en portant un maillot de la marque Diadora devenu emblématique avec ses larges rayures verticales aux couleurs des Canaris.

Saison 2000-2001. Pour cette saison, le FC Nantes reste fidèle à ses habitudes avec un maillot Adidas vert et jaune. Ils évolueront pour autant après leur huitième victoire en 2001, avec un changement d’équipementier (Le Coq Sportif).

Collectionneur de maillots

DIDIER HÉMION EST COLLECTIONNEUR DE MAILLOTS DU FC NANTES, IL POSSÈDE PLUS DE 400 MAILLOTS PORTÉS PAR DES JOUEURS.

Photo Presse Océan

Quand avez-vous commencé votre collection ? "J’ai commencé la collection en 2003, sur Ebay. Avant ce moment là j’avais déjà acheté beaucoup de choses relatives au FC Nantes durant 30 ans (de 1973 à 2003), mais je ne pensais pas qu’acheter un maillot de joueur, c’était possible !"

Le maillot préféré de votre collection ? "Mon maillot préféré c’est sans hésiter, le maillot Kindy blanc, Numéro 11. Ce maillot, la personne qui l’a porté le plus, c’est moi ! Acheté à la boutique du FC Nantes. Et le Numéro 11, c’est mon idole : Loïc Amisse"

Comment vous avez récupéré les maillots ? "Au début je les récupérais uniquement sur Ebay, par le réseau créé et aussi via mon site."

Une petite anecdote ? "Le maillot Tout l’Univers rouge (saison 1974), que j’ai payé cash dissimulé dans un livre envoyé par la Poste !"

Pourquoi ne pas faire un commerce ? "Le FC Nantes est ma passion. Cette collection n’est pas la mienne, mais celle de tous les amoureux de ce club qui n’ont eu ni le temps, ni l’argent nécessaire pour la constituer. Elle finira au musée du club et au passionné qui continuera mon « travail »."

La flamme d'une femme

Maëlle, créatrice de bijoux, supporte le FC Nantes depuis 1994. Même si elle ne peut pas aller voir tous les matchs du club, elle se tient informée au mieux grâce à ses enfants, et son garçon “qui tient le planning du foot” ! Rencontre avec cette supportrice qui a eu, entre autres, la chance de voir l’équipe débarquer dans son école lorsqu’elle était lycéenne.

Canari un jour, Canari toujours

Jean-Christophe Auneau, ancien joueur du FC Nantes, nous a accordé une interview sur le port de Trentemoult. Entre sa carrière pendant l’âge d’or du club, une réflexion sur l’esprit du beau jeu nantais ou encore l’importance des supporters durant le match, Jean-Christophe nous a livré ses souvenirs les plus chers sur les Canaris. Rencontre.

L'équipe seniors

Patricia, 57 ans, supporte les Canaris depuis maintenant plus de 47 ans. Cette Nantaise collectionne tout ce qui se rapporte au FC Nantes et renferme chez elle plus de 400 pièces. Elle raconte cette passion qui l’anime et son attachement au club.

Gianni, commerçant, supporter abonné

C’est avec émotion que Gianni nous parle de sa passion pour le FC Nantes. Ce Nantais est ce qu’on pourrait appeler un ultra, un supporter ++. Si pour lui, soutenir le FC Nantes c’est défendre sa ville, c’est aussi l’occasion de se retrouver entre copains.

Tout petit déjà, Gilles accompagnait son père au stade Marcel-Saupin pour encourager les Canaris. Aujourd’hui, le chargé de mission de 55 ans revient sur ses meilleurs souvenirs.

Pour vous, c’est quoi être supporter du FC Nantes? « Je suis né à Nantes, donc c’est de manière naturelle que je soutiens le FC Nantes. Et aussi, Nantes a depuis longtemps pratiqué un très beau jeu, un jeu particulier, collectif, et c’était plaisant, sans compter bien sûr qu’ils ont été aussi parfois assez loin dans le championnat ou même en coupe d’Europe. »

Quel est votre meilleur souvenir du FC Nantes ? « Il y en a un précis, où j’étais dans un café bien connu à Rezé (L’escale bleu marine, ndlr), tenu par un bon camarade qui retransmettait le match. C’était en Coupe d’Europe, et le FC Nantes avait été battre la Lazio de Rome. Il y avait une ambiance extraordinaire dans le café, c’est un super souvenir ! »

