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Simon Ghraichy Revue de presse

La discographie de Simon Ghraichy inclut notamment un enregistrement de la sonate en si mineur de Franz Liszt, et une transcription de Liszt de l’Allegretto de la 7ème symphonie de Beethoven. Edité chez Challenge Records International, il fut largement complimenté par la presse lors de sa sortie :

« Stupeur ! Un clavier en flammes » [J-C. Hoffelé, Artalinna]

« Virtuose et doté d’une technique supérieure [...] Une rencontre miraculeuse » [Gerard Scheltens, KlassiekZaken]

« absolument phénoménal [...] un talent de niveau mondial » (NBC News),

« spectaculaire ! » (The Herald),

« l’étoile montante du piano classique » (TV5 Monde),

« Abracadabrantesque ! » (l’Orient-le-Jour),

« La Rockstar du piano » (La Republica).

Simon vit entre Paris et NYC. Il est demandé et joue partout dans le monde, surtout en Amérique latine, d’où sont originaires ses parents.

Il est régulièrement l’invité de talk-shows américains (comme FOX5).

Un journal mexicain l’a récemment baptisé : « la nouvelle rock star du piano »

Simon est également engagé dans le soutien aux plus jeunes musiciens. Il donne des masterclasses et participe à des programmes pédagogiques partout dans le monde : KillingtonMusic Festival dans le Vermont, Brooklyn Music School, le programme pédagogique de la Philharmonie de Paris.

Simon Ghraichy collectionne des sabliers. Le sable et le temps prisonniers de ces objets fragiles représentent pour lui à la fois la rigueur, la liberté et la prise de risque dans ses interprétations à l'image du temps prisonnier des mesures d'une partition.

Simon Ghraichy, le pianiste qui secoue le classique

Par François Delétraz, publié le 02/03/2017

VIDÉO - Avec un nouvel album, et premier chez Deutsche Grammophon, le musicien veut nous faire découvrir la grande musique sud-américaine.

Simon Ghraichy s'amuse, il gambade, s'intéresse à tout et tout l'intéresse. L'inverse du pianiste introverti qui serait sorti de sa névrose grâce au clavier. Chez lui, les touches servent son exubérance, sa principale marque de fabrique. Demandez-lui de vous jouer un morceau et le voilà qui s'envole, oublie le temps, se déchaîne, et tout à coup s'interrompt pour vous demander avec une naïveté toute feinte: « Ai-je été trop long ? ». Sa répartie acerbe est dans le ton du personnage : autorisez-vous la moindre réflexion ou commentaire et il vous mouche aussitôt. Malin, presque erroné, il est l'espièglerie incarnée.

Ce Libano-Mexicain venu à Paris pour parfaire son piano est donc devenu un vrai parisien. Les folies de la ville lumière l'enchantent et tout l'amuse. Mais pour ce qui est de la musique « savante », entendez harmonique, rien ne saurait le détourner de ses racines, ses «origines latino» comme il dit. Plus encore, il revendique cette musique d'Espagne et d'Amérique du Sud qui est à ses yeux plus riche qu'on ne le croit. Et de rappeler que Villa-Lobos par exemple, a beaucoup écrit pour le piano.

Lien de la vidéo : http://players.brightcove.net/610043537001/4k4QmRz5g_default/index.html?videoId=5343249098001

C'est donc dans cette musique populaire devenue savante qu'il entend puiser son inspiration. Néanmoins, son premier émoi musical, il l'a éprouvé avec le Rêve d'amour de Liszt. Ses classes, il les a faites à la dure, avec une professeur de piano «arménienne et méchante» rit-il. À l'école, comme tous les prodiges de la musique, il reconnaît avoir eu du mal à se fondre avec le groupe, qui l'avait d'ailleurs surnommé «la oveja negra» - le mouton noir. Sur fond du divorce de ses parents, il intégrera le conservatoire de Boulogne dans la classe de Madame Hortense Cartier-Bresson, étape décisive qui le fera passer de jeune talent à soliste remarquable.

Au point d'attirer l'attention d'Edouard Brane, le directeur artistique de Deutsche Grammophon qui l'a finalement signé en juin dernier chez ce label prestigieux. Aujourd'hui paraît son premier disque intitulé Héritage. Comme attendu, il y explore le répertoire latino-américain, avec un détour pas si surprenant chez Debussy.

Lien de la vidéo : http://players.brightcove.net/610043537001/4k4QmRz5g_default/index.html?videoId=5350331130001

Simon Ghraichy, la nouvelle star du piano ****

Par Séverine Garnier, publié le 04/03/2017

Simon Ghraichy mêle musique classique et ambiances latino sur son dernier album. Il est en concert ce soir au Théâtre des Champs-Elysées.

Il est le jeune pianiste classique qui monte. Simon Ghraichy remplit ce soir le Théâtre des Champs- Elysées à Paris. Dans « Héritages », son nouveau disque, il crée un cocktail énergétique, mélange de musiques française et sud-américaine, comme lui. « Je suis trinational dans un monde ou avoir deux nationalités est déjà un problème », résume avec humour Simon Ghraichy, 31 ans, français depuis la fin de ses études au Conservatoire en 2015, né à Beyrouth, mexicain par sa mère psychologue et libanais par son père avocat.

Joie et puissance

Son disque s'ouvre sur la « Danzon n °2 » d'Arturo Marquez, considérée comme « le deuxième hymne national du Mexique ». Une petite mélodie simple qui monte, qui monte pour exploser dans un rythme joyeux... tout à fait à l'image de l'interprète, son costume trois-pièces très chic de pianiste classique et ses yeux pétillants sous une tignasse de boucles brunes.

Formé au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Simon Ghraichy associe les ambiances sensuelles et arabisantes de « la Soirée dans Grenade » de Claude Debussy aux danses afro-cubaines d'Ernesto Lecuona (1895-1963). « C'est une musique qui transmet la joie de vivre, s'enthousiasme-t-il. Elle est puissante, dynamique. A Cuba, Lecuona est une star et sa Comparza un tube!»

Simon veut « briser la frontière » entre la musique classique de tradition européenne et celle des pianistes du Nouveau Monde. C'est à New York, où il aime se poser quand il n'est pas chez lui à Paris, que sa carrière a pris son envol en 2015 après un concert à Carnegie Hall intitulé « Liszt and the Americas » (« Liszt et les Amériques »). Il reprendra ce programme ce soir au Théâtre des Champs- Elysées à Paris, une autre salle prestigieuse. « Je sais ce que c'est que d'être différent, de ne pas être un Français depuis trois générations, un Allemand depuis deux siècles. Cette différence dérange. Parfois, je n'ai pas été pris au sérieux à cause de cela. Aujourd'hui, je suis très fier d'être un mélange de minorités ! »

Simon Ghraichy en concert ce soir à 20 heures au Théâtre des Champs-Elysées à Paris. Places : de 5 à 65 €. Tel. 01.49.52.50.50. Album « Héritages », Deutsche Grammophon, 16, 99 €.

