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Bellevue, de la ZUP au renouveau Décidée à la fin des années 1950, la création du quartier de Bellevue, à l’ouest de la ville, marque l’aménagement de la première ZUP (Zone d’urbanisation prioritaire) de Nantes.

ZUP. 1959 : la ZUP Nantes-Saint-Herblain est créée, acte fondateur du quartier Bellevue. La construction d’un ambitieux programme de plusieurs milliers de logements est planifiée entre 1964 et 1969. Comme d’autres grands ensembles urbains en France, Bellevue est aménagé sur d’anciennes terres agricoles. Il s’agit de répondre à la demande croissante de logements et au dynamisme démographique de la période. C’est le même urbaniste que celui des Dervallières et du Breil, Marcel Favraud, un architecte parisien de renommée nationale, qui dessine le projet pour l’Office municipal HLM.

Achevé en 1969, le programme se déploie sur 175 hectares, à cheval entre Saint-Herblain et Nantes. Le logement social collectif prédomine.

"Place centrale". Avec 7 500 logements pour plus de 20 000 habitants, une ville moyenne sort de terre, composée de cinq zones d'habitation réalisées sur le même principe, chacune autour d’une place devant accueillir commerces et services. Les immeubles cohabitent avec de vastes espaces verts. Bellevue dispose aussi d'une « place centrale », renommée place Mendès-France en 1982.

La "place centrale" est le coeur battant du quartier de Bellevue avec ses commerces de proximité.

Grand ensemble. Le modèle d'urbanisation est celui des grands ensembles de l'époque constitués de barres d'immeubles. Un type d'habitat critiqué aujourd'hui notamment pour son uniformité. Mais le regard est alors bien différent et la ZUP de Bellevue se caractérise par « les surfaces généreuses des appartements, proposant de plus une séparation entre les espaces de vie diurne (cuisine, séjour) et nocturne (chambres). Des éléments de confort jusque-là peu partagés, tels l’eau courante, les sanitaires et les pièces d’eau, le chauffage central et l’électricité, contribuent au bonheur des occupants”, relate Dominique Amouroux, historien de l’architecture.

Un quartier sort de terre à la fin des années 1960 à l'ouest de Nantes

JSCB. 1969. Alors que le quartier de Bellevue sort de terre, une poignée d’habitants crée la Jeunesse sportive et culturelle de Bellevue. “Les gars jouaient alors au foot sur un champ de patates”, relate Mohamed Abdelkrim*, ancien président de la JSCB. 60 ans après, le site a bien changé et depuis la rentrée 2013, la plaine de jeux de la Bernardière accueille un stade modernisé. L’équipement municipal dispose, en plus d’un terrain gazonné, d’un terrain synthétique éclairé, complété d’un demi-terrain synthétique pour l’entraînement. Résultat : la JSCB, présidée aujourd’hui par Bouchra Akdim, a gagné de nouveaux pratiquants, au-delà du quartier, et compte désormais 370 licenciés.

*in Nantes passion, janvier 2014.

Campement de travailleurs, devant la cité de Bellevue (à Nantes) en construction. Crédit : Centre d'histoire du travail

« Au bout de la ville ». Mais le quartier ne se développe pas comme ses concepteurs l'imaginaient. La création de grands centres commerciaux aux abords de la ZUP combinée à l'avènement de la voiture individuelle prive Bellevue de l'implantation de commerces de proximité. Se greffent les maux de la crise économique à partir des années 1970 : chômage, précarité, exclusion, puis sentiment d’insécurité et manque de mixité sociale. Peu à peu, Bellevue est perçu comme un quartier de relégation « au bout de la ville », selon le titre de l’ouvrage de l’architecte Daniel Pinson.

La place Mendès-France, en 1981.

Tramway. En janvier 1985, Nantes renoue avec le tramway après son abandon en 1958 : la première ligne irrigue la ville d’est en ouest, de la Beaujoire à Bellevue. Au début des années 90, la ligne 1 ne dessert pas encore Atlantis en plein essor mais s’arrête au terminus place Mendès-France. Lorsque le prolongement de la ligne 1 du tram vers le centre commercial herblinois est envisagé, des habitants se mobilisent pour que le tracé emprunte la rue Romain-Rolland. Ils obtiennent gain de cause. Depuis 2000, le nouveau tracé a permis de désenclaver le sud de Bellevue côté place des Lauriers, desservie par une station de tram.

L'arrivée du tramway en 1985, ici place Mendès-France, transforme Bellevue et l'arrime au centre-ville et à Nantes.

Bellevue, un quartier vivant. La vie associative y est aussi féconde et développe les solidarités entre les habitants, grâce notamment à l’organisation des femmes rue du Drac ou à l'association Bellevue 2000. De nouveaux équipements publics ont aussi ouvert, comme la Maison des habitants et du citoyen place des Lauriers en 1992 et la Maison des sports en 1996.

La Maison des sports a été livrée en 1996.

La mairie de quartier de Bellevue

Renouvellement. Aujourd’hui, le Grand Bellevue bénéficie d’un important projet de renouvellement urbain et social. Il marque la volonté de rompre avec un urbanisme inadapté aux attentes des habitants. Une attention particulière est portée au secteur des Lauriers qui cristallise les maux du quartier. 310 millions d’euros sont mobilisés pour cette transformation en profondeur.

Les habitants se souviennent...

La place des Lauriers et la tour du Doubs seront profondément transformées à terme.

Une page se tourne aux Lauriers. Cette place, symbole de la transformation du Grand Bellevue, fait place nette pour se réinventer. D’ici fin mars 2020, l’ancienne dalle et la barre d’immeuble de la rue du Doubs seront démolies. Cet été, ils laisseront place à une prairie fleurie et nouveau square autour de la Maison des habitants et du citoyen. La tour du Doubs sera quant à elle entièrement transformée à l’horizon 2025. La livraison des 41 logements et trois commerces, dont la pharmacie des Lauriers, est attendue au printemps 2020.

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Ville de Nantes .
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