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Les villes de papier lu par son auteure, Dominique Fortier, et Marianne Marceau

Dans Les villes de papier, Dominique Fortier revient sur la vie de la poète américaine Emily Dickinson. À partir de cette réflexion sur l'écriture et les lieux qu'on habite, le livre audio construit une expérience sonore délicate, où les voix de l'auteure et de la comédienne Marianne Marceau se répondent, entrelacées à une trame sonore originale de Patrick Ouellet. Création mûrie pendant plusieurs mois, cette nouvelle incarnation du texte lauréat du prix Renaudot de l'essai plonge l'auditeur dans une atmosphère de contemplation, d'intériorité et de poésie.

[La] magnifique plume [de Dominique Fortier] reprise par sa propre voix nous fait l’effet de confidences, voire de secrets chuchotés à l’oreille. La vie fictive de Dickinson racontée par Marianne Marceau profite tout autant du sourire de la comédienne. Cette lecture chaleureuse nous éloigne de l’image froide et mystérieuse créée à propos de la poète [...] Captivant, inspirant, impeccable.

- Mario Cloutier, En toutes lettres

Pour Marianne Marceau, comédienne et directrice du Jamais Lu Québec, cette production était une première expérience en tant que lectrice de livre audio. Ayant adapté le roman de Dominique Fortier pour la scène, elle a très vite été immergée dans le texte. «Quand on lit Les villes de papier, on dirait qu’on ne touche plus terre. On se tient doucement en suspension, seuls et hors du temps», explique-t-elle. «Je trouve que nos voix, à Dominique et à moi, se marient bien avec le texte. Nous avions une perception semblable de la texture qu’elles devaient avoir : une certaine lenteur, de la fragilité, de l’humour, quelques finales suspendues. Un texte murmuré avec précision.»

Patrick Ouellet, comédien et compositeur de Québec, a créé la trame sonore originale qu'on peut entendre dans le livre audio et dans le spectacle Dickinson, coeur de pomme. Pour lui, le roman de Dominique Fortier est un «alliage particulier, délicat à réaliser», entre une «précision chirurgicale» et une «douce chaleur toute humaine». «Le rôle premier de ma musique est de "laisser" la place au texte, de lui donner toute sa valeur, affirme-t-il. [...] Mon objectif est d’être à la fois fidèle à l’esprit des mots que j’accompagne, et transparent, en ce sens que je ne veux pas "dire" avec la musique quoi ressentir, mais laisser un espace pour ressentir.»

Cette brillante exofiction sur la nécessité de se créer un espace à soi a parfois des allures de récit refuge dont la lecture, si érudite soit-elle par moments, fait un bien fou. La langue est lumineuse, précise ; la structure ambitieuse et pleine de délicatesses.

- Le Devoir

Chaque livre en contient cent autres. Ce sont des portes qui s'ouvrent et ne se referment jamais. Emily vit au milieu de cent mille courants d'air. Toujours il lui faut une petite laine.

(Extrait de Les villes de papier)

L’herbier d'Emily Dickison a été l'une des sources d'inspiration de Dominique Fortier. Les archives de la poète sont conservées au Massachussets, où elle a vécu dans la plus grande réclusion

À propos de l'auteure

Dominique Fortier construit depuis une dizaine d’années une oeuvre singulière, au confluent de l’Histoire et de l’imaginaire. Son premier roman, Du bon usage des étoiles, a reçu le prix Gens de mer du festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, et Au péril de la mer a été couronné par le Prix littéraire du Gouverneur général en 2016. À l’automne 2018, elle a publié Les villes de papier, lauréat du prix Renaudot de l'essai.