Fontenay-le-Comte est connue pour être la ville vendéenne ayant conservé le plus de son patrimoine historique. Elle existe depuis l'an 1000. Si on lève le nez, scrute les façades, déchiffre les frontons, le patrimoine révèle ses secrets.
La Maison du Dauphin
Voyez-vous les quatre visages au-dessus de chaque fenêtre ? Ils ont une signification particulière pour cette maison située au 26, rue des Loges. Si l’on observe bien, il y a trois portraits de femmes, jeune, adulte et mûre, et un d’homme. « L’hiver est symbolisé par l’homme, qui porte la barbe. Le printemps, c’est la femme la plus jeune, puis on a l’été, dont la jeune femme porte une couronne de blé, et une femme plus âgée, qui est l’automne », raconte avec passion, Marie-Gabrielle Giroire, animatrice de la visite, organisée par Fontenay ville d’art et d’histoire.
Le détail est poussé jusqu’au bout. Les balcons qui barrent les fenêtres sont enrichis de feuille de vigne. Elles sont présentes sous l’automne, saison des vendanges.
Le propriétaire de l’hôtel Gobin aimait prétendre être noble. La tour ronde de l’hôtel en est significative. « Depuis l’époque médiévale, les tours rondes sont les faits des nobles, des seigneurs. C’est un symbole, mais le propriétaire n’en était pas un. » Jacques Gobin avait même fait construire des cuisines dans les soubassements. Maintenant, regardons les détails de cette jolie propriété...
Il s’agit d’un personnage culte de nos voisins des Deux-Sèvres et de la Vienne. C’est la fée Mélusine. La légende raconte qu’elle déposait des pierres dans les villes. C’est comme cela que Vouvant ou Mervent auraient été fondées. Mais à Fontenay, cette légende n’existe pas. Sa présence ici est une énigme…
Chaque samedi soir, elle se transforme en mi-femme, mi-poisson. Cette forme a été immortalisée dans la pierre ici.
Si on attire votre œil en bas de l'hôtel Gobin, que voyez-vous ? Les soubassements étaient utilisés par Jacques Gobin comme cuisine. Tout un symbole de noblesse encore, pour celui qui rêvait d'en être.
La fontaine des Quatre Tias
A l'origine, le fronton de la fontaine était vierge. Dans un style très Grèce ancienne. Pourtant, ce n'est plus le cas aujourd'hui. "En 1898, le conseil municipal de la ville fait réparer la fontaine des Tias. Cette réparation est confiée à De Rochebrune, également propriétaire du château de Terre-neuve", développe Marie-Gabrielle Giroire. Pour attribuer au monument des lettres de noblesse, il a fait rajouter des blasons et des symboles de l'art ancien.
"Fontenay, source jaillissante des beaux esprits". Cette inscription se trouve sur le fronton de la fontaine des Quatre Tias. Elle aurait été prononcée par François Ier. Ce dernier n'a jamais mis les pieds dans cette ville, mais il était proche de François Rabelais, qui y a fait ses débuts, comme moine franciscain. De nombreux autres brillants esprits ont façonné Fontenay, comme André Tiraqueau. "Mais aujourd'hui, il est surtout connu car il a donné son nom à un collège", regrette Marie-Gabrielle Giroire.
Credits:
Ouest-France