Présidentielle "Moi électeur, René président d'association des copropriétaires."

René Sapet, président d’une association des copropriétaires d’un ensemble de sept plots et 138 logements, cisèle du vivre ensemble dans les quartiers sud de Rennes. Et s’interroge sur les motivations réelles des politiques.

Après un passage obligé par la région parisienne, lui technicien chez France télécom et elle, agent à la Poste, emménagent dans un quartier à peine sorti de terre. Aujourd’hui, ils sont les plus anciens de l’immeuble. D’autres feront le choix d’un pavillon dans une commune périphérique. Eux préfèrent rester en ville et s’investir dans la vie associative. Leurs filles pratiquent le basket au cercle Paul-Bert : le papa est adoubé trésorier du club. Puis il devient administrateur à l’association du Triangle, l’outil culturel de la ville de Rennes situé à deux rues de chez lui. Et s’investit encore dans une association de jardiniers. Un pro du bénévolat en somme.

Cet homme précis, affable et consciencieux s’intéresse aussi à l’association syndicale libre qui pilote les services communs de sa copropriété. Et en devient le président ! Sept bâtiments, 138 logements et autant de familles, dont près de 70 % de propriétaires occupants.

Dans les allées du square, on l’interroge souvent. « Les gens me connaissent, on m’aborde un peu pour tout. » René ouvre la porte de la chaufferie aux entreprises ou enfile ses bottes quand le compost collectif a besoin de quelques coups de fourche. « Pour réduire les charges, il n’y a plus de concierge. Alors c’est moi qui fais. »

« Nous nous sommes installés dans un quartier neuf. Il y avait des enfants partout. Mais les habitants vieillissent ensemble. Des classes ferment dans les écoles du quartier. Le centre commercial voisin est devenu triste à part le boulanger qui tient le coup. Les gens prennent la voiture pour aller à l’hypermarché. » À l’intérieur du périphérique rennais, la question de l’accès aux services et aux commerces se pose pour les personnes qui deviennent moins mobiles.

Sans être révolutionnaire, René trouve « le carcan administratif trop figé. Et personne ne veut tellement y toucher. La vie des gens évolue, il faut se remettre en cause mais on se demande si les politiques sont prêts à ça. » Il interroge les candidats aux élections : « Comment définissent-ils leur engagement ? Comme un salarié, comme un carriériste, comme un représentant d’une catégorie sociale, ou comme un élu du peuple ? Sont-ils prêts à travailler pour la construction d’une vie collective ? »

René ira voter sans avoir de réponses à ses préoccupations. « Comme la prise en charge des personnes âgées qui deviennent dépendantes. C’est trop lourd pour les familles. » Il s’inquiète aussi de l’agriculture. « Mes parents vivaient avec dix vaches. Aujourd’hui peut-on vivre avec moins de mille vaches ? Il y a des fermes qui disparaissent au profit d’autres qui s’agrandissent. La course au gigantisme est-elle une solution ? »

Il regrette aussi la rivalité entre les partis « qui empêche de débattre des questions de société. » Et se prend à rêver « d’un candidat qui fédère plusieurs sensibilités. L’union fait la force à condition d’aplanir les divergences. »

Created By
Thomas BREGARDIS
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