Préserver le patrimoine du canal de Nantes à Brest, le rendre plus accessible ; développer les services pour les usagers, développer l'animation en bord du canal, et renforcer la communication, tels sont les objectifs que le Département s'est fixés.
Propriétaire et gestionnaire du Canal en Loire-atlantique, le Département a élaboré, à l'issue d'une concertation menée pendant plus de 18 mois avec les acteurs et les usagers, un programme d'actions pour faire du canal une véritable destination touristique.
Le canal de Nantes à Brest a été créé sur décision de Napoléon Ier en 1810. La section Nantes- Saint-Nicolas-de-Redon comprend 18 écluses et permet de parcourir 95 km en empruntant d’abord l’Erdre. Au total, pas moins de 300 ouvrages (barrages, écluses, souterrains, arcades, ponceaux, aqueducs, siphons, vannes…) doivent être entretenus.
Cette maintenance, dont le Département de Loire-Atlantique a la charge, est permanente. En 2018, ces travaux représentent un budget de 2 millions d'euros. Les plus gros travaux sont entrepris pendant la saison hivernale, quand la navigation s'interrompt sur le canal. Voyageons donc au coeur de quelques travaux.
Tout commence par des réserves d'eau
En plus du réservoir principal, l'étang de Vioreau et son barrage (nos photos), il y en a quatre autres de moindre importance. Le deuxième en superficie est l'étang de la Provostière. Il alimente ponctuellement, par la rigole des Ajaux, le réservoir de Vioreau. Au total, 3 millions de m3 d’eau sont ainsi stockés à Vioreau pour l'alimentation du canal.
Les rigoles d'alimentation relient les réservoirs et le canal. La rigole principale relie Vioreau au canal, entre l’écluse n°7 (Le Pas d'Heric) et l’écluse n°8 (La Remaudais : « le grand bief » ou «le bief de Bout de Bois». On voit ici la rigole de la vanne des 5 mètres de Vioreau (à gauche de l'image), percée dans le barrage.
Les trois autres rigoles relient la Provostière à Vioreau (rigole des Ajaux), l'Isac à Vioreau (rigole de l'Isac) et l'étang Aumée au canal (rigole de l'étang Aumée), cette dernière n'étant plus utilisée depuis la construction du barrage d'Arzal. Les rigoles s'étendent sur une longueur cumulée de 30 km.
La rigole par la voie des airs
L'eau descend la rigole qui possède une pente très douce mais permanente, de 14 cm/km. Lorsque la rigole traverse une vallée, il a fallu construire des arcades pour maintenir cette pente constante.
L'écluse permet de passer d'un bief à l'autre, alors que leur niveau d'eau n'est pas à la même hauteur.
Le Département a engagé un programme global de rénovation des 17 jeux de portes d'écluses, pour un montant annuel total de 162 000 €.
Au cours de l'hiver 2018, l'écluse de Quiheix s'est vue ainsi déshabiller pour en accueillir des neuves. Quiheix est la deuxième écluse du canal, elle constitue l'entrée de la section artificielle après que le canal a emprunté la rivière Erdre depuis l'écluse Saint-Félix à Nantes.
L'enlèvement des portes en trois leçons :
- Assurer l'étanchéité par un batardeau et vider l'écluse
- Enlever les axes des tirants de portes
- Lever avec une grosse grue
Attention : n'essayez pas chez vous, un vantail pèse entre 3 et 5 tonnes !
Les maçonneries des écluses nécessitent régulièrement des travaux d'étanchéité : réfection des joints de bajoyers (les côtés) et du radier (le fond), confortement des bajoyers par injection, etc.
La vie du canal est aussi ponctuée par la croissance excessive, la maladie ou la mort des arbres qui le bordent.
Le Département mène une politique active de renouvellement des arbres, avec une prise en compte de la biodiversité. Les gros travaux d'abattage sont menés par des entreprises, les équipes en régie assurant l'entretien et l'élagage du rectangle de navigation (gabarit du canal).
Le concours national "Allées d'arbres" a d'ailleurs récompensé en novembre 2017 le Département pour sa gestion des arbres du canal de Nantes Brest, dont il est propriétaire. Le jury l'a distingué parmi 17 participants pour son implication dans la valorisation de ce patrimoine naturel unique. En savoir plus
Le chemin de halage nécessite aussi un entretien régulier pour accueillir piétons, vélos et chevaux dans de bonnes conditions. Ici, mise en oeuvre d'un revêtement de concassé ocre. Le revêtement est ensuite compacté par vibration pour obtenir une surface plane et roulante.
Dernière enquête de fréquentation en 2016 :
- 28 000 piétons et 18 500 cyclistes ont fréquenté le canal
- 70% des cyclistes sont des touristes
- 63% des cyclistes et 66% des piétons viennent pour l'environnement et les paysages
Parfois, des plaisanciers abandonnent leur embarcation dans le canal.
C'est donc le Département qui prend en charge l'enlèvement de l'épave , parallèlement aux procédures judiciaires menées pour faire respecter la navigation et l'environnement.
Pour assurer le suivi et la sécurité du canal, le Département dispose d'embarcations adaptées aux conditions très particulières de navigation et de travail dans ce milieu naturel.
Aussi a-t-il commandé, en 2016, une petite barge d'entretien sur mesure à la section BTS Constructions navales du lycée Aristide-Briand de Saint-Nazaire.
