De quoi parle-t-on ?
Le salon Mobile World Congress (ou MWC pour les intimes) est un event mondial organisé par le consortium GSMA qui regroupe 850 entités de la mobilité mondiale. Il fête ses 30 ans. Depuis 2016, GSMA est partenaire de la Catalogne par le programme mSchools et un fond régional catalan. Pour mettre en avant les avancées pédagogiques numériques, le Youth Mobile (YoMo) a été créé cette année. En parallèle, sur ce modèle de sous-salon, ou salon satellite, les starts-up de la mobilité ont leur espace nommé 4YFN (4 Years From Now).
Le MWC 2017 en 5 points
Sans être exhaustif (car d'autres sites le font mieux que moi) voici ce que je retiens pour Sophiae et Realease des annonces de cet événement majeur.
1- Prendre en compte les constructeurs chinois dans nos offres mobiles et se rapprocher de leurs sièges français (comme on le fait pour un Apple).
2- Penser une solution éducative autour des smartphones, autant qu'autour des ordinateurs et tablettes. La 4G et bientôt la 5G sont des vecteurs de facilité pour les infrastructures.
3- Les smartphones à suivre de près :
Je fais l'impasse sur les Sony et ZTE (et autres) qui n'ont pas d'intérêt selon moi. Je pense aussi très sérieusement qu'au vu de la montée en puissance et de la baisse des prix, le smartphone peut devenir LA solution à de nombreux déploiements. C'est un risque de croire cela en ce moment très orienté tablettes et PC, mais je n'y vois que des avantages... A creuser.
4- Les tablettes et ordinateurs :
5- Les objets connectés : l'IoT (Internet of Things) et la 5G ont occupé beaucoup de place. Je pense que les bons que vont faire les réseaux entre la 4G et la 5G sont extraordinaires (si ce réseau est capté partout). La démo du contrôle à distance de véhicules par cette 5G est juste incroyable. Parmi les avancées technologiques pour nos devices chéries, je retiens trois points :
... et je fais l'impasse sur les voitures, des montres, de la domotique... en même temps ce salon n'était pas mon focus principal 😜
Le YoMo en 5 points
Difficile de résumer un (triple) salon. C'est fait pour le MWC. Je vais m'y tenter quand même pour la partie YoMo, et de nouveau en 5 points... en espérant que ce soient des points de départs vers plus loin.
1- L'humain au centre : contrairement aux salons que j'ai déjà visité, ce salon éducatif est fait par les profs (et leurs élèves) pour les profs (et leurs élèves). Les dirigeants scolaires sont bien là. Les entreprises aussi. Mais le centre est un Capharnaüm de workshops en tout genre (centré sur la Science et les IT évidemment). L'humain et sa capacité à rendre l'outil pertinent est au coeur. Les allées du salon ne sont pas les vitrines high-tech du MWC ou les terrains de chasse de commerciaux du 4YFN. On est entre humains et ça fait du bien. Les quelques conférences aux abords des stands sont les rares moments de théorisation : ce salon est orienté outils et pratiques.
2- La techno mûre pour tous : là aussi, la technologie ne s'efface pas mais elle est à sa place. On croise un atelier mathématiques autour d'objets en bois à côté des casques VR HTC Vive. Personne ne s'étonne de cela. Et si les casques d'HTC sont là, c'est qu'ils sont abordables. Idem pour les Kinects qui permettent de capter des mouvements. La technologie ne date pas d'aujourd'hui, mais les développeurs catalans ont créé des solutions pédagogiques comme une chasse aux bactéries sous-marines nommée SeaDance. Parmi les nombreux ateliers, j'ai aussi vu des 10-12 ans fabriquer des cartes mères à base de cartons ou d'autres développer leur créativité algorithmique avec des tuyaux et des fils... avant de passer à Minecraft !
3- La robotique : elle est partout. Parrot n'est présente que par un petit AirBorne qu'on voit à peine. La part du lion est pour MakeBot (mBot) et Lego (aussi chers ici qu'en France). Au second plan, les MakeyMakey et les Arduino sont mis en avant. Cette solution (que je mets en parallèle des Raspberry) est à mon sens incontournable : mettons des outils maléables, des pages blanches robotiques dans les mains des élèves ! Car même si les profs ici expliquent qu'ils tutorialisent et accompagnent, les élèves sont vite mis en situation de créer et non de reproduire. On est loin de la simple programmation avec des codes ou du pilotage. On appréhende la robotique comme un outil de création et un objet à maîtriser jusqu'au bout.
4- Les marques engagées : cela ne surprend plus personne qu'Apple, Google et d'autres s'engagent dans l'Education. Pendant le YoMo c'était surtout HP. Mais au détour d'une allée, il y avait aussi SEAT (le constructeur de voitures), la Caixa (la banque) et encore Carrefour. J'entends déjà gronder ceux qui pensent qu'on vend l'âme de nos écoliers aux démons du commerce. Mais j'entends aussi que si ceux qui ont des moyens ne deviennent pas des mécènes pour les classes, ou des partenaires de projets, peu de choses sont possibles. Personnellement, je verrai bien PSA et Renault participer à l'Education routière, nos banques investir dans des sites ressources comme educaixa.com et nos grands magasins subventionner des projets scientifico-culinaires. On peut même rêver que le programme mSchools co-financé par la Catalogne et GSMA, puisse voir le jour dans des régions françaises...
5- La science : il y a un projet qui m'a particulièrement plu. Ce n'est pas une application pour tablette. Encore moins un objet technique ou le Nokia 3310. Mon coup de coeur va à un projet scientifique européen autour des mouches à fruits (fruit fly). Oui vous avez bien lu : capturer et analyser des mouches simples, sur tout notre continent, afin de participer à une recherche scientifique. D'autres l'ont fait avec d'autres thèmes. Ici ce qui me plait est que chaque outil, analogique et numérique, est pertinent, à sa place. J'ai senti dans ce projet, une vraie synergie entre la technologie et l'apprentissage. Il n'est pas question que chaque classe ait le même équipement : l'équipement est même secondaire. L'idée généralisable que je retiens de ce projet est de faire un projet commun avec les moyens de chaque classe participante. Que ceux qui ont plus d'outils numériques partagent avec ceux qui en ont moins. Que l'objectif pédagogique soit premier. Et que ceux qui ont plus de mouches... les partagent ! 😅 Et vice-et-versa. "Un monde uni, mais tous différents", disait un slogan vu près du MWC.
Site source : http://www.melanogaster.eu
Emmanuel Quatrefages - www.sophiae.fr
Credits:
CC-BY-NC