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Phares et balises Au service de la sécurité maritime

C’est au Verdon-sur-Mer, à l’extrême pointe du Médoc, qu’est située l’une des trois subdivisions phares et balises de la direction interrégionale de la mer (DIRM) Sud Atlantique, un service technique du ministère de la Mer.

Julien, Christopher, Jean-Lin, Olivier et Benoit sont chaudronnier, mécanicien, électronicien, peintre ou encore menuisier : sur ce site de trois hectares, une vingtaine d’agents à terre assurent la gestion et l’entretien de 180 balises maritimes, 65 feux et 4 phares. Tour d’horizon de ces savoir-faire précieux au service de la sécurité en mer.

LA SIGNALISATION MARITIME, AU CŒUR DE LA MISSION DES PHARES ET BALISES

Au large des côtes depuis La Rochelle jusqu’à la frontière franco-espagnole, 340 bouées servent jour et nuit d’aide à la navigation pour les marins de passage.

Carte hydrographique de l'estuaire de la Gironde.

Conçues en matériaux composites ou en acier, hautes de plusieurs mètres et lourdes de 4 à 10 tonnes, ces balises ont une durée de vie d’au moins 50 ans. Mais ballotées par les vents, l’eau salée et les chocs, elles s’abîment régulièrement.

Balise en cours de révision à la subdivision du Verdon-sur-Mer.
Ronan Floch, chef de la subdivision.
C’est ici, à la subdivision phares et balises du Verdon-sur-Mer, que ces bouées sont passées en révision et si besoin rééquipées et entretenues avant leur remise en mer. »

Lorsqu’une bouée arrive à la subdivision, la première étape consiste à retirer, à la main, les moules et les coquilles accrochées à sa surface.

Balise en attente de révision à la subdivision du Verdon-sur-Mer.
En hiver, il peut arriver également que les chaînes cassent, laissant ainsi les bouées partir à la dérive. Un danger qu’il faut absolument éviter. »
C’est à l’atelier de chaudronnerie que sont effectuées les réparations sur les bouées et les chaînes.

Christopher Parise est chaudronnier. Aujourd’hui, il s’attache à remplacer, par une pièce refaite à l’identique, ce tube métallique endommagé qu’on appelle la queue de la bouée. Celle-ci datait de 1994 !

Intervention d'un chaudronnier sur une bouée.
Une bouée reste en moyenne 5 ans en mer. Tous les ans, nous avons entre 20 et 40 bouées à réparer. Je suis un artisan sur mesure ! »

Christopher ajoutera ensuite les accessoires : le lest, le gratte-chaîne, la main, le gouvernail… Une fois la bouée réassemblée et soudée, elle partira au sablage.

Christopher Parise, chaudronnier à la subdivision phares et balises du Verdon-sur-Mer.
La bouée réparée et sablée arrive ensuite dans les mains de Julien Saurais, le peintre.
Pose d'un primaire d'accrochage sur un flotteur.
Ce que vous voyez là, c’est le flotteur d’une bouée qui a dérivé depuis le Canada : elle a traversé l’Atlantique jusqu’à chez nous ! En accord avec les services canadiens, nous allons la remettre en service dans la passe Sud d'entrée de l'estuaire de la Gironde. »
Pose d'un primaire d'accrochage sur un flotteur.

En matière de signalisation maritime, le code couleur est strict : les balises vertes, et rouges matérialisent les zones tribord et babord à l’entrée des chenaux.

Au centre d’exploitation et d’intervention, les experts en électrotechnique s’affairent, préparant les câblages pour la bouée en cours de montage à l’extérieur.

Soudure de câbles électriques au sommet d'une bouée.
Notre travail, c’est l’entretien et la réparation de tout le matériel électrique qui se trouve sur les bouées et sur les phares. Nous sommes des dépanneurs : nous faisons de la maintenance à la fois préventive et curative. »
Pose d'un système de géolocalisation AIS sur une bouée.

De son côté, Olivier Grillon installe le système de géolocalisation et le feu : des outils indispensables pour le repérage des marins naviguant de nuit.

Ampoule LED équipant une balise.

Jusque dans les années 1980, les bouées étaient équipées de lanternes au gaz. Aujourd’hui, une ampoule de 6 watts seulement, alimentée par des panneaux solaires, permet à la bouée d’atteindre une portée lumineuse de 5 milles nautiques, soit environ 10 km.

Olivier Grillon nettoie la lanterne du phare de la pointe de Grave.

Grâce à un système de télécontrôle, les agents du centre d’exploitation et d’intervention sont notamment alertés en cas de dysfonctionnement du feu du phare de Cordouan, en pleine mer à quelques kilomètres de là.

À terre, la subdivision phares et balises compte également un atelier de menuiserie. Dernière réalisation en date : ces fenêtres qui seront prochainement installées au phare d’Hourtin.
À bord du Gascogne...

Évidemment, la subdivision ne serait rien sans le Gascogne, son baliseur océanique de 52 mètres de long. Équipé à la fois d’un grand pont, de grues et de treuils pour transporter bouées, chaînes et matériel de lutte contre les pollutions, le Gascogne navigue entre terre et mer grâce à son équipage de 20 marins de l'armement des phares et balises.

Le Gascogne à l'entrée du port du Verdon-sur-Mer.
LUTTE CONTRE LES POLLUTIONS MARITIMES : UNE LOGISTIQUE BIEN HUILÉE

La subdivision phares et balises du Verdon-sur-Mer abrite également l’un des huit centres nationaux de stockage de matériel de lutte anti-pollution par hydrocarbure : le centre Polmar terre.

Présentation de certains éléments nécessaires à la lutte anti-pollution.

Parce que la survenue d’une crise nécessite d’agir au plus vite, le matériel doit être dans un état irréprochable. En cas de besoin, tous les agents de la subdivision sont mobilisés.

Déploiement d'un barrage.

Jean-Lin Ferblantier, mécanicien, et Benoit profitent des mois d’été pour passer en révision les 7 km linéaires de barrages gonflables.

Déploiement d'un barrage.
Ici, nous sommes équipés pour acheminer du matériel sur l’ensemble des 40 sites sensibles de la région Nouvelle-Aquitaine et potentiellement partout en France si nécessaire. »
Xavier Van Den Broucke, responsable d'équipe en charge de l'entretien du matériel du centre Polmar terre du Verdon-sur-Mer
C’est un travail en collaboration avec de nombreux acteurs locaux comme les agents territoriaux mais aussi les pompiers, formés dans nos locaux au bon usage de ce matériel, car ce sont eux qui le déploient sur le terrain en cas de besoin », nous explique Xavier.
Bottes, combinaisons, masques, gants… près de 2 000 équipements de protection individuelle sont stockés dans cet entrepôt. On y trouve aussi des pelles, des râteaux, des brouettes, des pompes, des systèmes de récupération et de stockage d'hydrocarbures, des barrages flottants et des nettoyeurs à haute pression : l’essentiel du matériel pour limiter une éventuelle pollution accidentelle au plus près des côtes.

Credits:

[ Texte : Mathilde Christiaens ] - [ Photos : Arnaud Bouissou - TERRA ]