Simon Ghraichy. La rockstar française du piano.

Par Gabriel Libert, publié le 04/03/2017

Chevelure digne d’un guitariste hard rock, costume aux couleurs flashy... Sur scène, le virtuose bouscule les codes du classique, style flamboyant en avant.

« Un musicien de classe mondiale au talent incroyable » selon la chaîne américaine NBC news, « La rockstar du piano » d’après le quotidien latino américain La Republica, « Un pianiste inclassable » dixit Yann Barthès ... N’en jetez plus ! Simon Ghraichy ne cesse de susciter des commentaires élogieux à travers la planète. Et pour cause. Sur scène, le virtuose bouscule les codes du classique, style flamboyant en avant. Chevelure digne d’un guitariste hard rock, costume aux couleurs flashy, son toucher électrise. Remuant les tripes d’un auditoire peu habitué à se pâmer. Pour preuve, au mythique Carnegie Hall de New York, une standing ovation est venue couronnée chacune de ses deux récentes performances. Avec lui, un vent de modernité et de fraîcheur souffle sur le monde ultra feutré du piano classique. Et le sort des sentiers battus. Ses interprétations commencent à séduire un public qui dépasse celui des exégètes d’ interprètes de Chopin, Brahms ou Liszt. Ces jours-ci, l’artiste de 31 ans ouvre ses partitions dans la capitale. Concert au théâtre des Champs-Elysées oblige. Une arrivée en fanfare. Impossible de louper son visage angélique encadré de longues boucles brunes sur les murs parisiens. Deustche Grammophon a mis le paquet avec une promotion digne d’une vedette pop. Des centaines d’affiches à son effigie ont été placardées dans le métro et sur les colonnes Morris à l’occasion de la sortie de son premier disque dans la vénérable maison allemande. « C’est drole, s’amuse Simon du haut de son 1,90 m, on commence à me reconnaître dans la rue. »

Simon Ghraichy est un véritable concentré de mondialisation. Mexicain par sa mère, Libanais par son père et Français d’adoption, le jeune homme a le choix entre ses trois passeports lorsqu’il voyage à l’ étranger. La barrière de la langue ? Pas pour lui ! Il parle couramment français, espagnol, anglais et arabe. De quoi permettre à l’ancien élève du Conservatoire de Paris d’aborder sereinement une carrière internationale. « Bien sur , c’est un grand avantage, reconnaît le pianiste. Peut-être cela m’a-t-il aidé au départ. A capacités techniques égales, des dix étudiants de ma promotion, je suis le seul à avoir réussi à exister dans le métier... Au début, je ne faisais pas la ne bouche : j’acceptais de me produire partout. Parfois devant une poignée de spectateurs. L’important était de jouer le plus possible. J’ai aussi très vite compris qu’il fallait que je projette de mes racines mexicaines et libanaises pour me produire dans ces pays.» Bien vu. Mais pas toujours facile. Comme en 2015 où il joue pour dans le site archéologique de Baalbek, ef du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa, à un jet de pierre de la Syrie en pleine guerre civile. « Le deal était simple, se souvient Simon. Les miliciens assuraient la protection de ce festival international contre un concert privé pour les habitants du coin. Le public faisait un chahut d’enfer, se prenait en selfie ... rien à voir avec les paisibles familles bourgeoises de Beyrouth le jour suivant. Sur ce coup là, j’ avoue que je n’en menais vraiment pas large.»

"Comment imaginer à 18 ans que j’aurai l’immense privilège de me retrouver sur la scène du Carnegie Hall ?"

Et dire que sa carrière s’est jouée sur un mensonge. Car pour sa mère psychologue et son père avocat, c’était plutôt objectif « Passe ton bac d’abord! » Et études «raisonnables» à suivre. Ce sera donc le S - scientifique - gage de sérieux loin du domaine artistique. Mais Simon avait plus d’un tour dans son sac. Avec une volonté farouche de devenir pianiste professionnel. « Je me suis inscrit au concours du Conservatoire en secret tout en faisant semblant de préparer des dossiers pour des écoles de commerce. Quand je leur ai appris que j’avais été reçu, ils ont compris qu’ils ne pourraient rien faire pour contrarier ma passion. »

Aujourd’hui, ses mains délicates sont assurées et il pose ces valises partout dans le monde. Berlin, Beyrouth, Oslo, Mexico ... Un rêve éveillé. « Comment imaginer à 18 ans que j’aurai l’immense privilège de me retrouver sur la scène du Carnegie Hall et de signer trois albums chez Deutsche Grammophon ? » Le futur, il l’entrevoit en continuant de mélanger répertoire classique et populaire comme dans « Héritages » dans lequel des compositions latino-américaines peu connues sont mises à l’honneur. Des tempos chauds qui collent bien à son tempérament de feu. Seul revers à cette formidable médaille, le temps. Entre longues répétitions,concerts et voyages, son agenda lui laisse un infime espace pour lui. Dans ces moments-là, cet amoureux de la nature part à la découverte des volcans, son autre passion. « Je reviens du Chili où je suis allé sur les bords du cratère du Lascar à 5 600 mètres dont la dernière éruption remonte à 2007. » Mais l’amour dans tout ça ? Le beau gosse fait la moue : « Impossible ! Je suis marié ... à mon piano. » On n’est pas forcé de le croire.

Pour demain, l'avenir, Les 40 personnalités qui vont faire 2017

Par Pierrick Geais, publié le 16/12/2016

Après le prodige Lang Lang, le Libano-Mexicain Simon Ghraichy est la prochaine popstar du piano. Il vient juste de signer dans la prestigieuse maison de disques Deutsche Grammophon. En 2017, il jouera – à guichet fermé – dans les plus belles salles du monde, de Berlin à New York. Son prochain album – dont la sortie est annoncée en février – viendra dépoussiérer l'univers de la musique classique.

Musique : Ses grandes enjambées, qui le portent à toute vitesse vers le Harry's Bar, près de l'Opéra Garnier, ne laissent aucun doute : Simon Ghraichy est un jeune homme pressé. Et 2017 sera son année. La semaine prochaine, le pianiste au début de carrière météorique sort son troisième disque, le premier chez Deutsche Grammophon. Il est dédié à des compositeurs latino-américains (Villa- Lobos, Marquez, Lecuona), espagnols (Albéniz) et d'autres ayant écrit dans un esprit « hispanique » (Debussy, Gottschalk). L'opus est intitulé « HERITAGES » et cela appelle commentaire. « HERITAGES en majuscules, donc sans accent, pour que le mot vaille en anglais et en français », explique-t-il en écartant de ses yeux sombres les immenses boucles noir de jais qui lui tombent sur le visage. Simon Ghraichy passe beaucoup de temps à New York, où la Luc Walter Foundation le soutient : il passe facilement de l'anglais au français. Mais pas seulement. Car « HERITAGES », c'est aussi une référence, ou plutôt un hommage à son riche pedigree. Avec ses trois passeports (mexicain, libanais, français), le fringant trentenaire se dit constamment « à cheval sur les frontières », prosélyte du cosmopolitisme le plus accompli, totalement désemparé face au trumpisme.

