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QUAND ÉLECTRO RIME AVEC SWING Rencontre avec Lamuzgueule

Fondé il y a 8 ans à Grenoble, Lamuzgueule excelle dans l’électro-swing. Au mois de mars 2019, les 7 musiciens qui composent le groupe étaient en résidence de création artistique au Gueulard Plus. Nous avons rencontré au passage ses deux vocalistes, Déborah et Romain, pour leur poser quelques questions et bidouiller avec eux le mécanisme de leur “machine électronique à remonter le temps” !

Le Gueulard Plus | Tout d’abord, reprenons les bases : d’où vient le nom “Lamuzgueule” ?

Lamuzgueule | Au départ, il s’agit d’un jeu de mot avec une muse qui crie, qui gueule. Mais ça a majoritairement été compris dans le sens d’un amuse-gueule, d’un apéro. Au final, peu importe les interprétations, ce nom nous plaît bien. On a aussi en parallèle travaillé sur la création d’un acronyme, LMZG, pour développer des visuels et une approche esthétique différents.

Déborah et Romain, chanteurs du groupe. © LMZG

Comment vous est venue l’idée de mélanger swing, électro et hip-hop ?

On combine ces styles en fonction de nos goûts personnels : certains d’entre nous sont plutôt branchés électro, d’autres swing, jazz, pop ou soul. Toutes ces influences actuelles associées à des touches rétro font voyager notre public dans le temps. Depuis l’an dernier, nous préparons aussi des mashups ; nous avions envie de mélanger des morceaux en français et en anglais de notre enfance et de les revisiter à la sauce electro-swing. On a par exemple mélangé “La Boulette” de Diam’s avec “Sing Sing Sing” de Benny Goodman, tout en y ajoutant des cuivres et un piano cabaret. Récemment, Lamuzgueule s’est agrandi et nous sommes passés à 7 musiciens ; ajouter deux cuivres supplémentaires — une trompette et un saxophone ténor en plus de notre saxophone alto — nous permet de travailler à fond cette esthétique swing qui nous plaît beaucoup.

C’est quoi la future funk ?

Ça fait référence à “l’après”, à cette idée de voyage à travers les époques évoquée tout à l’heure. On essaye de s’imaginer à quoi pourrait ressembler la funk du futur, un peu comme si on disposait d’une machine à remonter le temps. Résultat : on rapporte de ce voyage temporel une funk mélangée à des sons électroniques. Ce côté futuriste se retrouve beaucoup dans notre univers : nos décors, nos tenues de scène, nos visuels… Notre slogan est “Electronic Time Machine” !

« On essaye de s’imaginer à quoi pourrait ressembler la funk du futur, un peu comme si on disposait d’une machine à remonter le temps. »

Pour vous, swing rime avec nostalgie ?

Il y a une grosse recrudescence du swing en ce moment, que ça soit à travers la musique, la danse ou l’habillement. Ça cristallise une sorte de fascination pour les années folles et le rétro. Même si ce genre est quasiment centenaire, le swing reste actuel et se mélange bien à notre époque. Les mélodies fonctionnement hyper bien avec les sons binaires de l'électro et plaisent donc autant aux jeunes qu’aux plus âgés. Le swing est intemporel et a un peu ce côté cyclique que l’on attribue à la mode.

Pourquoi chanter en anglais et en français ?

Aux débuts de Lamuzgueule, Romain était la seule voix du groupe. Notre premier album a donc entièrement été écrit en français. Puis Déborah est arrivée, et elle préférait chanter en anglais. On a alors décidé de monter un duo bilingue, où chacun ferait ce qu’il lui plairait sans rien s’imposer. Mélodiquement, le résultat est intéressant : nos refrains sont plus fédérateurs en anglais, tandis que nos couplets sont plus riches et travaillés en français. D’ailleurs, on constate que cette pratique de mélanger les langues se démocratise de plus en plus dans les musiques actuelles. En aparté, on a joué entre autre en Allemagne, en République Tchèque et en Italie — on rêverait de jouer aux États-Unis ! —, des pays qui ont énormément développé l’électro-swing avec une vraie communauté de fans. Ce public étranger est friand de notre petit côté frenchy. Ce n’est donc pas forcément pour plaire à un public international que nous chantons dans les deux langues, mais plutôt pour nous faire plaisir et croiser nos influences.

