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Les Vosges veulent réimplanter l’arnica Reportage

Depuis 3 ans, le Département des Vosges mène une expérimentation afin de réintroduire l’arnica sur le territoire vosgien. Sur les hauteurs de La Bresse, du Valtin, de Xonrupt Longemer et Gérardmer, des plants d’arnica ont donc été plantés.

« L’arnica est une plante qui aime la neige en hiver et l’humidité au printemps. Depuis plusieurs saisons, à la sortie de l’hiver, nous rencontrons une sécheresse importante qui influence directement la plante et bouleverse sa floraison et sa croissance. C’est dans ce contexte, que nous avons réalisé nos tests » explique Christelle Jager, ingénieure agronome en charge de superviser l’expérimentation.
"Globalement, ces tests sont réussis, les pieds reviennent et certains fleurissent. C’est plutôt encourageant pour la suite. Cette année, nous continuerons nos tests et nous planterons d’autres plants sur deux nouveaux sites. Nous aurons ainsi un panel de 6 sites différents sur le département des Vosges. Nous allons suivre l’évolution de ces plants sur 5 à 10 ans. Et pourquoi pas, à terme, prévoir de la cueillette dans le Département des Vosges ! "

Cette expérimentation est d’autant plus importante car elle permettra de mieux connaître cette plante alors que la récolte d’arnica a connu deux années consécutives difficiles.

En 2019, 1 tonne 700 de plantes entières ont été récoltées au Markstein et 67 kg de capitules (fleurs sans la tige). Cette année, 75 kg de capitules seront récoltés. Une cueillette "normale", correspond à 8 tonnes de plantes entières et 250 kg de capitules. Des hivers doux, peu enneigés, et une sécheresse importante au printemps ne favorisent pas le développement de l’arnica. Alors, afin de préserver cette vivace, il a été décidé de ne pas récolter de plantes entières en 2020.

En 2020, seule la récolte de capitules a été autorisée.
Sensibilisés à la conservation de cette plante et pour faire face à sa disparition sur certains secteurs, le Parc naturel régional des ballons de Vosges et le Conseil départemental ont mis en place depuis 2007 une convention liant tous les partenaires concernés (collectivités, cueilleurs, labos…) pour encadrer la cueillette et éviter la disparition de cette espèce. Le Département a souhaité aller plus loin en expérimentant la réimplantation d’arnica sur son territoire.

De son nom scientifique arnica montana, cette petite fleur d’un jaune vif et profond qui appartient à la famille des marguerites fait l’objet d’une attention particulière car elle ne pousse qu’à une certaine altitude, généralement aux alentours de 1000 m et exige un sol acide non fertilisé. Présente sur le massif vosgien, du côté du Markstein, l’arnica est une plante vivace dotée de nombreuses propriétés antalgiques, anti-inflammatoires, cicatrisantes et circulatoires.

L'arnica pousse à 1000m d'altitude