AVEC LES TRIPES

C'est en sillonnant l'Amérique du Sud, dans sa « jeunesse », que le pianiste apprend à pleinement apprécier des compositeurs qui « souffrent encore d'un manque de reconnaissance injuste car ils ont composé de la musique tout aussi savante que les plus grands noms européens ». Il aime leur capacité à « s'inspirer de la musique populaire, comme l'ont fait Bartok, Dvorak ou Brahms, dont les oeuvres sont aujourd'hui classées au panthéon du répertoire ». Ses origines mexicaines lui permettent d'aborder ces oeuvres avec les tripes : « J'ai un rapport particulier à la pulsation de cette musique, ça circule dans mes veines », dit-il en agitant ses précieuses mains. Sa connaissance des deux Amériques lui offre un thème original pour faire ses débuts au Carnegie Hall, en octobre 2015 : « Liszt and the Americas ». Un récital qui détaille l'inffluence du compositeur hongrois sur la musique classique outre- Atlantique. Le succès est tel qu'une tournée s'ensuit, qui le conduit à Washington, Lima, Berlin, et, le 4 mars prochain, au Théâtre des Champs-Élysées à Paris. Avant cela, il aura présenté, au festival du lm de Berlin, un court-métrage de réalité virtuelle, réalisé par Michel Reilhac, qui permettra aux spectateurs d'être littéralement à ses côtés, autour du piano, lorsqu'il joue. Émotions fortes garanties : « J'ai un jeu théâtral, je ne me retiens pas, je n'ai pas peur du piano », assure celui qui éprouvait, enfant, une vraie fascination pour l'instrument de ses parents, « mais qui était plutôt là pour la décoration ». Pour notre part, on est tenté de penser qu'il n'a tout simplement peur de rien.

« HERITAGES », Deutsche Grammophon. Concert « Liszt et les Amériques », à Paris, Théâtre des Champs-Élysées (Tel. : 01 49 52 50 50), le 4 mars.

Simon Ghraichy, pianiste ou mannequin? Musicien en tout cas.

Par Brenard, publié le 10/03/2017

Simon Ghraichy jouait l'autre jour Liszt et une brassée de musiciens d'Espagne ou d'Amérique latine.

Si vous habitez Paris, vous n'avez pu rater les affiches dans le métro: un jeune homme tout frisé, à la barbe de trois jours; ou cet autre, où il se cachait le visage, avec une légende paraphrasant Magritte: "Ceci n'est pas un pianiste" On a envie de répondre: "Oh! que si..."

DE PLUS EN PLUS D'INTERPRETES BEAU GOSSE OU BIMBO!

Mais peut-être une nouvelle génération de pianistes, de musiciens tout court.

Même si ce n'est pas nouveau, ces interprètes beau gosse ou splendide bimbo, comme il y en aura de plus en plus dans le monde classique qui n'a aucune raison d'échapper au culte de l'apparence, à la mise en scène du physique; et pourquoi ce monde-là s'en priverait-il puisque c'est aussi là, dit- on que se niche la modernité? Sauf que cela agace encore et parfois avec juste raison si c'est pour oublier complètement les qualités musicales, qui feraient que ladite bimbo rallierait les suffrages du grand public au détriment du lunetteux timide, mais qui joue comme un (jeune) dieu.

(Encore qu'il y a toujours la possibilité de se signaler par une étrangeté telle que, malgré un physique, disons d'intellectuel, on réussit à provoquer la curiosité de tous: voir Lucas Debargue ! )

UNE NOUVELLE TENUE APRES L'ENTRACTE

Ces préliminaires pour poser les fondations du "problème Ghraichy", s'il y en a un. Mais l'on suppose le garçon suffisamment intelligent pour, de toute façon en jouer (il ne va pas renier sa nature, c'est-à-dire sa plastique), mais nous faire comprendre, par son jeu, qu'il y a sacrément autre chose. Il n'empêche: son apparition, l'autre jour, dans une tenue pourtant sobre, veste bien cintrée d'un joli bleu, chemise blanche, pantalon de toile bleue assortie, avec des chaussures grises à bouts immenses qui le faisaient presque boiter quand il sortait de scène, a provoqué évidemment quelques cris féminins, de ceux qu'on réserve à une rock star.

Il aura d'ailleurs doublé la mise en revenant dans une autre tenue après l'entracte, flamboyante cette fois, une veste longue avec des imprimés de cuir bruns et dorés sur les épaules, pantalon noir style velours et surtout des chaussures dorées (sans chaussette) avec une ligne rouge sur la semelle, de cette marque que toutes les femmes rêvent de sortir un jour (pour la ligne rouge qui en est l'emblème!) Je ne savais pas que ce chausseur possédait une ligne homme mais si... (l'information me vient de la meilleure source!)

Ghraichy est de la lignée Radulovic, Yuja Wang, ou Mutter dans un autre style, mais tout de même... c'est la première fois que je vois un musicien homme se changer à l'entracte!

Et maintenant, parlons musique (enfin! diront certains)

UN PIANISTE DU MONDE ENTIER

Vous lirez avec grand intérêt l'interview que Simon Ghraichy a accordée à ma consoeur Annie Yanbékian (pages "musique classique/opéra" de Culturebox): ce petit garçon devant le piano, fasciné (cela commence souvent comme ça ) qui, plus rare, dévore tout à l'âge où l'on n'analyse pas encore, ce gamin partagé entre tant de civilisations, de continents, d'influences, qui "parle plusieurs langues mais fait des fautes dans chacune", avec un pôle mexicain, un pôle libanais, et Paris comme ville-refuge ou de cœur, après les lycées français de Mexico ou de Beyrouth. Et Liszt comme compositeur de passion, avant même tous les autres tout de même si présents, Chopin, Schubert, Beethoven, Mozart. Mais Liszt, les doigts qui courent sur le clavier, vite, si vite... "Il ne faut pas avoir peur du piano", dit-il. Faut-il avoir peur des pianistes?

Le projet "Liszt et les Hispaniques" Désormais tous les musiciens ont des "projets", c'est la mode. Et le "projet", c'est parfois trois sonates de Beethoven... Je n'aurai pas l'ironie facile, même si le "projet" de Ghraichy répète si bien l'homme, tiraillé entre tant de lieux et qui, aujourd'hui adulte, a ni par en tirer une force, une richesse, une incroyable ouverture. D'où il ressort que Liszt, qui n'a jamais mis les pieds dans les Amériques, a eu plusieurs de ses élèves qui y sont allés, qui s'y sont installés. Certes... Cela fait-il un projet?

