La 5ème génération de la famille propriétaire part à la conquête de l'Asie avec des idées créatives.
Elle voulait d’abord gagner ses galons de manière différente: à la fin de ses études en gestion d’entreprise, Katharina Ueltschi, aujourd’hui âgée de 34 ans, a volontairement choisi de ne pas rejoindre directement l’entreprise familiale. Elle a ainsi appris chez Montblanc Suisse ce que signifie être une employée. Grâce à une excellente performance et à des dirigeants équitables, elle a pu acquérir de l’expérience au fil du temps, d’abord à Hambourg, puis enfin à Singapour.
Katharina est arrivée avec quatre valises et s’est rapidement bâti une vie; elle a pris des cours de chinois et a trouvé sa place au cœur du microcosme asiatique, à l’écart de la vaste communauté des expatriés. Puis, il y a un an, elle a décidé d’entrer dans l’entreprise familiale Bernina en tant que cinquième génération.
L’Asie me fascine depuis que j’ai lu «De la Chine» par Henry A. Kissinger lorsque j’étais jeune.
Elle est particulièrement fascinée par les nombreuses cultures différentes qui y cohabitent paisiblement, ainsi que par la cuisine très diversifiée aux influences chinoises, indiennes, thaïlandaises et vietnamiennes. La seule chose qui lui manque parfois, c’est la fraîcheur des produits en Suisse. Chez elle, à Steckborn, elle mangeait régulièrement des pommes directement de l’arbre. Ici, à Singapour, c’est tout simplement impossible
Dans la famille, la couture est une affaire de cœur.
À long terme, sa patrie demeure la Suisse, mais il lui reste beaucoup à faire à Singapour. Elle-même a appris le métier de sa mère et elle le transmet désormais à la communauté locale dans le cadre d’ateliers de couture.
«La Suisse de l’Asie»
L’objectif de Katharina est d’établir Bernina en tant que marque pour le mode de vie «do-it-yourself» en Asie et de croître à Singapour en même temps que l’entreprise. Singapour, qu’elle appelle «La Suisse de l’Asie», est un bon point de départ à cet effet en raison de sa situation politique stable et de son organisation prospère.
La vision de Katharina Ueltschi est de permettre à tous ceux qui souhaitent être créatifs de s’immerger dans un univers d’expériences et d’inspirations créatives grâce à Bernina. Dans le développement du marché à Singapour, elle renonce systématiquement au commerce de détail classique et recherche plutôt le contact direct avec les clients par le biais de boutiques éphémères et du Concept Store. On peut y essayer les machines sous supervision ou les louer pour quelques heures moyennant une petite compensation. Ainsi, on peut coudre des vêtements individuels, ajuster des habits, personnaliser sa garde-robe et établir des contacts sociaux.
La création textile a de l’avenir!
Le principal produit d’exportation des débuts de l’industrialisation de la Suisse était des textiles de Suisse orientale. Il s’agissait de motifs délicats et de tissus de coton du Toggenbourg, de Winterthur et de Glaris, qui étaient convoités dans les territoires coloniaux européens ainsi que dans le Royaume de Siam. Aujourd’hui encore, la langue malaise comporte l’expression «kasa rubiah» pour la qualité des tissus suisses.
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Lily Banse , Yeo Khee, Annie Spratt on unsplash