« Formation, jeu collectif, ambiance, et jaune et vert ! »

Quel joueur vous vient à l’esprit quand vous pensez au FC Nantes ? « Là tout de suite je dirais Henri Michel, tout d’abord parce qu’il vient de décéder, c’est très triste il n’était pas si vieux, et surtout il a marqué une empreinte au FC Nantes. C’était un type incroyable, à la fois un excellent joueur, et une personnalité exceptionnelle. J’étais jeune quand il était au FC Nantes, et c’était vraiment la star. »

Le petit mot de la fin. "Mon petit mot de la fin, serait qu’ils renouent avec le beau jeu. Pour moi, qu’ils gagnent ou pas, c’est la chose la plus plaisante, parce que c’est extrêmement agréable de regarder un jeu collectif et offensif. Je leur souhaite une belle saison l’année prochaine."

Le chant des supporters

Depuis 75 ans, les jaune et vert brillent sur la pelouse. Mais si l’on tourne la tête, ce sont des tribunes enflammées qui rythment chaque rencontre du FC Nantes. Des airs d’encouragements universels aux hymnes historiques du club nantais.

Les emblématiques. Les premiers chants de supporters qui viennent à l’esprit lorsque l’on parle du FC Nantes sont ceux qui ont fait son histoire. En 1977, la chanson “Allez les Canaris” devient l’hymne historique instauré par le FC Nantes. Elle restera très populaire jusqu'aux années 90, et sera de nouveau chantée par les supporters lors de la saison 2008. En 1997, c’est l’emblématique “Hymne à la Beaujoire” qui apparaît dans les tribunes. Au début de la saison 2000-2001, le club tente de se renouveler en présentant “Au coeur du stade” à ses spectateurs, en vain.

“Allez, Allez, Allez Nantais jouez”

Il ne fera pas l’unanimité au sein des supporters, qui resteront attachés au célèbre “Allez, Allez, Allez Nantais jouez”, qui retentit depuis, à chaque début de match du FC Nantes. “L’Hymne à La Beaujoire” est aujourd’hui non plus seulement un hymne footballistique mais un chant que les Nantais aiment scander aux grandes occasions. De nombreuses discothèques nantaises terminent même la nuit au son de ce titre fédérateur.

Les indémodables. Pourtant, les supporters des Canaris ne se sont pas contentés des hymnes officiels pour afficher leur soutien sans faille à l’équipe des jaune et vert. Ainsi, pour trouver les chants qui résonnent dans les stades, il suffit d’aller visiter le site de la Brigade Loire, groupe de supporters très présent dans les tribunes. Ce ne sont pas moins de 30 chants présentés : des classiques comme “Qui ne saute pas n’est pas Nantais” et “Si t’es fier d’être Nantais”, des plus cocardiers comme “ FCN tu es toute ma passion, je ne t’oublierai jamais” ou encore des chants pour les moments fort du match. Un répertoire étendu qui permet sans aucun doute aux joueurs de faire le plein de motivation.

La version studio. L’initiative vient de l’éditeur anglais d’Elmer Food Beat, groupe emblématique de rock nantais, qui souhaitait à l’époque importer l’héritage anglo-saxon à Nantes. En effet, dans les années 90, de grands clubs comme Manchester United avait comme fervent soutien le groupe Oasis qui jouait leurs tubes à l’occasion des matchs et n’hésitait pas à faire part de leur admiration pour le club. C’est ainsi qu’est né “Du rififi dans la surface”, une chanson d’éloge à la gloire des Canaris. Elmer Foot Beat voulait à leur tour affirmer la place des supporters dans la vie du club en créant leur propre hymne. Pour autant, encore une fois, c’est l’Hymne à la Beaujoire qui est resté numéro 1 dans le coeur des fans. Du Rififi dans la surface s’ajoute à une longue liste de chants de supporters qui ont résonnés dans les gradins français.

A écouter : Le Référencement des chants de supporters par Brigade LoireCompilation de chants en tribuneAu coeur du stade

Les vétérans du FC Nantes

Les plus de 65 ans représentent seulement 4% des supporters mais sont fidèles depuis les débuts du club. Ce sont les « inconditionnels ». Enfants, ils assistaient aux matchs au stade Marcel Saupin, puis ont suivi jusqu’à la Beaujoire. Des souvenirs d’enfances aux expériences plus récentes, ils racontent.