UN LISZT CONTROLÉ ET TRES PERSONNEL

Cela fait en tout cas un programme. Un peu bizarre. Avec cette "Sonate" de Liszt, son oeuvre la plus ambitieuse, presque la plus énigmatique et parfois la plus étrange. Que peu, très peu, réussissent vraiment. Pianisme échevelé, mais aussi rigueur, série de moments à quoi il faut donner une cohérence, climats si variés, si contrastés, nécessité de contrôler le discours mais de sembler l'improviser, toutes ces données totalement contradictoires pour une oeuvre qui parvient cependant à être de pur génie.

Dans cette sonate, de toute façon, Ghraichy est déjà inattendu. Les premières notes, dans l'extrême grave du clavier, et dont il accentue les silences qui les séparent, ont déjà quelque chose d'atonal. Le vrai démarrage, en octaves, que l'on joue d'habitude "forte", puissant, il ne le met pas en scène, ne lui donne aucune place, comme si c'était un prolongement. Toute la première partie est assez déroutante, car elle échappe souvent à ce qu'on entend de tradition, sans qu'on sache si ce sont des choix conscients qui relèvent du travail architectural sur le texte ou une volonté de faire l'inverse de ses camarades. Il met bien en valeur la dimension orchestrale de la sonate, mais la construction qu'il trouve (et, c'est déjà cela, cette sonate, il la construit!) paraît davantage technique que musicale. En revanche, et c'est plutôt un bon point, il n'insiste pas non plus sur les passages qui sont valorisants pour le pianiste, il ne met pas en scène les moments difficiles ou virtuoses; en bref, rien à voir avec le Trifonov de l'autre jour.

GHRAICHY EN EXTRA-TERRESTRE

Cependant cette oeuvre le rattrape. Une des qualités de Ghraichy est que tout a l'air, sous ses doigts, d'une telle évidence que, dans la deuxième partie de la sonate, il y a soudain plus d'abandon, de rêve. Oh! de rêve contrôlé. C'est là que la puissance, les chevauchées sur le piano, trouvent encore plus leur place, jusqu'à la fugue finale dont il ne perd jamais le fil, sans céder à la tentation de l’accélération où s'égarent souvent trop de ses confrères (l'oeuvre devient alors un gloubi-boulga sonore!) Les dernières notes sont phrasés avec justesse, la n est apaisée, très belle. Je me souviens alors que Ghraichy a obtenu il y a peu le Grand Prix de la Fondation Czi ra dont je reconnais une membre du jury. Elle est venue écouter si leur lauréat répond aux espoirs qui avaient été mis en lui. "C'est un extra-terrestre, me dit-elle. Rien n'est attendu. Alors évidemment on peut dire ceci ou cela mais c'est une belle personnalité et un vrai pianiste" La phrase est intéressante de la part de quelqu'un qui connait si intimement l'œuvre qu'on vient d'entendre. Le reste du programme n'appelle aucun reproche.

LE TUBE "DANZON"

Le Liszt était précédé de la "Danzon n°2" d'Arturo Marquez, composé par ce Mexicain qui approche aujourd'hui de la soixantaine et que Gustavo Dudamel, du temps de l'orchestre Simon Bolivar, a tant popularisé. De cette forme dansée typiquement cubano-mexicaine mais qui remonte au XIXe siècle, Ghraichy et Marquez ont fait une transcription pour piano seul très sobre et que Ghraichy joue très sobrement, comme la sonate classique d'un... Scarlatti par exemple.

DEBUSSY D'ESPAGNE ET... LES ESPAGNOLS

La deuxième partie est organisé en trois blocs... hispaniques: 3 pièces du cubain Ernesto Lecuona, composée entre 1912 et 1920, et que Ravel apprécia fort quand il les entendit à Paris, au point de se lier d'amitié avec le compositeur. Beaucoup de chic dans le jeu de Ghraichy. Ensuite il devient vraiment espagnol. Mais "La sérénade interrompue" de Debussy (qui est, de mémoire, basée sur un air furtif que Debussy avait entendu un soir dans une rue de Séville ou de Grenade) est jouée, très intelligemment, comme une introduction au Falla ("Andaluza") et à l'Albéniz ("Asturias") joués ensuite, comme si "Claude de France" (son surnom) devenait quelques instants "Claude d'Espagne". Le Falla à la pointe sèche; Albéniz un peu décevant car ressemblant à un mouvement perpétuel, sans nuances, avec des brutalités soudaines. Mais la partie lente qui suit est très belle. La reprise de ce thème ultra-célèbre, que jouent tous les guitaristes alors que l'original est au piano, est plus murmurée, plus tragique encore, plus orchestrale et donc vibrante, enfin.

LES COULEURS DU MEXIQUE ET DU BRESIL

Conclusion hispano-américaine. L' "Intermezzo" du mexicain Ponce, lui aussi célébrissime chez les joueurs de guitare, est une vaste mélodie très cinématographique. Les pièces des deux brésiliens sont diablement intéressantes, avec un contraste entre la luxuriance de Villa-Lobos (son "New-York skyline" mais surtout son "Festa no sertao" ébouriffant d'énergie et de couleurs) et Camargo Guarnieri, un peu plus jeune: Guarnieri est né en 1907 et mort en 1993. Simon Ghraichy joue de lui deux "Ponteios" parmi les 55 qu'il a composés, l'un surnommé "hommage à Scriabine" et le mélange du russe mystique et du Brésil est assez étonnant. "Pontear" est un terme espagnol, et de guitariste, qui signifie improviser quelques accords ou sur quelque thème avant le morceau lui-même, comme un prélude, et Guarnieri en a pris le terme portugais, "Ponteios". C'est évidemment très brésilien, sur les rythmes même de Villa-Lobos mais avec une tonalité plus romantique, plus sombre, ponctuée d'accords violents.

UNE CHANTEUSE ARGENTINE ET UN TANGO... BRESILIEN

Avant les bis, Ghraichy remercie plein de gens, on se croirait aux Césars ou aux Molières et ça aussi, c'est inhabituel. Il reprend ensuite le "Danzon" de Marquez dans une version piano et percussion, où interviennent Emmanuel Curt et Florent Jodelet, version où je trouve que la part des percussions est un peu trop réduite. On voit entrer ensuite une chanteuse argentine "croisée à Versailles", Marianna Flores, qui chante deux chansons argentines, la première dans une tessiture trop grave pour elle, qui fait qu'elle ne projette pas. La deuxième est mieux. Je découvrirai que Flores est une excellente cantatrice baroque, et par ailleurs l'épouse du chef Leonardo Garcia Alarcon, un des piliers du festival d'Ambronnay (entre autres !).

