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La Petite Boutique des horreurs 1960 - États-Unis. Réalisation : Roger Corman. Scénario : Charles B. Griffith. Avec : Jonathan Haze, Jackie Joseph, Mel Welles, Jack Nicholson.

Il n'y a que peu de temps que je m'intéresse au vieux cinéma. Si cela ne m'a pas empêché de voir certains classiques, je dois reconnaître que le noir et blanc avait, il y a quelque temps, beaucoup de mal à me motiver pour voir un film, et je sais que c'est le cas de nombreuses personnes.

Ceci dit, petit à petit, je me soigne. Et quand je tombe sur des perles comme La Petite Boutique des horreurs, où on a même droit à une apparition d'un Jack Nicholson tout jeune dans l'un de ses premiers rôles, ça me donne franchement envie de continuer à creuser dans cette voie.

Seymour travaille dans la boutique de fleurs de Gravis Mushnik, où il tombe sous le charme de sa collègue, Audrey. Malheureusement, la maladresse et la bêtise du jeune homme ne conviennent pas à M. Mushnik, qui le renvoie.

Pour essayer de conserver sa place, Seymour amène à son patron « Audrey junior », une plante étrange dont il ne sait rien mais qui, espère-t-il, est assez curieuse pour amener des clients dans la misérable boutique. Mais lorsqu'il se rendra compte que, pour grandir, Audrey junior a besoin de consommer de la chair humaine, Seymour devra faire un choix : perdre son poste ou devenir un assassin ?

La Petite Boutique des horreurs est l'archétype du film bourré de charme malgré de nombreuses imperfections. D'un point de vue tout à fait terre-à-terre, le long-métrage de Roger Corman est tout juste passable. C'est une comédie qui ne frappe pas toujours juste et un film d'horreur qui n'horrifie personne. Malgré ça, La Petite Boutique des horreurs parvient a divertir, notamment grâce à une panoplie de personnages loufoques au possible.

En effet, entre le héros niais mais gentil, la ravissante idiote, le patron radin, la vieille hypocondriaque ou encore le dentiste sadique, les spectateurs auront tout le loisir de voir des personnages dont chaque trait de caractère est exagéré au maximum, donnant lieu à des situations complètement décalées.

Du cabotinage qui renforce l'ambiance du film

Les acteurs sont, bien évidemment, au diapason de leur rôle et cabotinage et minauderie sont de mise, donnant au film des airs de pièce de boulevard qui lui siéent à merveille. On appréciera en plus de voir Jack Nicholson dans l'un de ses tout premiers rôles, celui d'un jeune homme adepte de la douleur qui se fait arracher des dents pour le plaisir, même s'il n'apparaît que pour quelques minutes.

En dehors de ça, il faut bien reconnaître que La petite boutique des horreurs n'a pas grand-chose d'exceptionnel. Le déroulement de l'histoire est plutôt basique et le scénario contient son lot de faiblesses.

Le fait, notamment, d'avoir fait d'un policier le narrateur ponctuel de ce qui se passe à l'écran alourdit l'action plutôt qu'autre chose. Quant à la réalisation, c'est un peu décevant pour un Roger Corman. Le cinéaste met en scène son histoire de manière correcte mais plutôt classique.

Un rythme qui tombe en milieu de parcours

Seules deux ou trois scènes sortent de l'ordinaire, la plupart du temps quand il joue à fond sur le côté boulevard du film. Ceci dit, le film a été tourné en deux jours et une nuit, ce qui explique et excuse le manque d'inventivité du cinéaste.

On regrettera également un léger problème de rythme. Dans la deuxième partie, on sent que le film s'essouffle. C'est assez léger et plutôt rapide, le long-métrage ne durant que 70 minutes, heureusement.

L'anecdote

Le scénariste Charles B. Griffith jouait la voix d'Audrey junior sur le plateau afin d'aider les acteurs. La plante aurait dû être redoublée ensuite, mais le scénariste ayant provoqué des rires, c'est sa voix qui a été gardée. D'autant que cela permettait également d'économiser des fonds puisqu'aucun doubleur supplémentaire n'a été nécessaire.

Malgré les défauts que j'ai pu évoquer, on se laisse emporter par la douce folie de La Petite Boutique des horreurs. Le film de Corman possède un charme extraordinaire, qui nous scotche un sourire sur les lèvres durant tout le visionnement, et même après.

La Petite Boutique des horreurs est kitsch, vieillot, surjoué et pas très intelligent, mais c'est justement ce qui fait tout son intérêt. N'hésitez pas à vous jeter dessus.

3/5

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