Trois questions à Félix Brochard, 83 ans.

Depuis quand êtes-vous un supporter du FC Nantes ? "Au début, j’allais aux matchs sans être abonné. Ensuite, j’ai pris un abonnement. Quand c’était à Marcel Saupin j’allais voir tous les matchs, il y avait une bonne ambiance ! J’emmenais mes petits-enfants. Cela tombait bien parce qu’on avait une place d’abonné en tribune présidentielle, à côté des reporters. Les enfants de moins de 12 ans ne payaient pas leurs places et comme on était juste à la limite des reporters, on mettait les enfants de l’autre côté de la tribune et ils regardaient le match sur le pupitre, en jouant les reporters.

Quel est votre meilleur souvenir ? "Ce n’est pas facile… il y a des flashs qui passent comme ça, devant moi…J’ai débuté au populaire qui se trouvait en bout du parc Marcel Saupin. C’était des clans, c’était toujours les mêmes, aux mêmes endroits. Des fois il y avait un grand silence, et on entendait quelqu’un qui criait « Gondet, ton but ! » et plusieurs fois dans le match « Gondet, ton but ! ». Il y avait une figure aussi, ce brocanteur que tous les Nantais surnommaient la Bouillotte ! La Bouillotte passait son temps sur les toits à renvoyer les ballons perdus, lui aussi c’était un incontournable."

Qui sont les plus grands Canaris de tous les temps ? "Cela dépend à quelle place ils jouaient, il y en avait de très bons ! Burruchaga c’était un bon, tout comme Desailly !"

Eux aussi ont des choses à raconter...

Cinq morceaux choisis dans la mémoire des supporters du FC Nantes

Lorsque l’on évoque le FC Nantes, c’est une partie du football français et une identité revendiquée qui nous vient à l’esprit. Les Canaris représentent à eux seuls 8 titres de champions de France. Sur le terrain, le jeu à la nantaise a fait rêver les supporters en quête de mouvements collectifs et d’attaques animés par les nombreuses stars qui ont porté le maillot jaune et vert comme Deschamps, Desailly, Michel ou Burruchaga… Mais la légende du FC Nantes ne repose pas seulement sur ses monuments, elle est riche de légendes et de souvenirs qui ont su perdurer et fédérer des générations de supporters, toutes unies derrière les jaune et vert. Voici 5 moments parmi tant d'autres qui ont marqué l’histoire du club.

1. Le premier titre (1964 – 1965)

Pour sa 2 ème saison dans l’élite du football français, le FC Nantes s’apprête à écrire les premières lignes de sa grande histoire. Cette saison voit la naissance de l’identité nantaise : son jeu, son public, ses titres et ses exploits. L’entraîneur de l’époque, José Arribas, base son jeu sur la technique, l’intelligence et la vitesse avec son fameux dispositif : le 4-2-4. Au stade Marcel Saupin, le spectacle est au rendez-vous, les supporters se pressent en tribune pour admirer un jeu léché et agréable à regarder fait de mouvements perpétuels et de passe à une touche de balle. Après 11 ans à gravir les échelons, à attendre la reconnaissance et les honneurs d’un titre de champion, le FCN touche enfin à son rêve. Dans l’équipe, un certain Jean-Claude Suaudeau qui deviendra un des entraineurs emblématiques des Canaris dans les années 90 et un fervent défenseur du jeu à la nantaise.

2. Le record d’invincibilité sur une saison (1994 - 1995)

Un des plus beaux succès du FC Nantes est sans nul doute le championnat 1995. Les Nantais enchaînent une série de 32 succès d’affilée en championnat. Cette saison-là, la Beaujoire devient l’arène de Canaris sans pitié dans laquelle les équipes rivales repartent avec le fameux « tarif-maison ». (Le FC Nantes a inscrit au moins 3 buts à domicile sur 10 de ses 19 matchs à la Beaujoire). Le club ne semble pas posséder de points faibles. Bien qu’ayant la meilleure défense, les Canaris comptent dans leurs rangs deux des trois meilleurs buteurs du championnat : le premier en la personne de Patrice Loko avec 22 buts et le troisième, Nicolas Ouédec et ses 18 buts. Cependant, la force de cette équipe ne repose pas seulement sur ses individualités, les Canaris créent une certaine philosophie de jeu -le jeu à la nantaise- où l’effort collectif et le mouvement vers l’avant priment. L’entraîneur de l’époque, Jean-Claude Suaudeau expliquait : « On allait à mille à l'heure. Et ça, c'était très spectaculaire. » Cette saison remarquable a contribué à la légende du FC Nantes et fait encore office d’exploit même pour des équipes de galactiques comme le PSG.

