Devenir un éducateur en plein air Être inspiré

EN 2012, J’ÉTAIS ÉTUDIANTE AU BAC EN ÉDUCATION À l’UNB, À FREDERICTON, quand j’ai découvert ce qu’on appelle « waldkindergarten », dont la traduction littérale serait « apprendre en forêt » ou « jardin d’enfants ».

J’étais tellement emballée par le sujet que j’ai fait ma dernière présentation et mon entrevue de sortie sur les écoles en forêt et sur leur importance pour les enfants. Après l’entrevue, on m’a dit que j’étais un peu trop passionnée par cette « affaire d’éducation en plein air ».

Même si les écoles en forêt sont choses communes dans des pays comme l’Allemagne et la Suède, un professeur m’a dit : « c’est difficile d’imaginer qu’un directeur voudrait t’avoir dans une salle de classe » et un autre m’a dit : « c’est un peu tiré par les cheveux ».

Aujourd’hui encore, l’un des plus grands obstacles à l’école en forêt est le stigmate que c’est effrayant ou dangereux à l’extérieur. Quand on va dehors, il y a comme une petite voix qui dit : « tu vas te faire mal, tu vas te perdre ou tu vas te casser quelque chose ».

En réalité, une fois qu’on est informé, la nature est vraiment un endroit formidable. C’est pourquoi nous avons travaillé si fort cette année pour faire comprendre aux parents qu’il n’y a pas de mauvais temps, il y a juste des vêtements inadéquats pour le temps.

Depuis la première semaine de septembre, nous avons vu passer quatre saisons—quatre saisons très différentes, incluant un hiver difficile—et nos enfants s’en sont sortis plus forts.

C’est rare de les entendre se plaindre d’avoir froid ou d’être mouillés. Ils savent ce qu’il faut faire maintenant. Nous leur avons donné des stratégies et ils sont maintenant responsables de leur propre condition. Ils sont responsables de se garder au chaud et au sec, et ils ont accès à leur sac, alors ils peuvent changer de vêtements au besoin. Dans ce sens, nous avons des enfants très autonomes.
Copyright © Terry Kelly

Le plus grand changement que j’ai vu chez les enfants qui participent à l’école en forêt est, en fait, leur capacité de faire faire à la situation : faire faire aux conditions météorologiques, faire face aux autres et faire face à l’environnement où nous les plaçons.

Ça ne nuit pas que nos enfants soient en bonne forme. Ils courent (et courent et courent), jouent, grimpent, creusent et construisent toute la journée. Nous avons un peu de tranquillité quand nous faisons une petite pause, mais, la plupart du temps, ils bougent. Et, en fin de journée, ils sont fatigués!

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À cet âge-là, c’est important pour nous de leur permettre d’avoir cette expérience—apprendre à aimer notre environnement; à aimer les arbres, les oiseaux et les plantes; à aimer les fourmis et les limaces. Si on ne leur apprend pas cet amour maintenant, ils n’aimeront jamais ça. Et s’ils n’aiment pas ça, ils ne chercheront pas à le protéger.

C’est exceptionnel où ils en sont maintenant. Nos enfants apprennent à connaitre toutes ces belles fleurs qui sortiront au printemps. Dans une salle de classe, les enfants ne voient pas cette réalité. On ne voit pas de plants de petits fruits des champs. On peut regarder des images, bien sûr, mais pourquoi ne pas essayer de voir en vrai?! On ne peut pas suivre des pistes de chevreuil quand on est entre quatre murs.

Ça explique pourquoi, à l’école en forêt, nous appelons l’environnement notre 3e enseignant. Les enseignants ont un rôle à jouer, la forêt a un rôle à jouer, et les enfants aussi contribuent activement à leur propre éducation en explorant les bois autour d’eux. Beaucoup de ce qui se passe à l’école en forêt est un apprentissage dirigé par les enfants. S’ils veulent faire le bannock ou monter aux arbres, nous, en tant qu’enseignants, les guidons et nous interagissons avec eux en fonction de leurs intérêts.

Quand ils sont engagés dans ce type de jeu imaginatif, nous devons rarement intervenir pour régler les conflits. Ils sont bons pour laisser de l’espace aux autres ou à leur dire ce dont ils ont besoin; c’est impressionnant! Nos enfants ont vraiment des capacités exceptionnelles pour la résolution de problèmes.

Ils sont aussi extrêmement autonomes et sociables. Parfois, nous nous assoyons et nous les regardons. Nous sommes très fiers et très impressionnés de voir ces petits humains si à l'aise dans les bois, qui aiment leurs amis et qui aiment beaucoup où ils sont.

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