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Aterrados 2017 – Argentine. Réalisation : Demián Rugna. Scénario : Demián Rugna. Avec : Maxi Ghione, Norberto Gonzalo, Elvira Onetto, George L. Lewis, Agustín Ritanno.

Si la qualité de certaines productions du catalogue horreur de Netflix peut être critiquée, il faut tout de même reconnaître une vertu à cette plate-forme.

Elle donne accès à des films venus de pays dont les œuvres sont parfois difficiles à trouver en France. On avait eu l’exemple récemment avec le très bon May the Devil take you, originaire d’Indonésie. Jamais les Français n’auraient eu accès à l’œuvre sans Netflix. Le même constat vaut pour Aterrados, venu d’Argentine.

Alors qu’il vient de rentrer chez lui, Juan est interpellé par sa femme. Celle-ci, effrayée, lui dit qu’elle entend des voix lui annonçant sa mort. La nuit suivante, elle est tuée par une mystérieuse entité. Juan est arrêté, mais rapidement, un groupe de spécialistes du paranormal va se former pour démontrer l’innocence de Juan, mais aussi prouver que tout le quartier est la scène de phénomènes inexpliqués.

Assez peu de films de genre argentins sont arrivés jusqu’à nos contrées. Rien que pour ça, ne serait-ce que par curiosité, Aterrados vaut le coup d’être vu. Surtout pour ça, en fait. Parce qu'au final, le film de Demián Rugna n’a rien de vraiment extraordinaire.

Un mystère complexe...

Rapidement après le lancement d’Aterrados, on pense avoir devant soi une assez banale histoire de fantômes. On se trompe. Il n’y a rien de banal dans le synopsis de ce film. Pour la simple raison qu’il mélange énormément d’éléments, pas toujours cohérents entre eux, pour monter son suspens. On aura ainsi droit, pèle-mêle, à des passages s’inspirant des films de fantômes, de zombies, de monstres, mettant en scène plusieurs plans d’existence et évoquant une possible infection. Wow.

...parfois difficile à suivre

Le rendu est, autant le dire, brouillon. Aterrados ne brille pas par la qualité de son scénario. Sans tomber dans le ridicule, l’histoire reste trop confuse pour intéresser vraiment. Il faut dire que, pour les non-hispanophones, les sous-titres français n’aident pas. De piètre qualité, ils annoncent parfois le contraire de ce que dit vraiment un personnage. Évidemment, ça ne facilite pas la compréhension.

Les dialogues sont eux aussi confus. Plusieurs passages semblent forcés, des personnages annonçant des informations, certes importantes, mais dans un contexte qui semble incongru. L’interprétation, un peu inégale, est souvent en cause, mais on sent tout de même un problème dans l’écriture.

Des personnages réalistes

Ainsi, l’ambiance d’Aterrados ne prend jamais vraiment. C’est dommage, parce qu’il y a de bonnes choses. Notamment dans le choix des personnages formant notre groupe d’enquêteurs. On ne se retrouve pas avec un ensemble de jeunes premiers qui se lancent à l’aventure, poitrines saillantes, abdos d’acier et sourire ultra-bright à l’appui. Nos enquêteurs, en fait, ont au final l’air assez commun.

Tous déjà âgés, ils sont dépeints de façon réaliste, non forcée. Comme la meneuse, chasseuse de fantôme renommée, qui avec son appareil photo et son allure soignée donne plus l’impression de sortir du club d’ornithologie du coin. Le personnage du flic, fatigué et effrayé, contribue aussi grandement à ce côté réaliste. Nos héros sont en fait des gens relativement ordinaires, donc plutôt crédibles.

Une horreur atypique et inattendue

Et puis, même si l’ambiance est bancale, on se prend au jeu. On veut savoir ce qui se passe. L’une des bonnes idées d’Aterrados est d’avoir placé son action non pas dans une seule maison ou autour d’une seule personne, comme on est habitué à le voir. C’est tout un quartier qui est touché. Le phénomène s’étend et se manifeste de façons diverses, permettant de rythmer les événements. On sent des longueurs, mais jamais assez pour décrocher complètement.

L’esthétique du film, morbide, est réussie. Plusieurs passages sont marquants. Quelques artifices sont bien utilisés pour faire grimper la tension. Rugna privilégie des actions rapides, inattendues, à une lente montée d’angoisse qui nous amène à un résultat qu’on avait vu venir. Seuls quelques effets numériques passablement ratés sont à déplorer.

L’anecdote

La production d’un remake en anglais d’Aterrados a été annoncée fin 2018. Demián Rugna reviendra à la réalisation mais c’est Sacha Gervasi qui sera en charge de l’écriture. La production, elle, sera assurée par Guillermo del Toro.

Aterrados est un film assez atypique. Donnant peu de réponses satisfaisantes sur les événements qui se déroulent, il vaut plus par son esthétique que par son scénario.

L’ensemble est perfectible, certes, mais intéressant.

2,5/5

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