3. Champion de France (2000 - 2001)

En ce début de siècle, tout porte à croire que le FC Nantes allait marquer cette nouvelle époque comme la précédente. Après avoir conquis 7 championnats et 3 coupes de France, le FC Nantes connaissait en cette année 2001 son dernier sacre à ce jour au niveau national. Même si le club venait de conquérir la coupe de France, celle qui l’a souvent fui auparavant, cet exercice restera celui de la dernière fois. Malgré cela, les Canaris ne dérogent pas à leur réputation et font éclore des joueurs qui ont marqué le championnat de France comme Sylvain Armand ou Vahirua. Un des matchs les plus marquants de cette saison est FC Nantes – Sedan. Les Canaris s’imposent 4 buts à 1 et développent le fameux jeu à la nantaise qui leur permet de maintenir le rythme qui les mènera au 8 ème titre de champion de France.

4. 2006-2007, la descente...

Bien que cette saison ait laissé un triste souvenir aux supporters, elle a pourtant marqué l’histoire du club. Après 44 saisons d’affilées dans l’élite du football français, le FC Nantes est relégué pour la première fois en Ligue 2. Cette saison est marquée par de nombreux changements d’entraîneurs et l’instabilité malgré un recrutement ambitieux ainsi que la présence de grands noms comme Fabien Barthez, Lucas Pieroni ou encore Nourdin Boukhari. Les Canaris semblent marquer le pas et le style de jeu, qui a fait la gloire de Nantes, s’essouffle. Le FC Nantes est à la recherche de nouvelles ambitions et de nouvelles heures de gloire que la jeune génération souhaite vivre et partager avec ceux qui ont vécu l’apogée du club. Cette ambition est portée par un nouveau président -Waldemar Kita- qui permettra au club de retrouver l’élite et de redonner une certaine noblesse aux jaunes et verts.

5. La remontée en Ligue 1 (2012 - 2013)

Après une nouvelle descente en Ligue 2 et 4 ans dans l’antichambre du football français, les Canaris retrouvent enfin (et durablement) la première division au terme d’une belle saison emmenée par son fidèle buteur serbe Filip Djordjevic. Les Nantais ravissent la 3ème place synonyme de montée, après avoir lutté une bonne partie de la saison avec l’AS Monaco, futur champion de Ligue 2, et son dauphin, Guingamp. L’équilibre et l’efficacité sont les clés de la montée. L’effectif est un savant mélange de joueurs expérimentés comme Rémi Riou ou Olivier Veigneau et de jeunes pousses talentueuses issues du centre de formation de la maison jaune à l’instar de Jordan Veretout ou Adrien Trebel. Une équipe à l’italienne, aux antipodes du jeu à la nantaise, que Claudio Ranieri, alors coach de l’AS Monaco, analysait de cette manière : « Nantes est une équipe italienne : ils n’ont pas dominé tous leurs matchs cette saison, mais ils ont su être réalistes et marquer les buts qu’il fallait pour l’emporter ». Ce succès représente le premier grand souvenir de la nouvelle génération qui n’attend plus qu’une chose : revivre les belles heures du football nantais.

Ce webdoc a été réalisé en juin 2018 par les élèves de Audencia SciencesCom à Nantes. Alexandra Chauvin, Salomé Darracq, Brune de la Ferté, Nicolas Deslandes, Capucine Desmares--Romain, Sarah Duliscouet, Guirec Feuvrier, Camille Kouassi, Delphine Lossec, Salomé Lourenço, Luna Marie--Taillefer, Léa Merdy, Emilie Mocaër, Marine Peron, Théo Richard, Alice Vaillant, Elise Villeneuve. Projet suivi par Cédric Blondeel.

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