Elles sont parfois facilement visibles. Parfois, il est impossible de les voir. Certaines espèces animales du Perche requièrent une protection importante. Parce qu’elles possèdent des caractéristiques particulières, tout est mis en œuvre pour assurer leur sécurité.Populations fragiliséesLydie Doisy, chargée de mission espaces naturels au Conservatoire d’espaces naturels pour le secteur du Perche, du Pays d’Ouche et du Pays d’Auge, est au cœur de ces préoccupations. « Notre association a pour objectif de préserver les milieux naturels les plus remarquables et de sauvegarder la biodiversité. »

Dans le Perche, la destruction des haies, la fragmentation des milieux naturels, l’intensification agricole, la transformation des paysages et des usages forestiers, la main de l’Homme, ces causes sont néfastes pour les espèces, « cela fragilise les populations animales ».

Et comme l’indique Lydie Doisy, « quand ce n’est pas protégé, c’est chassable ». Cette chargée de mission distingue quatre sites importants : Tourbière de Commeauche (Feings), Coteau de la Bandonnière (Longny-au-Perche), La Butte des Rocs (Saint-Martin-du-Vieux-Bellême), les Houilles Blanches… « De vrais bijoux de diversité. »

Dans lesquels des animaux rares, et qu’il faut protéger, vivent et cohabitent. « Citons les libellules. Avec la Demoiselle au corps fin et qui replie ses ailes au-dessus d’elle. Ou encore l’Agrion de Mercure, petite libellule à l’abdomen fin, cylindrique et allongé, bleu ciel. On les retrouve au bord des cours d’eau semblables à des petits fossés, habités par des prairies humides ouvertes. Il faut absolument protéger leur milieu de vie. »

Chauves-souris

Autre espèce : le lézard des souches, protégé à l’échelle nationale. « C’est le plus gros lézard de Normandie. Il se trouve dans les zones chaudes et exposées, à l’image du Perche et des zones de pente rocailleuse. Le mâle est très joli, marron et vert avec de petits yeux. »

Comment ne pas citer les chauves-souris ? Elles qui trouvent dans la région percheronne un formidable terrain de jeu. « En tout, en Basse-Normandie, on compte vingt-et-une espèces toutes protégées (comme le Grand et Petit Rhinolophe ou la Barbastelle d’Europe). » Elles ont un besoin de trouver des zones forestières, bocagères, des zones ouvertes et humides.

La carrière de Loisail où sont recensées plus de 1 000 chauves-souris, celle de Bellou-sur-Huisne dans laquelle on recense 800 et enfin celle de Rémalard. Le Perche compte la plus grosse concentration de Normandie de ces chiroptères avec pas moins de 3 300 têtes. « Il faut essayer au maximum que les Hommes ne les dérangent pas. »

Musaraigne, chèvre des fossés

Déjà évoqués à maintes reprises, les papillons occupent aussi une place importante. « Citons le Nacré de la sanguisorbe ou l’Hespérie du brome que l’on retrouve dans les zones humides. »

Tout comme la musaraigne aquatique, la plus remarquable des musaraignes d’Europe. « C’est un rongeur qui vit dans les zones humides proches des cours d’eau. Il est rare et discret avec des mœurs nocturnes. » Ou le Muscardin, « petit écureuil au pelage orange-roux qui vit la nuit dans les haies ou arbustes ».

Même si elle est de moins en moins menacée, la chèvre des fossés, qui se trouve surtout au Coteau de la Bandonnière à Longny-au-Perche, demande une attention particulière. « C’est une race rustique qui était susceptible de disparaître mais la situation a évolué. »

Véritable débroussailleuse écologique, ce caprin du Grand Ouest connu aussi bien en Bretagne qu’en Normandie et dans les Pays de la Loire a une réelle utilité, dans la préservation et la mise en valeur des sites. Conscient de son importance et du travail qu’elle peut fournir, le conservatoire a fait de la chèvre des fossés un atout maître pour ses missions auprès des collectivités et des particuliers.