Tiré du livre Le Club Dumas, d’Arturo Pérez Reverte, La Neuvième Porte est un retour à l’horreur surnaturelle pour Polanski, domaine dans lequel il s’était déjà fait un nom grâce, entre autres, au classique Rosemary’s Baby (1968).
Cependant, nombreux sont ceux qui ont décrié les trop grandes différences entre son oeuvre et le roman original. Cela empêche-t-il le film d’être bon ?
Dean Corso est spécialisé dans la recherche et le commerce de livres anciens. Lorsqu’un de ses clients lui fait part de sa dernière acquisition, Les Neuf portes du royaume des ombres, et lui demande de l’authentifier en le comparant avec les deux seuls autres exemplaires existants, il n’hésite pas.
Mais ce livre attire beaucoup de convoitises. La légende dit qu’il contiendrait un moyen d’appeler le Diable en personne. Corso s’apprête à mettre les pieds dans quelque chose qui le dépasse totalement.
Avec La Neuvième Porte, on retrouve Polanski en grande forme. Le cinéaste livre un thriller surnaturel de premier ordre. Le scénario, d’abord, est très bien construit. Malgré une durée de plus de deux heures, l’enquête de Corso est prenante et plutôt bien menée, donc aucune longueur n’est à déplorer.
Un mystère qui tient en haleine
Le personnage principal, très charismatique, parvient à rendre ses recherches franchement passionnantes, créant une sorte d'attente chez le spectateur : "Comment cela va-t-il donc se terminer ?"
Comme à son habitude, Polanski préfère une ambiance lente et oppressante à des séquences d’actions sur l’acide et c’est tant mieux. Plus la clé du mystère est proche, plus l’atmosphère lourde se fait sentir, aussi bien pour le protagoniste que pour le spectateur.
Quelques légers défauts sont tout de même à déplorer. D’abord, la trame sonore, assez présente mais souvent peu inspirée ou peu subtile. Quelques choix de réalisation paraissent également étranges, comme lors de la seule scène de « baston » du film, qui est réalisée de façon étrange. On a l’impression que Polanski a filmé ses acteurs en train de se battre au ralenti, puis qu’il a accéléré le tout, ce qui donne un rendu peu crédible
L'anecdote
Les jumeaux libraires, ainsi que les deux déménageurs de la fin du film, sont interprétés par le même acteur. Pour faire la distinction, Roman Polanski s'est chargé de doubler, dans chaque scène, l'un des deux jumeaux.