Vendredi 5 avril, acte VII des marches populaires en Algérie. Date attendue car première mobilisation depuis la démission de A. Bouteflika. À Alger, la foule envahit la capitale malgré les barrages filtrants de gendarmerie installés tôt le matin pour empêcher les manifestants de rejoindre le centre-ville.
Portraits d'une multitude de générations qui a décidé de continuer à marcher ensemble. Jusqu'à quand?
Dans la grande majorité, les manifestants ont exprimé leur désaccord quant à la poursuite d'un processus constitutionnel dirigé par les figures du Régime et réclament la démission des 3B - N. Bedoui (Premier Ministre), A. Bensalah (Président du Conseil de la Nation, équivalent du Sénat) et T. Belaiz (Président du Conseil Constitutionnel)
Sur les épaules de leurs parents, les enfants participent aussi en nombre à cette marche. Sur la place de la Grande Poste, ils observent et découvrent la foule compacte venue manifester.
Ci-dessus, des manifestants scrutent des yeux les journalistes de la chaîne de télévision El Chourouk postés au dernier étage de l'immeuble Egypt Air, place Audin. Des insultes fusent. Ils accusent notamment ce média de revirement et de manipulation de l'opinion. Plus tôt dans la journée, d'autres équipes ont été intimidées et ont, parfois, dû être évacuées.
En ce 5 avril, les manifestations de solidarité et de civisme se poursuivent. Des poubelles sont installées tout au long du parcours. Les déchets sont ramassés et rassemblés. Ci-dessus, des manifestantes en fauteuil roulant poussées et protégées par un cordon citoyen autour d'elles pour qu'elles puissent avancer sans entrave.
Les Ultras étaient encore présents en nombre. Aux premières loges de ce mouvement de contestation, leur mobilisation ne faiblit pas. Ils alternent chants à la gloire de leurs équipes et revendications pour un changement radical. Beaucoup de drapeaux Amazigh (berbères) ont également été arborés en ce 5 avril dans les rues de la capitale.
La présence féminine et les revendications pour l'égalité des droits étaient scrutées après une semaine marquée par des polémiques et des menaces graves sur les réseaux sociaux.
Texte et photos (non libres de droit) © Sabri Benalycherif
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