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Le français à l’école et en dehors Francophonie – Engagement – Contribution

En contexte minoritaire, faire parler les élèves en français spontanément en dehors des salles de classes peut représenter un défi pour les éducateurs. Par peur de mal faire, de manquer de vocabulaire, ou simplement par facilité, ils sont nombreux à privilégier les conversations en anglais, même entre francophones.

À l’École régionale Notre-Dame, on s’est donc attaqué à l’insécurité linguistique. Les élèves de 10e année ont développé une variété de projets, empruntant des modes traditionnels autant qu'actuels, pour encourager l’utilisation du français à l’école et en dehors.

L’enseignant Colin Sibilleau a choisi d’aborder l’insécurité linguistique avec ses élèves de 10e année. « En petits groupes, les jeunes ont entrepris des initiatives qui visent à l’utilisation du français au quotidien et à l’amélioration de la qualité de vie francophone de leur école, afin de promouvoir la langue française et la culture francophone dans l’établissement. »

Pendant un mois, les élèves ont développé leurs projets tout en menant une réflexion sur les raisons pour lesquelles ils ne parlaient pas français en dehors de la salle de classe. « Les jeunes sont dans une situation où ils ne sont pas totalement prêts à parler français, mais ils n’ont pas les mots pour expliquer pourquoi. Pendant ce travail, ils ont discuté de leurs craintes et de leurs insécurités. En majorité, ils redoutent d’être jugés et corrigés à cause de fautes de français. »

Après avoir élaboré un plan d’action, la classe de 10e année a produit six projets variés pour instaurer du divertissement en français dans un contexte extrascolaire. Avec son groupe, Gabriel a organisé une soirée cinéma. « Je pense que les jeunes aiment regarder des films, alors on a décidé de projeter Junior Majeur. »

La langue va venir, il ne faut juste pas lâcher. - Gabriel, 10e année.

Pour lui, le français n’est pas une langue qui vient instinctivement. « C’est ma deuxième langue. Je deviens plus à l’aise avec à force de travailler, et je pratique avec mes grands-parents. C’est important pour continuer à apprendre, même si on fait des erreurs. La langue va venir, il ne faut juste pas lâcher. »

Sa camarade Sydney a choisi d’insuffler à ses camarades le goût du français par le rire. « Je pense qu’une des raisons pour lesquelles les jeunes parlent beaucoup en anglais, c’est qu’on a beaucoup de blagues. Dans notre école, la majorité des élèves pensent que le français est utilisé seulement de façon formelle. Je voulais leur montrer une autre facette de la langue. On a organisé un concours de blagues et un festival de Têtes à claques. On a diffusé des émissions comiques en français. »

Sydney réalise que le français n’est pas un acquis. « Je sais qu’on perd beaucoup de génération en génération. Mais je n’imaginais pas que c’était à ce point. À l’école ou en dehors, on a beaucoup de conversations en anglais. C’est instinctif, ça vient plus vite. Mais je pense qu’en commençant les conversations en français, on les continuerait dans cette langue, et on parlerait plus souvent. »

Le français est dans ma famille depuis plusieurs générations, et je veux le garder. - Chantal, 10e année.

Chantal a créé un compte Instagram en français. « Les jeunes utilisent beaucoup les médias sociaux. On voulait proposer quelque chose de moderne et incorporer du français dans cette utilisation. On a organisé des concours et on a posté des citations. Le français est dans ma famille depuis plusieurs générations, et je veux le garder. »

Leur enseignant tire un bilan positif de cette expérience. « Les élèves ont vraiment appris et je pense que ça leur servira plus tard. Ils ont présenté leurs résultats au personnel, qui pourra utiliser des idées et des ressources qui viennent directement des élèves. J’ai constaté une augmentation de l’utilisation du français en salle de classe et dans les couloirs. Pas tout le temps, mais c’est un début.

« C’est la francophonie au Manitoba. Nous sommes bilingues et devons travailler à utiliser ce bilinguisme dans le sens français. Notre objectif est d’acheminer tout le monde vers la sécurité linguistique. Même s’il y a des anglicismes ou des mots manquants, même si un mot sur deux est en anglais, ça veut quand même dire qu’on parle français 50 % du temps. »

Credits:

Division scolaire franco-manitobaine

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