Le CD, de Simon Ghraichy, "Héritages" reprend le répertoire hispanique égrené ci-dessus. Il y a en plus "La soirée dans Grenade" de Debussy et le "Tombeau de Debussy" de Falla qui la cite en partie; le "troisième espagnol", Granados, avec son fameux "La maja et le rossignol"; le tango, "Odeon", d'un autre brésilien dansant, Ernesto Nazareth, qu'appréciait fort Darius Milhaud au point de souvent le citer, en particulier dans les "Saudades do Brazil"; enfin Louis Moreau Gottschalk cet Américain de Louisiane et très fameux pianiste admiré de Chopin et Liszt, qui vécut en France, au Brésil (où il mourut), à Porto Rico (Ghraichy joue "Souvenir de Porto-Rico) et à Cuba.

On attend désormais, aussi, Simon Ghraichy à la Fashion Week.

Concert de Simon Ghraichy, piano: Marquez, Liszt, Debussy, Falla, Lecuona, Albeniz, Villa-Lobos, Ponce, Guarnieri, Théâtre des Champs-Elysées le 4 mars

CD: "Héritages", mêmes compositeurs, sans Liszt et avec en plus Granados, Nazareth et Gottschalk: paru chez DG

David Fray et Simon Ghraichy vous font voyager entre Pologne et Amérique du Sud

Par Charlotte Latour, publié le 17/02/2017

Deux jeunes pianistes, David Fray et Simon Ghraichy, publient des albums prodigieux.

Un peu de piano maintenant avec un voyage entre Pologne et Amérique du Sud grâce aux albums de David Fray et de Simon Ghraichy. D'abord David Fray qui a consacré son nouvel opus à Chopin. Il est originaire de Tarbes dans les Hautes-Pyrénées. À 35 ans, ce voyage aux côtés de Chopin est une grande première pour lui parce qu’il a refusé de jouer Chopin pendant 15 ans, lui préférant Bach, Mozart et Schubert. Comme s’il avait eu besoin de passer par eux pour emmagasiner un savoir, une connaissance, avant de jouer la musique du franco-polonais, une musique que le pianiste considère comme "vaporeuse", "impalpable" même.

On entend bien la ligne de chant, cette mélodie à la main droite toute en lyrisme. Et l’accompagnement, à la main gauche, beaucoup plus rythmique, profond, empreint de nostalgie, un sentiment cher à Chopin, lui qui aimait vivre en France mais a toujours ressenti un manque pour sa Pologne natale. Un compositeur qui se complaît dans la mélancolie dans cette Mazurka en mi mineur opus 17.

Et ça, notre pianiste l’a parfaitement compris : il se plie aussi bien à ses accents nostalgiques, aux tourments de cette musique, qu’aux élans passionnés qu’elle contient. Il nous délivre la musique de Chopin sur le ton de la con dence de son jeu velouté et subtil. Ce superbe disque est d’une grande douceur et surtout jamais ennuyeux ! L’album Chopin de David Fray est paru chez Erato. Le pianiste sera en concert le 24 mars à Lyon et le 18 avril à Paris au Théâtre des Champs-Élysées.

"Heritages" de Simon Ghraichy

On reste au piano mais on change de style avec un artiste cosmopolite : Simon Ghraichy. Un papa libanais, une maman mexicaine. Au départ, il y avait un piano à la maison, sur lequel il s’est mis à jouer tout naturellement, vers 5 ans. Il a pris son temps ensuite, faisant ses études en France, puis ses débuts sur les grandes scènes du Mexique et du Liban, et apparaissant petit à petit aux États- Unis et en Europe.

La carrière est encore jeune mais le garçon a tout de même joué au mythique Carnegie Hall de New York en 2015 et 2016. À 31 ans, il sort son 3e album. Le premier dont on parle vraiment en France. Il s’ouvre et se ferme sur une composition du mexicain Arturo Marquez.

Sur cet album de Simon Ghraichy, il y a la musique sud-américaine de Marquez donc mais aussi du brésilien Villa-Lobos ou encore du cubain Lecuona. Mais l’Espagne est aussi représentée avec deux morceaux de Manuel De Falla et d’Isaac Albeniz. Et il y a également un petit français, Claude Debussy. L’album Heritages de Simon Ghraichy sort la semaine prochaine chez Deutsche Grammophon. Concert à suivre le 4 mars au Théâtre des Champs-Élysées à Paris.

Simon Ghraichy, nouveau prince du piano d'un royaume sans frontières

par AFP, publié le 27/08/2017

Avec ses boucles échevelées, sa personnalité décomplexée et son éloquente virtuosité, il bouscule l'univers feutré de la musique classique. Le pianiste français d'origine libano-mexicaine Simon Ghraichy connaît un début de carrière fulgurant et sans frontières.

Après Lima, Berlin, Paris, son tour du monde l'a conduit en fin de semaine au festival de La Chaise- Dieu en Haute-Loire, où il a interprété la célèbre "Rhapsody in Blue" de l'Américain Georges Gershwin, aux côtés de l'Orchestre philharmonique royal de Liège.

Une première pour ce pianiste de 31 ans et des sonorités jazzy qui lui allaient comme un gant. "Gershwin, les États-Unis et New York, c'est vraiment une histoire d'amour qui dure depuis longtemps. J'ai pas mal vécu là-bas, où j'ai tout de suite eu des opportunités professionnelles, avant même de faire mes débuts en France", raconte Simon Ghraichy qui a déjà donné deux concerts dans la mythique salle du Carnegie Hall.

Une continuité artistique aussi pour le soliste qui s'est fait connaître avec son programme "Liszt et les Amériques", superposant l'oeuvre du dandy romantique hongrois à celles des compositeurs américains et latino-américains qu'il a infuencés.

Avec ce morceau de Gershwin, "on ne peut que penser aux +Rhapsodies hongroises+. Il y a des inspirations lisztiennes dans l'écriture, dans la technique, dans les petites fusées de notes au piano", explique du haut de ses 190 cm le jeune homme à la crinière noir de jais.

"Casser les codes"

Au piano, ses interprétations tout en finesse et flamboyance électrisent. Ses mains graciles semblent comme en enivrées, son corps possédé.

"Les cheveux, ça amplifie le mouvement", plaisante-t-il."Mais c'est vrai que côté personnage, je me sens beaucoup plus proche d'un Liszt déluré ou d'un Gershwin que de Chopin ou de Schumann qui voyaient la vie en gris", affirme l'artiste au tempérament fougueux, qualité de nouvelle "rock star" et de "phénomène musical" par la critique.

"Ça m'amuse mais je m'en fous complètement. Mais si une rock star, c'est être un pianiste qui s'amuse à casser les codes, alors oui je veux bien en être une", ajoute ce jeune homme charmeur et espiègle, très présent sur les réseaux sociaux.

"Il faut savoir être moderne autant par son jeu que par son look et sa personnalité, par sa communication. C'est ça qui attire le jeune public, plus que la notoriété de l'artiste. Il en va de la survie de la musique classique."