2 nouvelles recrues ont fraîchement rejoint Lamuzgueule. © LMZG

“Zoologic”, “Visions animales”, “Fauves”, “Be wild”... la faune vous inspire ?

Notre écriture s’inspire des Fables de La Fontaine, que l’on essaye de moderniser et d’adapter au monde d’aujourd’hui. Nos textes, même s’ils ne sont pas engagés politiquement, font le parallèle entre les comportements humains et animaliers. Si les gens lisent entre les lignes, ils pourront décrypter des messages cachés qui témoignent de notre intérêt pour la nature et les problèmes qu’elle rencontre : réchauffement climatique, pollution, extinction d’espèces animales… D’ailleurs, la faune et la flore sont un thème graphique récurrent du groupe, que l’on retrouve à la fois sur nos pochettes d’album, nos affiches et nos décors de scène.

Pourquoi avoir choisi le Gueulard Plus pour votre résidence artistique ?

Nous avons entendu parler du Gueulard Plus par le biais d’Enzo Productions, qui a booké Electro Deluxe chez vous en novembre 2018 et nous a fait de bons retours sur votre salle. Au même moment, Lamuzgueule recherchait un lieu de résidence pour roder son nouveau show à 7. Les sources se sont croisées, et l’écrin idéal était trouvé. Tous les critères étaient réunis pour se bloquer une semaine de travail intensif dans de bonnes conditions.

Justement, à quoi ressemble une journée en résidence chez nous ?

Elle commence par un réveil difficile (rires). Ce sont des journées assez longues et éprouvantes pour certains musiciens : la trompette et les voix sollicitent beaucoup d’énergie. Le plus difficile est d’arriver à bien répartir les tâches de chacun et à adapter son planning pour se préserver au maximum avant le soir du concert. Comme on a la chance d’avoir la grande scène à disposition, on s’est beaucoup filmés pour voir le rendu des lumières, des décors et des placements scéniques. On en a profité pour travailler les harmonies et faire jouer les trois cuivres ensemble. On a aussi revu la rythmique, comme nous n’utilisons pas de batterie mais des samples et des machines. On a donc peaufiné à la fois le jeu acoustique et électronique. En tout cas, c’était agréable de travailler tous ensemble et de vivre en communauté pendant une semaine, ça permet de mieux nous connaître.

Quels sont les professionnels qui gravitent autour de votre projet ?

La carte maîtresse d’un groupe est son manager. C’est la personne qui va toujours avoir un temps d’avance pour réfléchir au développement de ton projet et établir un rétroplanning. Le rôle du tourneur est capital pour décrocher des dates de concert. Le compositeur aussi, parce que ce ne sont pas forcément les membres du groupe eux-mêmes qui écrivent ou arrangent leurs morceaux. On n’oublie pas non plus les personnes qui réalisent nos visuels, nos clips et nos costumes. Pendant nos résidences de création, on s’entoure aussi d’un ingénieur du son et d’un ingénieur lumière pour travailler notre prestation scénique. En vrai, on peut dire qu’une grosse équipe gravite autour de nous pour nous épauler à chaque étape de notre projet.

Pour conclure, c'est quoi vos prochaines actus ?

On planifie très prochainement la sortie de “SWINGOCRACY”, un album de reprises issues des mashups que nous jouerons cette année. La release party est prévue le 5 juin 2019 chez nous, à Grenoble. 7 clips vidéos découleront de ces mashups. Pour finir, un nouvel album de compos originales est en projet d’écriture et sortira courant 2020.

Un grand merci à Romain et Déborah !

Site officiel de LMZG : www.lamuzgueule.com

Created By
Camille Schneider
Appreciate

Credits:

Jonathan Fortuna / Lamuzgueule

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