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A la découverte des 15 lieux Un reportage de Mathias Averty - Photos de Patrick Garçon et Christiane Blanchard

15 lieux pour réinventer la ville

En 2018, la collectivité invitait les Nantais à réinventer 15 lieux à travers la ville. Un an plus tard, les projets lauréats fleurissent dans les 11 quartiers de la Cité des Ducs. Écolos, solidaires ou culturels, ces 15 lieux sont avant tout des lieux de vie et de rencontre : vous pouvez pique-niquer au jardin Babon’heure, rue Babonneau, flâner sur les rives de Rêver Sèvres ou encore collecter des invendus alimentaires à l’espace Guinaudeau. D’autres lieux vont éclore cette année. Notamment l’incubateur de Scop l’Ouvre Boite 44, dans les anciens bains-douches municipaux ; mais aussi une Champignonnière qui vous permettra de cueillir de délicieux shiitakés (champignons) dans la Chapelle du Martray.

Suivez l'actualité des 15 lieux sur le site du Dialogue Citoyen.

La Galerie Zéro Déchets

En moyenne, un Français produit 530 kg de déchets par an. Beaucoup trop pour les membres du collectif Zéro déchet ! Ces citoyens nantais, qui se sont regroupés il y a deux ans pour chercher comment réduire leur empreinte écologique, se sont saisi de l’opération 15 lieux pour transformer l’ancienne galerie Dulcie-September en Galerie Zéro déchet. 115 m2 ont ainsi été aménagés en « maison témoin », un lieu de vie insolite et écolo qui sensibilise les visiteurs à la gestion des déchets et au recyclage. « La galerie est un lieu d’exposition, mais aussi de rencontre et de transmission contre le gaspillage, expliquent Léa, Charlotte et Christian, membres du collectif. C’est pourquoi nous laissons carte blanche à un réseau d’associations pour y donner des conférences ou animer des ateliers pratiques. »

Pour ces bénévoles, la réduction des déchets impacte directement notre consommation, notre alimentation notre santé, et bien sûr l’environnement. Elle s’envisage comme une démarche globale, en quatre mots-clés : réduire, réutiliser, réparer, recycler. Avec la Galerie, le collectif a l’opportunité de transmettre les bonnes pratiques au plus grand nombre, en particulier aux non-convaincus. « Nous nous inspirons beaucoup du best-seller La famille presque zéro déchets, un manuel humoristique écrit par une famille landaise qui a réussi à réduire de 90 % ses déchets, explique Charlotte. Nous sommes là pour agir, pas pour donner des leçons. La réduction des déchets, c’est un long chemin sur lequel chacun avance à son rythme ! »

La Cocotte Solidaire

Déserté pendant 7 ans, le bâtiment en verre situé au bout de l’île de Versailles est devenue la Cocotte solidaire. Trois habitantes du quartier et amies de longue date y organisent des ateliers cuisine, où les participants composent, ensemble, un repas sain et copieux à partir d’invendus, de filières bios et de producteurs locaux. « Par la cuisine, nous voulons créer du lien social entre les habitants du quartier, explique Pauline Olivier. Nous croyons beaucoup au bouche-à-oreille : c’est comme cela que nous avons réussi à faire venir des personnes isolées ou précaires. » La Cocotte est ouverte tous les jours et les repas y sont à prix libre. N’hésitez pas à venir mettre la main à la pâte !

L'espace vert Le Fort

« Avec ses vieilles maisons et ses petits chemins, notre quartier au nord de Nantes-Erdre ressemble à un vrai petit village, remarque Sophie Labeille, bénévole de l’association le Fort de Saint-Jo. Mais il nous manquait une place conviviale pour se retrouver. » C’est chose faite avec l’aménagement du Fort. Cet espace vert accueille aujourd’hui un terrain de pétanque, un potager pédagogique pour s’initier au jardinage et un petit kiosque à musique pour programmer des soirées festives. « Le Fort va devenir un point de rencontre convivial et intergénérationnel entre les anciens et les nouveaux habitants du quartier, mais on compte bien trinquer avec les Nantais curieux venus de tous les quartiers ! »

Au pied d’un If

À bord de leur « Cantinamots », Didier et Karine de l’association Clown en Nez Veille sillonnent le quartier Doulon-Bottière pour animer des ateliers d’écriture. « On invite tous les passants à se prendre au jeu... surtout ceux qui ne se sentent pas l’âme d’un poète, explique le duo. Nous sommes chaque fois surpris par la spontanéité et de la richesse de leurs textes. Alors nous les collectons pour les afficher autour de l’If de Landreau. » Chaque collage donne lieu à un petit événement animé par des ateliers poétiques ou des séances des contes. N’hésitez pas à vous y rendre pour découvrir les futurs poètes nantais !

