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Curtains 1983 – Canada. Réalisation : Richard Ciupka, Peter R. Simpson. Scénario : Robert Guza Jr. Avec : Samantha Eggar, John Vernon, Lynne Griffin, Sandee Currie.

Au cinéma, les conflits entre réalisateurs et producteurs sont assez fréquents.

Curtains en est un bon exemple. Les visions de Richard Ciupka, réalisateur, et de Peter R. Simpson, producteur, étaient tellement différentes que le premier a quitté le projet alors que la moitié du film seulement était tournée, laissant au second le soin de terminer l'oeuvre. Scènes réécrites ou retournées et modification dans le casting et dans l'équipe ont fait que la création de Curtains a pris environ trois ans. Et quand on voit le résultat, on se dit que ça ne valait pas la peine de se donner tout se mal.

"Who the fuck is Audra anyway"

Six jeunes actrices sont invitées, pour une audition, à passer le week-end au domicile d'un producteur. Sans prévenir, une comédienne plus expérimentée ayant des liens avec le producteur en question se présente. Elle souhaite régler ses comptes avec lui et récupérer le rôle d'une héroïne nommée Audra, qui est en jeu. De leur côté, les actrices se disent prêtes à aller loin afin de jouer Audra. Et quand les cadavres commencent à s'accumuler, il devient clair que quelqu'un prend un peu trop au sérieux la compétition et n'est pas prêt à laisser quelqu'un d'autre lui voler la vedette.

Mal reçu à sa sortie, Curtains aurait dû tomber dans l'oubli. Mais près de vingt ans après sa sortie, une petite communauté s'est entichée du film. Les fans ont finalement eu gain de cause et ont pu faire rééditer le long-métrage. On se demande bien pourquoi parce que Curtains, au final, est loin d'être terrible.

Un slasher pour adultes

Le slasher prenait de l'ampleur en 1983, et le but de l'équipe derrière Curtains était de capitaliser là-dessus. C'est notamment pour cela que le scénariste Robert Guza Jr, qui a connu un succès trois ans auparavant avec Le bal de l'horreur. Cela dit, plutôt qu'un film pour adolescents mettant en scène des adolescents, il a été décidé de s'adresser à des adultes. Les personnages sont donc plus âgés, l'intrigue se veut un peu plus recherchée. Mais tous ces efforts auront été vains. Le scénario de Curtains est insipide, bourré de digressions inintéressantes et de personnages qu'on oublie rapidement.

À l'époque, le principe des artistes poussés dans leurs retranchements pour obtenir un rôle pouvait sembler original. Aujourd'hui, on a l'impression d'avoir déjà vu ça cent fois. En mieux. Curtains part donc déjà avec un handicap. L'histoire ne se suit que d'un œil, ne proposant rien de bien intéressant. Seule chose qui nous retient : l'identité du coupable.

Curtains a été tourné sous le mode whodunit et il faut reconnaître que le body count tout comme l'identité du tueur surprennent. Mais le souci de cette révélation, qui n'arrive qu'à la toute fin du film, c'est qu'elle semble invraisemblable, voire incohérente. Ce qui finit d'achever l'oeuvre. On en sort en se disant que le scénario ne vaut définitivement pas le coup.

Les aspects techniques du film, eux, sont inégaux. Le montage manque de rythme et on se retrouve devant un film paresseux, incapable d'instaurer la moindre tension. Même un scène de course-poursuite, vers la fin du film, paraît trop longue alors qu'elle devrait être le point culminant du métrage.

De plus, l'utilisation de transitions nous montrant des rideaux de théâtre en train de s'ouvrir est excessive. Cet effet revient plusieurs fois dans le film et alourdit l'ensemble. Le jeu des acteurs est correct, mais pas transcendant. Seule l'interprétation de Samantha Eggar, particulièrement dans la première partie, vaut le coup.

Des meurtres fades

Enfin, les fans de slashers qui recherchent l'originalité et la violence des meurtres dans ce genre de productions seront déçus. L'action, dans Curtains, se déroule principalement en hors-champ. Les techniques utilisées pour supprimer les personnages n'ont quant à elles rien d'intéressant.

L'anecdote

Dans les crédits, le nom du réalisateur est Jonathan Stryker, soit le nom du personnage de cinéaste dans le film. Cela est dû au fait que Richard Ciupka ait refusé que son nom soit associé au film lorsqu'il a quitté la production.

Pour Curtains, l'équipe du film a eu du mal. Puis, les fans se sont battus. Ce serait beau, tant d'efforts, si ce n'était pas pour si peu. Car au final, Curtains n'est rien d'autre qu'un slasher inoffensif.

Pas très intelligent, encore moins intéressant.

1/5

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