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Morts dans l'explosion d'une maison Le 13 juin 2015, trois adolescents perdaient la vie dans une maison abandonnée à Bas-en-Basset. Quatre ans après, des zones d'ombre subsistent sur l'origine des produits explosifs.

Vers 16 h 50 ce 13 juin 2015, les services de secours sont alertés que des jeunes viennent d’être ensevelis sous les décombres d’une maison abandonnée à "Ranchevoux", lieu-dit proche du bourg de Bas-en-Basset.

Trois ados retrouvés morts, et un quatrième blessé

Les premières constatations établissent qu’une explosion s’est produite autour de 15h15, causant les décès de Tristan Decroix, Maxime Saez et Bastien Charnay, âgés de 14, 15 et 16 ans. Un quatrième est très grièvement blessé.

Maxime Saez, Bastien Charnay et Tristan Decroix

Dès le lendemain, la thèse du jeu d’airsoft qui a mal tourné est privilégiée

Un pistolet propulsant des billes en plastique est retrouvé sur place, ainsi que des bouteilles d’acide chlorhydrique et d’acétone, connus pour fabriquer des explosifs artisanaux utilisés pour les projectiles d’airsoft.

Le vice-procureur de l’époque penche pour un jeu qui a mal tourné. La manipulation de produits chimiques instables et dangereux au moment de fabriquer un fumigène artisanal serait à l’origine de la détonation.

Le 16 juin, trois jours après la déflagration, la maison est démolie

Une équipe de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRGGN) arrive de la région parisienne le lundi.

Une pelleteuse est acheminée aux abords de l’habitation où s’est produite l’explosion trois jours plus tôt, sous bonne escorte, afin de procéder à sa démolition complète.

Le juge d’instruction du Puy-en-Velay est saisi de la poursuite des investigations en recherche des causes de la mort et des blessures graves subies par les quatre adolescents.

La thèse de l’airsoft abandonnée

Les ordinateurs et téléphones portables des victimes sont saisis. Les données sont analysées par un expert en informatique, sans résultat.

L’unique survivant, est entendu. Il affirme que ses camarades et lui ont découvert les explosifs sur place, cachés dans un touret ; qu’ils n’ont jamais apporté de mélange chimique ou explosif.

Au fil des mois, les familles, amis et voisins sont entendus.

Tous déclarent que les adolescents n’ont jamais parlé de la fabrication d’explosifs ou de fumigènes.

Mars 2018 : l’enquête est classée sans suite

Trois ans après les faits, le Parquet du Puy-en-Velay classe sans suite l’enquête en recherche des causes de la mort des trois adolescents, et des blessures graves du quatrième.

L’imprudence et la curiosité peuvent être les ressorts les ayant conduits à manipuler de façon accidentelle les produits explosifs. »

Des réponses qui ne suffisent pas aux proches de Tristan, Maxime et Bastien.

Près de 700 participants à la marche « pour la vérité »

Une initiative des amis des jeunes victimes

Dimanche 11 mars 2018, près de 700 personnes apportent leur soutien aux familles en participant à une marche blanche.

Des roses blanches sont déposées devant le square des anges. Une pétition est lancée : elle recueille plus de 15 000 signatures.

Avril 2019 : les familles portent plainte pour homicide involontaire

Quatre ans après les faits, les trois familles déposent plainte contre X avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction du Puy-en-Velay.

Elles se sont adjoint les conseils d’un avocat de renom, Me Gilles-Jean Portejoie, qui a défendu les intérêts de Cécile Bourgeon (affaire Fiona) et du beau-frère de Jonathann Daval, entre autres.

Me Gilles-Jean Portejoie

Plusieurs zones d’ombre

  • Si ce ne sont pas Maxime, Tristan et Bastien qui ont acheté et apporté les bouteilles d’acétone et d’acide chlorhydrique mais aussi de peroxyde d’hydrogène (de quoi fabriquer entre 250 et 800 g de TATP) retrouvées dans la maison, qui s'en est chargé ?
Les conditions d’acquisition des produits et de la fabrication de l’explosif restent indéterminées », selon le rapport du Parquet.
  • Selon les familles, d’autres pistes pourraient encore être explorées, comme la recherche des profils ADN n’appartenant pas aux victimes, ou l’audition de celui désigné comme le « chimiste » par des tiers.

Jeudi 13 mars 2019 : un lâcher de ballons en mémoire des enfants

Quatre ans après la mort des trois adolescents, un lâcher de ballons est programmé à 19 heures devant le square des anges à Bas-en-Basset.

Une association est en cours de création : elle portera le nom de BTM, les initiales des trois disparus.

Texte : Isabelle Devoos

Photos : Rémi Barbe, Christophe Bouyer, Celik Erkul, Serge Français, Michel Taffin et Isabelle Devoos

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