Le 23

Un nouveau nom, une décoration au goût du jour et même un jardin partagé... La salle Bretagne s’est offert une deuxième jeunesse ! Sous la houlette de l’association Big City Life, elle est devenue le 23 : un espace culturel et convivial au cœur du quartier Hauts-Pavés Saint-Félix. Imaginé en lien avec les habitants, il accueille des concerts, de la danse, du théâtre ainsi que des cours de yoga ou des spectacles jeune public. « Ce lieu chargé d’histoire est assez polyvalent pour nous permettre de tisser une programmation artistique riche et éclectique, majoritairement gratuite, se réjouit Nicolas Bernardeau. Le directeur de Big City Life ambitionne de faire du 23 « un carrefour d’expression pour les différentes associations culturelles nantaises. Nous imaginons même faire des projections, en clin d’œil à l’histoire de cette salle qui a un temps été un cinéma de quartier. »

Fresch'heure

Des pommiers, des framboisiers, du sureau noir... on trouve 40 arbres et arbustes à Fresch’heure, le nouveau verger urbain qui surplombe les facs. « Nous voulions créer un espace pour les étudiants et les gens du quartier, qui vivent ensemble sans forcément se croiser, explique Yann Lescouart, bénévole de l’association Nantes ville comestible. Nous les avons réunis avec un spécialiste de la permaculture pour concevoir cet espace vert agréable. Un cabanon de jardin et une cuve pour récupérer les eaux de pluie ont été installés. » Puis l’association a laissé la vie reprendre ses droits : « Aujourd’hui ça pousse, ça bourdonne, Fresch’heure est devenu un espace de convivialité mais surtout de biodiversité ! »

Espace Guinaudeau

Une cabane de jardin et un petit potager ont remplacé les herbes folles de l’espace Guinaudeau. Ce terrain en friche a été réaménagé par l’association DLC (Détournement libre de consommables) pour devenir un lieu de distribution de dons et d’invendus alimentaires. « DLC est née sur le modèle allemand du food sharing, explique son fondateur Clément Chedmail. Nos 150 bénévoles font la tournée des invendus dans les supermarchés pour les redistribuer dans les différents quartiers de la ville. Nous sauvons chaque année près de 90 tonnes d’invendus et travaillons avec une vingtaine d’associations. »

Ce nouvel espace d’échange et de redistribution ouvert à tous permet aux Nantais d’acquérir les bonnes pratiques en matière de lutte contre le gaspillage. À terme, l’association compte diversifier ses activités : « D’ici 2 ou 3 ans, nous aimerions créer un magasin gratuit pour redistribuer des vêtements et des produits non alimentaires. »

Rêver Sèvres

Hier encore, les herbes folles grignotaient les rives de la berge Sellier-Goudy... Aujourd’hui, elles laissent place à un joli ponton, une buvette et une estacade à l’ombre des arbres. Les passants et les habitants du quartier peuvent s’y désaltérer, flâner et contempler la rivière. «La Sèvre, c’est le poumon vert de notre quartier ! explique Laetitica Baillet, membre de l’association Rêver Sèvre. Ce projet nous a permis de la rendre aux Nantais tout en préservant son écosystème, c’est pourquoi nous avons un partenariat avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Dans les prochains mois, Rêver Sèvre est vouée à accueillir le club de canoë-kayak, une guinguette, un hall d’échange avec des amap et des services de proximité pour favoriser l’économie circulaire et locale. « Nous vivons dans un quartier très cosmopolite où se croisent des petits propriétaires, des habitants de logements sociaux et des résidents d’EHPAD : nous espérons qu’ils s’approprieront ce lieux unique ! »

Cours Cathuis

Agrémenté d’un composteur en bois et d’un potager, le cours Cathuis est devenu le nouveau lieu de rendez-vous des habitants du quartier. « On souhaitait redynamiser les liens sociaux dans le quartier, avec un espace convivial et utile, raconte Andréas, l’un des porteurs du projet. Nous voulions aussi faire quelque chose de simple et agréable, à l’échelle de ce lieu discret. Une parenthèse de calme, au sein de la ville, pour se reposer et pourquoi pas apprendre à jardiner ou à composter ses déchets. » Andréas insiste beaucoup sur la dimension participative et inclusive du projet : « Tous les habitants ont été invités à proposer leurs idées, d’autres aménagements sont à venir, nous n’en doutons pas, car ce lieu reposant a aussi pour but de faire émerger des initiatives de quartier. »