"Ma force, c'est que je ne me suis jamais travesti. J'ai toujours été comme ça", assure encore ce natif de Beyrouth à l'enfance cosmopolite.

"Boule de neige"

Fils unique d'un père libanais et d'une mère mexicaine, il découvre enfant le piano dans la maison familiale, simple meuble sur lequel personne ne jouait. Boulimique de partitions, il se lance dans une course à l'apprentissage, "sans pression".

"J'ai fait des études généralistes. Je ne suis pas allé dans des lycées à horaires aménagés. La question d'une carrière professionnelle ne s'est posée qu'au bac. Jusque-là, je prenais ça comme une véritable passion." Ce sera le Conservatoire national supérieur de musique de Paris puis l'Académie Sibelius d'Helsinki. Recherchant les voyages et l'exotisme, le jeune talent pro te de ses racines mexicaines et libanaises pour se produire dans ces pays.

"L'important était de jouer le plus possible. J'acceptais tout, partout, des petits concerts de rien du tout. Mais il y a eu un effet boule de neige. Ça m'a créé des opportunités", relate le pianiste multilingue qui a fait de son métissage culturel un formidable atout.

Dans son troisième album "Heritages", sorti en février chez Deutsche Grammophon, il se démarque en mettant à l'honneur des compositeurs sud-américains peu joués en Europe comme Villa-Lobos ou Lecuona. Le quatrième est pour cet hiver.

Il jouera également à l'Institut du Monde arabe à Paris le 27 octobre puis à l'Opéra de Versailles le 25 mars 2018.

Simon Ghraichy, "le pianiste rockstar" rajeunit La Chaise-Dieu avec Gershwin

par Adrien Pittore, publié le 28/08/2017

Le festival de la Chaise-Dieu est devenu classico-moderne. Tout en offrant des grands classiques baroques, le festival a fait cette année la part belle à des partitions moins habituelles en ces lieux. Mêlant jazz et concerto pour piano, c'est "Rhapsody in blue" de Gershwin qui a été donnée le 26 août, par un pianiste tout aussi inclassable : Simon Ghraichy.

Pour son avant-dernière soirée, le festival de la Chaise-Dieu a proposé le thème des "Symphonies du Nouveau-Monde", avec en point d'orgue, la musique venue des Etats-Unis au milieu du XXe siècle. Simon Ghraichy s'est chargé de jouer "Rhapsody in blue" de George Gershwin, composée en 1924. Si aujourd'hui ce concerto est considéré comme une pièce géniale qui mêle parfaitement la musique classique et le jazz, elle aurait pu ne jamais voir le jour. Pris dans un tourbillon de concerts suite à sa notoriété grandissante, George Gershwin compose cette musique en moins de cinq semaines. Et sa première est plus que controversée car elle présente le jazz, un genre minoritaire et qualifié de divertissement, au même titre que le classique.

"Casser les codes, concilier plusieurs arts", c'est cette démarche de Gershwin qui a séduit Simon Ghraichy, pianiste de génie à seulement 31 ans.

"C'est un homme cosmopolite, qui a su concilier toutes sortes de musiques allant du Broadway au jazz, à la musique classique. En l'occurence, ça me ressemble beaucoup de faire ce mélange de genres. Alors quand on me l'a proposé, j'étais ravi de reprendre cette rhapsodie." -Simon Ghraichy au festival de la Chaise-Dieu.

Un festival classique qui se modernise

Avec ce genre d'initiatives, le festival de la Chaise-Dieu cherche à attirer un nouveau public, qui n'aurait pas la chance ou l'envie de découvrir la musique classique. Simon Ghraichy est d'ailleurs optimiste quant à cette opération de "renouveau". Pour lui, "si l'on continue à ouvrir le festival vers de nouveaux programmes avec humour, intelligence et modernisme, ça ne peut que ramener du monde."

Au festival de La Chaise-Dieu, le jeune Simon Ghraichy fait le spectacle

par France 3 Auvergne , publié le 26/08/2017

Le festival de La Chaise-Dieu (Haute-Loire) est classique et moderne à la fois. Vendredi 25 août, était ainsi présenté une œuvre inédite ici : la "Rhapsody in blue" de Gershwin jouée par une star montante du piano : le jeune Simon Ghraichy.

"Rhapsody in blue", George Gershwin, orchestre philharmonique royal de Liège, direction : Christian Arming; Simon Ghraichy, pianiste; Charlotte Ginot-Slacik, musicologue.

Il a 31 ans et un look à "secouer le classique" comme l'a écrit Le Figaro. Simon Ghraichy, lauréat de la Fondation Czi ra, fait ici ses premières gammes à la Chaise-Dieu, sur les traces de son mentor qui a créé le festival voilà un peu plus d'un demi-siècle :

Et dans cette flamboyante "Rhapsody in blue" écrite en 1924 par Georges Gershwin, entre classique et jazz.

"C'est un homme cosmopolite, qui a su composer toutes sortes d'arts et de musiques, allant du Broadway, au jazz ou à la musique classique. Cela me ressemble pas mal de faire ce mélange des genres et quand on me l'a demandé, j'étais très honoré et ravi de pouvoir apprendre ce morceau parce que c'est la première fois que je vais le jouer ce soir."

Une première, à la fois une surprise et un rêve de jouer ici pour ce jeune virtuose qualifié de "rockstar française du piano".

Une première aussi que cette "Rhapsody in blue" dans l'abbatiale, véritable monument qui marque l'émancipation de la musique américaine en renouvelant la forme du concerto où le soliste et l'orchestre se confrontent.

"C'est un geste quelque part provocateur parce que c'est une manière de ramener le jazz, une musique qui était perçue plutôt comme du divertissement puis sociologiquement était la musique des populations les plus opprimées des États-Unis, dans la salle de concert sous un genre éprouvé. C'était absolument incroyable à l'époque", explique Charlotte Ginot-Slacik, musicologue.

En tous cas, une nouvelle fois, après le violoniste Nemanja Radulovic ou les frères Capuçon, il y a quelques années, La Chaise-Dieu joue résolument la carte des jeunes talents d'aujourd'hui et du rajeunissement sur scène pour espérer, rajeunir aussi son public.

Le pianiste Simon Ghraichy mélange les genres sous les étoiles de Labeaume

par Odile Morain, publié le 07/08/2017

Le festival de Labeaume en Ardèche attire chaque année des interprètes et des spectateurs du monde entier. Fraîche et audacieuse, la 21e édition propose jusqu'au 12 août 2017 une programmation à la lueur de la lune. Le pianiste Simon Ghraichy a ouvert au public une soirée pleine de surprises et de bonheur.

Chaque année depuis 20 ans, le festival de Labeaume en musiques enchante l'Ardèche méridionale. Situé au coeur de la nature sous les rochers des falaises, le cadre est à lui seul porteur de merveilleux. A cela s'ajoute l'énergie débordante des organisateurs qui oeuvrent pour inviter des interprètes de renommée internationale.

