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La prière des réalistes Psaume 23

LECTURE : PSAUME 23

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.

Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ;

il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal,

car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ;

tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie ;

j'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.

PRÉDICATION DU PASTEUR RUDI POPP - Dimanche 26 avril 2020 - 2ème dimanche après Pâques

Chers amis,

Le Psaume 23 est sans doute une des prières-phares de la foi que Dieu met en nous. Dans ce psaume 23, tout est là. La force transformatrice de la vie avec Dieu est condensé dans ces quelques mots en un langage vieux comme le monde.

Et c’est justement dans le fait que ce texte fait parler, qu’il me fait parler à Dieu, que repose sa force transformatrice. Ce psaume n’est pas un enseignement, un dogme, une croyance, une affirmation religieuse générique : C’est une prière qui me fait parler non pas de dieu, mais à Dieu. Voici comment Dieu met sa foi en nous, à travers un texte biblique : Ses paroles se mettent dans ma bouche, dans votre bouche, pour mettre au monde quelque chose que nous sommes incapables d’exprimer par notre raisonnement ou notre piété.

Ce psaume est pourtant un texte extrêmement réaliste, et terre-à-terre. Un texte qui n’abolit pas le doute et parfois l’affrontement d’avec Dieu, qui n’abolit pas non plus la contestation de l’homme conscient de toutes les bondieuseries de l’humanité. Au contraire, c’est un texte qui n’évoque aucune « religiosité », juste une confiance profonde ; on dirait la prière d’une personne non-pratiquante. C’est surtout un texte qui n’abolit pas, qui ne cache pas le mal et la souffrance, comme la foi en Christ n’abolit pas le mal et la souffrance ; mais un texte qui met en perspective le malheur des hommes, une perspective qui ouvre un avenir inespéré : C’est une prière qui lève notre regard vers une transformation espérée, une transformation par l’amour de Dieu, qui est plus grand que le malheur des hommes.

Le psaume 23 est ce cri qui exprime la confiance d’une personne qui accepte la foi de Dieu, ce premier mouvement de Dieu qui précède toutes nos croyances. Non pas une vie heureuse, auto-réussie, totalement organisée le fait espérer, mais sa seule confiance un en SEIGNEUR qui est berger, qui héberge, qui abrite la vie humaine, pour qu’elle ne manque de rien, même si elle traverse la sombre vallée de la mort et des combats quotidiens des mortels que nous sommes.

Cette confiance transformatrice permet que le psalmiste, et nous avec lui, peut appeler Dieu le SEIGNEUR : Car dire SEIGNEUR, c’est admettre d’être nécessiteux, humain, reconnaître que je ne fonctionne pas comme une machine biologique qui ne fait qu’exécuter son programme de vie, mais que j’ai besoin d’une relation fondamentale dans ma vie, un vis-à-vis qui me laisse sortir de mon enfermement en moi-même. Cette relation qui dépasse la vie humaine ; nul ne peut l’offrir sur cette terre.

Non pas malgré son réalisme, mais en le prenant pour ce qu’il est : un attachement à la terre, le psalmiste ose donner un nom à cette réalité de Dieu non limitée ici-bas, il ose croire qu’il reviendra pour toujours dans la maison du SEIGNEUR. Il y a là les paroles d’un homme qui admet une réalité qui dépasse sa vie, qui espère au-delà de sa finitude.

Le psaume 23 devient ainsi la confession de foi transformatrice des hommes conscients, réalistes, attaché à cette terre, mais ouverts à l’espace d’une Parole qui donne espérance malgré la souffrance, face à la mort. Amen.

Created By
Rüdiger Popp
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Credits:

Inclut des images créées par Hanneke Laaning - "untitled image" • Patrick Schneider - "Shepherding Livestock" • Anna Kolosyuk - "untitled image"