Texte : Richard Montavon Réalisation Christophe Saulnier
18 février 2009. Gueugnon et Louhans-Cuiseaux sont encore ensemble en National et s’affrontent à Jean-Laville dans un contexte un peu particulier. Retour sur cette courte victoire bressane (0-1).
Debout (de g. à d.) : Genevois, Elie, N’Da, Pollet, Mendy, Mouko. Accroupis (de g. à d.) : Vincelot, Benemra, Genghini, Alessandrini, Akouzar.
Debout (de g. à d.) : Diabaté, Alphant, Robinet, Prévitali, Roufosse, Mairet. Accroupis (de g. à d.) : N’Tolla, Alphonse, Maupeu, Sophie, Leduby.
Gueugnon relégué mais Gueugnon motivé. Pour sa première saison en National, le FCG annonce d’entrée de jeu ses ambitions de remontée immédiate. Hubert Fournier est alors nommé entraîneur et doit valider la mission que ses dirigeants lui ont dictée. Sans avoir le diplôme requis. C’est donc René Le Lamer, 60 ans à l’époque, qui le couvre, qui lui sert de prête-nom.
L’expérience Fournier tourne néanmoins au fiasco puisque le FCG plonge dangereusement vers le CFA après quelques mois de championnat. A la trêve, le président Demaël prend alors une décision radicale et met Hubert Fournier sur la touche en lui proposant d’intégrer la cellule recrutement. « On me tend ça pour ne pas avoir à payer mon année et demie de contrat » déclare-t-il à l’époque.
En ce 27 décembre 2008, la nouvelle est officialisée : Exit Hubert Fournier, place au chevronné adjoint René Le Lamer, qui, à l’époque, n’est guère emballé par cet intérim. « Initialement, j’étais venu à Gueugnon pour couvrir Hubert qui n’avait pas le diplôme, se souvient le Breton. On m’a demandé de prendre l’équipe, ce à quoi j’ai répondu que je n’étais pas venu pour ça. D’autant plus que sincèrement, je ne voyais pas l’intérêt de se séparer d’Hubert. J’arrivais à un certain âge et je n’étais plus trop motivé par ça. Mais officiellement, c’était moi l’entraîneur donc si je refusais de prendre le poste, c’était une faute professionnelle. »
Le Lamer accepte donc la proposition de ses dirigeants. A une condition, une seule. « J’ai dit, je vous préviens : « je ne veux voir personne dans les vestiaires. » Ils ont accepté et on a fait six mois d’excellente qualité. Il fallait faire le vide autour de l’équipe et surtout faire comprendre aux joueurs qu’ils n’avaient rien à craindre. » Comment ? En faisant preuve de psychologie. Le marin d’Etel, comme il est surnommé, lâche même une phrase pleine de bon sens. Qui servira d’électrochoc. « Vous êtes dépositaires du jeu et moi, je suis responsable des résultats » dit-il à ses hommes. Voilà ce que voulait entendre la bande au jeune Romain Alessandrini. Après quelques semaines, Gueugnon va mieux.
C’est donc à une flatteuse 12e place que le FCG reçoit son voisin louhannais, le 18 février 2009, en match en retard de la 20e journée. Louhans-Cuiseaux, dont le coach Stéphane Crucet est suspendu, est quatrième et favori pour cette rencontre disputée un mercredi. Pourtant, ce sont bien les Forgerons qui dominent les débats en première période. Akouzar envoie même un missile sur la barre de la cage gardée par Robinet. Le tournant de la rencontre puisque juste avant la pause, c’est le Louhannais Jonathan Roufosse qui ouvre la marque. Gueugnon ne s’en remettra pas. Le Lamer non plus. « Allez-y avec vos questions, j’ai tout mon temps car je ne vais pas dormir de la nuit » lâche-t-il aux journalistes.
Un autre individu, a également passé une nuit blanche. C’est le buteur Jonathan Roufosse, victime d’un traumatisme crânien et d’une dent cassée après un énorme choc avec un Forgeron. Un fait de jeu qui a marqué Jérémy Maupeu, lequel n’a rien oublié de cette victoire à Jean-Laville.
« On avait été bon, s’enthousiasme-t-il à l’évocation de ces 90 minutes. Mais je me rappelle surtout de Roufosse dans les vestiaires. Il était sonné, perdu. » « On avait attendu un bon moment à la fin du match » renchérit Aurélien Mairet qui disputait ce jour-ci un énième derby depuis ses débuts dans le foot.
Oui, Roufosse était complètement groggy. Voire désorienté.
« Il m’avait appelé en pleine nuit depuis l’hôpital. Il ne se rappelait ni de son but, ni du match. Il était en panique. Et le lendemain, il ne se souvenait même pas m’avoir appelé » en plaisante aujourd’hui Jérémy Maupeu. Mais sur le coup, la peur l’avait probablement envahi.
Si Louhans avait bel et bien pris le meilleur sur son rival de voisin, ce 18 février, il avait néanmoins pioché dans les semaines suivantes en ne glanant que deux succès jusqu’à cette ultime 38e journée. Gueugnon confirmait, pour sa part, son redressement sous la patte de Le Lamer et achevait l’exercice à la 10e place. Mieux que Louhans-Cuiseaux, 13e. La vérité d’un soir n’était donc pas celle du championnat.
La fiche du match
A Gueugnon (stade Jean-Laville), Louhans-Cuiseaux bat Gueugnon 1 à 0 (1-0). Arbitre M. Mussotte ; 3266 spectateurs.
But. - Louhans-Cuiseaux : Roufosse (43)
Avertissements : Lecacheur (60), Vincelot (72) à Gueugnon ; N’Tolla (40), Roufosse (46), Prévitali (90+2) à Louhans-Cuiseaux
Gueugnon : Mouko, Vincelot, Genevois (Lecacheur 38), Mendy, Elie, N’Da, Akouzar, Genghini, Bennemra (Kerkar 63), Pollet (Taulemesse 77), Alessandrini. Entraîneur : René Le Lamer.
Louhans-Cuiseaux : Robinet, N’Tolla, Mairet, Diabaté, Maupeu (Zobiri 78), Leduby, Roufosse (Arsène 58), Alphant, Alphonse (Elouaari 46), Sophie, Prévitali. Entraîneur : Gaëtan Hardouin.
Petites nouvelles des acteurs de la rencontre de 2009
Alessandrini joue désormais avec Zlatan
En février 2009, le jeune Romain Alessandrini (19 ans), qui avait disputé le derby face à Louhans-Cuiseaux, n’avait jamais croisé la route du grand Zlatan Ibrahimovic. Et pour cause, le Marseillais et le Suédois ne jouaient absolument pas dans la même cour. Alessandrini débutait en National quand Zlatan secouait les filets de la Série A avec l’Inter Milan. Aujourd’hui, les deux hommes jouent dans la même équipe à Los Angeles (MLS).
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photos JSL