S'ils aiment le cadre majestueux, les habitués du festival ardéchois savent aussi que chaque édition réserve son petit lot d'heureuses surprises. Cela a été le cas avec le prodigieux pianiste Simon Ghraichy.

Une savante combinaison des genres

Il joue aussi bien Schumann, De Falla, Lecuona, ou Debussy, convoque le répertoire classique en y introduisant des influences afro-cubano-ibériques. Simon Ghraichy fait voler en éclat les codes et séduit tous les publics. "Ces musiques sont accessibles à tout le monde, elles parlent directement au cœur et à l’émotion avec le rythme, la mélodie, la chaleur, l’emballement qui peut y avoir dedans et pour certains spectateurs c’était la première fois qu’ils entendaient de Schumann. Combiner les deux c’est à la fois pédagogique et du pur plaisir", explique-t-il à propos de son programme.

Le chouchou dans le monde entier

Adulé par la presse spécialisée, le jeune pianiste franco-libanais-mexicain cumule autant les origines que les styles qu’il aborde. Simon Ghraichy est apprécié par ses pairs pour sa virtuosité et ses orientations artistiques marquées. Quant aux auditeurs moins aguerris ils aiment sa personnalité décomplexée et son charisme.

Après la standing ovation du Carnegie Hall de New York, le Théâtre des Champs-Elysées à Paris, le musicien a ouvert aux étoiles de Labeaume un concert de toute beauté. "C’était sublime" lancé l’un des spectateurs en sortant du concert. "Je trouve ça merveilleux, la qualité du pianiste et les musiciens sont d’un niveau remarquable", assure encore une spectatrice qui vient chaque année de Londres à Labeaume en Musiques.

Entre Orient et Occident, le festival 2017 offre dix-sept concerts en forme d’épopée moderne des mille et une nuits.

Senlis : Simon Ghraichy, une rock star du piano au festival Senliszt

Hervé Sénamaud | 01 novembre 2017

Du 3 au 5 novembre, la chapelle Saint-Frambourg accueille un festival à la fois dédié au compositeur Liszt et au pianiste Georges Cziffra, qui avait acheté cette chapelle. Simon Ghraichy, un des musiciens les plus emblématiques de la nouvelle génération, sera présent.

L’ambassadeur de Hongrie, le directeur de l’Institut hongrois, des élus et des représentants du ministère de la Culture... Il y aura des invités de marque, de vendredi à dimanche, au festival Senliszt.

Si l’événement rend hommage à l’œuvre de Georges Cziffra, les véritables vedettes seront les musiciens de grand talent qui ont accepté de figurer à l’affiche. L’occasion, aussi, de mesurer le chemin accompli par ceux qui se sont distingués par le passé dans le concours de la Fondation Cziffra, dont la finale fait partie intégrante du festival.

Ainsi, le pianiste Simon Ghraichy, lauréat 2011 de la Fondation, sera à l’affiche de la chapelle Saint- Frambourg ce vendredi à 20 heures, pour la soirée inaugurale. « Avec l’orchestre Monarchie de Budapest et Isabelle Oehmichen, également pianiste, il interprétera le Concerto N° 2 en LA majeur de Liszt, détaille Vincent Berczi, de la Fondation Cziffra. Ce sera une grande première car il n’a jamais interprété cette œuvre sous cette forme. »

Français d’origine mexicaine et libanaise, Simon Ghraichy se produit désormais dans les plus grandes salles de concert du monde, où son allure de musicien de rock et son style flamboyant sur scène lui ont valu le surnom de « rock star du piano ».

Le musicien fera également partie du jury pour le 47e concours de la Fondation Cziffra, dont la finale publique aura lieu samedi à 19 heures. Les six finalistes auront chacun trente minutes pour faire l’étalage de leur virtuosité. Et suivre les traces de Simon Ghraichy et de tous les autres lauréats de la Fondation qui se produisent dans le monde entier.

A Senlis, le festival "SenLiszt" rend hommage à Liszt, à Mozart et à Cziffra

Bertrand Renard | 10 novembre 2017

Le flamboyant Simon Ghraichy

Le flamboyant pianiste au physique de mannequin (voir ma chronique du mois de mars) est d'une tenue, cette fois, si sobre, que je ne m'en souviens guère. Veste brique, je crois, mais toute l'allure est tout de même étudiée. Ghraichy joue le "2e concerto", à la partie d'orchestre réécrite pour cordes par Jean-Louis Petit. Avantage de ce genre de transcription: pouvoir être emmenée dans des festivals de musique de chambre. Et d'ailleurs ... Brendel a enregistré un "12e concerto" de Mozart et Luisada un "1er concerto" de Chopin avec des ensembles de cet ordre. Inconvénient, Liszt étant un bien meilleur orchestrateur que Chopin (ce n'est pas difficile!), dans les passages très "orchestrés", cela manque singulièrement de puissance.

Mais Ghraichy, qui m'avait beaucoup intéressé en mars dans la "Sonate", est irréprochable.

Ghraichy joue Liszt comme il faut le jouer

Ce "2e concerto" est meilleur que le premier. Dans le premier, à l'orchestration un peu épaisse, Liszt nous dit: "Voyez la virtuosité de mes doigts". Dès le début du second (qui ressemble, par Ghraichy et ses camarades, au quintette avec piano que Liszt n'aura jamais écrit), il nous dit au contraire: "Voyez comme, avec ce début rêveur, ce piano en tierces opposées, je sais être profond" Et Ghraichy tient cela, tout au long de cette intense rhapsodie qui alterne le brillant et le rêve, le martial et l'éthéré, avec toute la beauté de toucher possible et en jouant Liszt comme on doit le jouer. Je m'explique: sans jamais reculer devant sa virtuosité, en l'assumant même (Ghraichy a largement les doigts pour ça); et sans jamais négliger les passages plus intensément musicaux.

Pierre, marbre et Amérique latine

Mais il le fait avec une très grande intelligence: par exemple il fait sonner comme il se doit certains accords héroïques et juste après, en ralentissant imperceptiblement, il donne une couleur moins virile, plus humaine, à d'autres accords. Un peu comme si la pierre blanche succédait au marbre. Qualité supplémentaire: sans jamais perdre de vue l'arche de l'œuvre, cette construction fantasque qui trouve tout son sens quand le piano lisztien se lâche vraiment mais que le cavalier Ghraichy tient fermement les rênes jusqu'au bout, d'autant plus fermement que, dans les accords fougueux du final, il est facile d'être virtuose et moins facile d'être musicien.

Triomphe, et quelques bis de sa chère Amérique latine, dont j'avais dit que le lien avec Liszt, malgré ce qu'en pense le pianiste, ne me semblait pas d'une évidence absolue.

