Par Benoît LASCOUX, Hélène LECLERC, Emile LEVEEL, Laurent NEVEU. Photos : Jonathan KONITZ. Rédaction Ouest-France Caen.
Le défilé du carnaval étudiant a tenu toutes ses promesses jeudi 6 avril 2017 à Caen. Des milliers de personnes ont déferlé dans les rues.
« C’est tout simplement de la folie ! », s’égosille Anaële El Attar, étudiante en première année d’école d’infirmières, déguisée en grappe de raisin avec une poignée de ballons de baudruche.
Il est un peu plus de 16 h, jeudi 6 avril 2017, avenue Albert-Sorel, à Caen. Des milliers d’étudiants déferlent dans cette artère caennaise. À tel point que depuis le lycée Malherbe, l’avenue est noire de monde jusqu’à l’ancien tribunal de la place Fontette.
Impressionnant ! Pas étonnant. C’est jour de carnaval étudiant ! Arrivés avant 14 h au point de ralliement devant le phénix de l’université de Caen, les carnavaliers ont patienté jusqu’à 15 h.
Clément Venacter, 21 ans.
« Je ne suis pas étudiant. Mais cela fait plusieurs années que je participe au carnaval. J’ai même posé ma journée de travail cette année. Et je ne reprends le boulot qu’à 16 h, ce vendredi. Il y a vraiment une super-ambiance. Ce qui est sympa, c’est que l’on fait plein de rencontres. Ici, on n’a que des amis ! »
Avant le fameux top départ, les participants sont chauffés à blanc. Les quatre chars réalisés pour l’occasion donnent le « La ». Et crachent de la musique depuis leur sono !
Les carnavaliers, enivrés par les décibels et, souvent, par un breuvage concocté dans une bouteille d’eau en plastique, ne quittent pas ces chars d’une semelle. Ils dansent, entre autres, au son de la French Core, balancée par DJ Maissouille depuis le char Far west.
« Joyeux bordel ! »
Côté déguisements, les étudiants (enfin, pas que) ont rivalisé d’imagination et d’originalité. En quelques mètres, les Power Rangers croisent aussi bien des Bigoudènes que la Reine des neiges, en passant par des Schtroumpfettes ou un guerrier écossais.
Côte éclectisme, c’est réussi. Côté convivialité, les participants et les spectateurs sont unanimes. « C’est génial. Il y a de l’ambiance, de la créativité et de la légèreté », témoignent Marie et Konrad Kohlhauer, venus d’Épron pour assister au défilé. De la légèreté, certes, mais qui faisait parfois écho à la situation politique actuelle.
« Franchement, à chaque fois, on s’éclate, insiste Victor, Lucas et Alexy, étudiants en sciences tout de rose vêtus. On ne peut que remercier la Ville de maintenir ce carnaval. Il ne faut pas oublier que cela met quand même un joyeux bordel ! »
Clémence et Valentine, 17 ans.
« On est lycéennes à Malherbe. Ce qui est génial, c’est que chaque année, le défilé passe juste devant notre établissement. Pour le coup, la direction décide de le fermer dès 14 h. Cette année, on s’est déguisées en Schtroumpfettes. C’est sympa, mais la peinture bleue sur le corps, cela gratte un peu. »
Après le défilé, place à l'after au Parc des expositions
À voir l’état de certains déguisements, arriver au Parc des expositions a visiblement été une sacrée aventure. Le défilé dans les rues de Caen s’achève, et pour certains ce n’est pas trop tôt… Très vite, les rares zones d’ombre sont prises d’assaut, après deux heures à défiler sous un soleil radieux. Pour ceux qui rendent leur quatre-heures dans l’herbe, ce moment de repos n’est pas de trop…
Les carnavaliers continuent d’affluer au Parc des expositions, dans une cohue complète : certains veulent sortir et peinent à comprendre qu’il ne faut pas passer par l’entrée, pendant que le flux d’arrivants ne faiblit pas. Entre les deux, les agents de sécurité font ce qu’ils peuvent pour fluidifier le tout et sont souvent obligés de hausser le ton…
Au bout du défilé, à l'arrivée au Parc des expositions, des concerts étaient prévus de 16 h à minuit. Et là, l’ambiance est rapidement montée, pour offrir une belle soirée de fête aux carnavaliers.
Après les concerts, beaucoup n’ont pas vraiment de programme établi : « On verra ce que l’avenir nous réserve », lance l’un d’eux. Vu l’alcoolémie ambiante, certains ont peut-être eu des surprises…
Lendemain de fête
Opération nettoyage ce vendredi, après la 20e édition du carnaval étudiant, où 30 000 personnes ont arpenté les rues. Une fréquentation record qui a laissé des traces en centre-ville et au parc-expo. Une trentaine d’agents de la Ville était mobilisée pour effacer les stigmates de la fête.
En seulement quelques heures, la Ville a retrouvé son allure habituelle. Rien (ou presque) ne peut laisser penser que 30 000 personnes ont foulé les rues de l’hyper-centre pour rejoindre le parc-expo, jeudi 6 avril. Le nettoyage a commencé dès la fin du défilé. Quinze agents suivaient les étudiants de près pour remettre en état les rues. Ils ont repris le travail ce vendredi, dès 5 h en priorité dans le centre-ville, quai Vendeuvre, rues Écuyère et Saint-Pierre.
L’endroit le plus touché reste le Parc-expo où bouteilles en plastique, en verre et déchets en tout genre jonchent le sol. Mais tout sera bientôt comme neuf.
