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Une nouvelle vie pour le site du Cap44 Grands Moulins de Loire ? L'avenir de Ce bâtiment, situé entre la Loire et le futur jardin extraordinaire, pose questions. Faut-il préserver ce témoin du patrimoine industriel du bas-chantenay, le transformer ou le démolir ? Jusqu'au 30 avril 2018, Les trois hypothèses sont soumises à la concertation du public.

Le renouveau du Bas-Chantenay fait partie des quatre grands projets urbains qui redessineront la métropole nantaise autour de la Loire à l’horizon 2030. Cet ancien quartier industriel et maritime, qui a nourri l’imaginaire de Jules Verne, occupe une place à part dans la mémoire nantaise. Sa transformation, tournée vers la reconquête des quais de Loire, sera donc singulière. Paysage, patrimoine, logement, développement des activités économiques… D’importantes évolutions attendent les 5 lieux phares du quartier, en particulier le secteur de la Carrière Miséry.

Cette ancienne carrière de granit, en friche depuis le départ des brasseries de la Meuse en 1985, sera transformée demain en un jardin extraordinaire. C'est dans ce nouveau jardin public de 3,5 hectares que naîtra l’Arbre aux hérons, structure monumentale de 35 mètres de haut imaginée par les créateurs des Machines de l'île. Dans ce nouvel environnement, la décision a été prise de détruire le parking silo installé sur le quai, ainsi que les bâtiments annexes à l'est de la falaise.

Le devenir du Cap44, grand bâtiment de 63 m de long et 25 de haut, n'est en revanche pas encore scellé et fait l'objet de plusieurs hypothèses : peut-il être transformé pour s’intégrer au site ? Faut-il le démolir ou le conserver ? Pour aider les élus à trancher avant l'été, Nantes Métropole et la Ville de Nantes ont ouvert une large concertation citoyenne, à laquelle tous les Nantais peuvent participer du 29 mars au 30 avril 2018 sur nantesco.fr/baschantenay-cap44.

Le Cap44 a connu plusieurs vies

Construit en 1895 pour les Grands Moulins de Loire, le bâtiment était à l'origine une minoterie. À l'époque, une activité industrielle et navale florissante règne sur les quais et l'édifice présente une innovation majeure : "C'est le premier bâtiment en béton armé construit dans le monde, selon le procédé Hennebique, du nom de l'ingénieur qui a développé le béton armé", explique Bernard Reichen, urbaniste chargé du projet Bas-Chantenay. Après la Seconde Guerre Mondiale, le bâtiment sert un temps de stockage pour la Coopérative Agricole de Nantes, avant d'être transformé en immeuble de bureaux dans les années 1970. C’est de cette époque que date son bardage bleu, considéré par beaucoup comme inesthétique.

© Croquis et image d'archives Institut français d'architecture

Un procédé de construction révolutionnaire

Conçue par les architectes Lenoir, Estève et Leroux, la structure d'origine des Grands Moulins de Loire est d'une grande finesse : des poteaux évasés pour recevoir les poutres sont complétés par des solives et un plancher plan ou voûté. Ce système de construction - révolutionnaire pour l'époque - permettait de supporter des charges importantes et de créer des aménagements spécifiques pour l'activité de la minoterie : silos à blé, voûte transversale accueillant la salle des machines, vastes halles sur la toiture... L'édifice disposait même d'une rue couverte, raccordée au train, pour décharger la farine.

Trois hypothèses à l'étude

Scénario 1 : préserver les volumes du bâtiment

Retrouver l'état initial du bâtiment de 1895 ne semble pas réalisable, au vu de l'état des bétons et des transformations opérées en 1974. L'idée serait plutôt de débarrasser l'édifice de ses habits "années 70", d'ajourer la façade pour créer un effet de transparence et de restituer quelques éléments patrimoniaux majeurs : la rue couverte et le porte-à-faux sur la façade ouest notamment, ou encore de recréer un "étage Hennebique" mettant en évidence la qualité de la structure. Une terrasse ouverte au public pourrait également voir le jour.

Scénario 2 : transformer le Cap44

"Transformer, c'est trouver un équilibre entre l'histoire et les attentes d'une nouvelle époque", explique Bernard Reichen. Dans cette hypothèse, l'urbaniste propose de supprimer deux à trois étages du bâtiment sur la partie est, afin de dégager l'horizon sur la Loire. Là aussi, une terrasse belvédère est envisagée ainsi qu'un "étage Hennebique" au 1er niveau mettant en valeur ce patrimoine industriel. Le volume de la partie ouest, en revanche, serait conservé pour y inventer de nouveaux usages en lien avec le jardin, l'Arbre aux hérons et la Loire.

Scénario 3 : démolir le Cap44

Cette hypothèse radicale permettrait d'ouvrir le paysage et de libérer la vue afin d'offrir un panorama à 180° sur la vallée de la Loire depuis le square Schwob. Autre intérêt : recréer du lien entre la Loire et le Sillon de Bretagne, afin d'étendre le futur jardin jusqu'au fleuve. Dans ce scénario, comme dans les deux autres hypothèses, la route serait repositionnée côté Loire, afin d'étendre l'espace du jardin. Ce scénario, précise Bernard Reichen, n'est pas incompatible avec des constructions en dehors de l'axe de vue, ou une conservation très mesurée de la structure béton du Cap44 que l'on pourrait imaginer comme une "folie Hennebique" colonisée par le jardin.

Réhabiliter : un savoir-faire nantais

Les trois hypothèses soulèvent toutes la même question : quels nouveaux usages inventer demain autour du fleuve et de l'Arbre aux hérons ? Nantes, en la matière, dispose de vrais savoirs-faire, à l'image de l'ancienne Manufacture des tabacs, reconvertie en 1983, de l'usine LU devenue lieu unique, ou encore du Parc des chantiers créé sur l'ancien site des chantiers navals. Le dernier exemple en date ? L'agence AiA qui s'est installée, à deux pas de la Carrière Miséry, dans l'ancienne salle à tracer des chantiers Dubigeon. Le bâtiment a été entièrement rénové pour accueillir 200 emplois, tout en conservant son plancher, témoin de l'histoire de la navale, sur lequel les dessinateurs esquissaient les plans des coques de navire.

Created By
Nantes Métropole .
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Credits:

© Roberto Giangrande, Valéry Joncheray, J.-D. Billaud/Nautilus, Jean-Félix Fayolle, Ville de Nantes

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