Simon Ghraichy : “Le piano doit rester sauvage, déchaîné, animal !”

Judith Chaine | 10 mars 2018

A l’image de ses origines métissées, le pianiste classique aime établir des ponts entre différentes cultures et séduit grâce à son sens inné du rythme.

Pourquoi, dès lors qu’on arbore des costumes dignes de la fashion week, est-on taxé de pop star ? Pourquoi un musicien classique, qui plus est aujourd’hui, doit-il être vêtu comme un pingouin ? Le pianiste Simon Ghraichy, à l’instar des Khatia Buniatishvili, Jean Rondeau, Nemanja Radulovic et autres Yuja Wang, électrise ce monde en noir et blanc, et pas seulement niveau look. Nouvelle signature du prestigieux label jaune (Deutsche Grammophon), il est en concert en France ces prochains jours. Nous l’avons joint par téléphone alors qu’il arpentait les rues de Boston avant un récital à Harvard…

Libanais de naissance, mexicain d’ascendance et parisien d’adoption, Simon Ghraichy est trinational. Peut-être est-ce pour cela que ce pianiste de 33 ans habite à la frontière de trois quartiers dans le coin de la Bastille, quand il n’est pas à New York ? Ce qui est certain est que cet enfant d’un père avocat libanais et d’une mère psychologue mexicaine adore Paris où il a vécu à diverses périodes, « enfant pour fuir la guerre du Liban, précise-t-il, et adolescent lorsque j’intègre la classe d’Hortense Cartier-Bresson au Conservatoire de Boulogne ». Ses parents lui ont toujours parlé français, mais il s’exprime également en arabe, espagnol et anglais.

Simon Ghraichy raconte que c’est le piano qui l’a choisi. Il était là. Un héritage — un mot qu’il affectionne car c’est le titre de son dernier album. A force de passer devant, l’enfant ouvre la gueule de la bête que personne ne caressait… Il l’apprivoise ; petit à petit, vers l’âge de cinq six ans, il en sort des mélodies. Balloté aux quatre coins du monde, le piano est le confident privilégié de ce fils unique… Après un bac scientifique, alors que son entourage pense qu’il prépare ses examens pour entrer en école de commerce, Simon Ghraichy s’inscrit au concours du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Reçu dans la classe de Michel Beroff, ses parents se rendent à l’évidence : leur fils sera musicien ! Suivra une enrichissante escale Erasmus à l’Académie Sibelius d’Helsinki où il profite des conseils éclairés de Tuija Hakkila.

Brest. Les Matheus subliment trois grandes œuvres de Beethoven

Ouest France | 25 mars 2018

Trois heures de concert. Du grand Spinosi. Le public du Quartz, à Brest, tenu en haleine de bout en bout.

Bien sûr, le Quartz est plein à craquer, comme à chaque passage des Matheus. Mais en ce samedi soir, on commence par râler. Durée annoncée… 2 h 40. Cela risque d’être un peu long.

Mais c’est sans compter sur le talent de Jean-Christophe Spinosi qui, dès les premières mesures de « cette folle nuit Beethoven », comme il nomme ce programme marathon dédié au compositeur, remet les pendules à l’heure.

Beethoven, compris comme rarement. La Cinquième symphonie est une merveille. Le chef en négocie chaque virage avec finesse et sensibilité. Il fait éclater les finales comme de légères bulles de champagne ou des rosaces de feux d’artifice qui s’effacent lentement dans le ciel. Magique, vraiment.

On est loin des directions à la hussarde qui accompagnent trop souvent cette œuvre célébrissime. Tout est juste dans ce tempo qui ne lambine pas. On regrettera peut-être un mauvais équilibre des cuivres.

Son arrivée ne manque pas de panache. La jeune star du piano, Simon Ghraichy, fait sensation avant même d’avoir touché le clavier. Crinière au vent et Louboutin argentés aux pieds. En parfait accord avec les valeurs défendues par Matheus d’une musique classique sérieuse qui ne se prend pas au sérieux.

Trois bis

Place au concerto n° 5, cet Empereur dont Beethoven reniera très vite la dédicace pour ne laisser dans nos cœurs qu’un immense concentré de beauté, entre larmes et béatitude. « Le compositeur, déjà sourd, ne l’était pas quand il écrivait » s’émeut Jean-Christophe Spinosi. Et là encore, on comprend immédiatement l’aura qui émane du soliste.

Face au Bösendorfer, il développe un jeu très chantant, fait de contrastes saisissants. Il plaque, il effleure, il vit la musique, la passion. Beethoven n’aurait certainement pas renié cette interprétation. Trois bis seront nécessaires avant que le public accepte de le laisser quitter la scène.

Comment ? Déjà presque la fin ? Avec la Sixième symphonie pour nous apaiser. La fameuse Pastorale… La référence au film Soleil Vert s’impose. Il est 22 h 30. On n’a pas vu le temps passer. Chapeau bas, maestro ! Quel sublime voyage au pays de Beethoven vous nous avez offert !

Simon Ghraichy, la rockstar du piano

Jean-Pierre Montanay | 28/08/2018

Ce virtuose franco-libano-mexicain bouscule les codes du piano classique.

Lorsqu'il voyage entre deux concerts, ce Français d'adoption né d'une mère mexicaine et d'un père libanaisa le choix entre trois passeports. Ses parents, psychologue et avocat, souhaitaient qu'il passe les concours des écoles de commerce, mais sa passion précoce pour le piano était trop forte. Après des études au conservatoire de Paris, il a été remarqué par un critique américain du Wall Street Journal, qui a fait décoller sa carrière internationale. Il faut dire qu'avec son look flamboyant, son mètre 90 et sa chevelure bouclée de rocker, Simon Ghraichy détonnait dans le milieu feutré du piano classique. La presse internationale lui a d'ailleurs trouvé un surnom : "La rockstar du piano". Dans son costume flashy, sur scène, le musicien fait chavirer tous les publics en cassant les codes du classique avec des sonorités subtilement pop. Le virtuose métissé y fait souffler un vent de modernité et d'audace.

A 32 ans, bardé de récompenses, ovationné pour ses récitals dans les plus grandes salles du monde entier comme le Carnegie Hall à New York, il s'impose comme l'un des pianistes français de classe mondiale.

En juillet dernier, il a fait sensation au festival " Un violon sur le sable " de Royan.

Vidéo réalisée par . Keep in News pour l'Express : https://www.lexpress.fr/culture/musique/simon-ghraichy-la-rockstar-du-piano_2031857.html

EMISSIONS TV et radio

Quotidien de Yann Barthès

Entrée Libre, émission du 22 mars 2017

C à vous, émission du 15 février 2017

LCI, Matinale du 14 février 2017

Europe 1 Social Club - Frédéric Taddeï - 15 mars 2018

Lara SIDOROV

Concert Talent

France/Russie/China Management

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© Credit photo couverture : Antonin AM