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le pole s former les jeunes en décrochage aux métiers du numérique

Pour lutter contre l’exclusion des jeunes peu diplômés ou en décrochage et des demandeurs d'emploi, l’association LePoleS a ouvert des tiers-lieux où elle propose des ateliers de découverte, de remobilisation et des formations professionnelles aux métiers du numérique. Des projets labellisés par la Grande Ecole du Numérique, soutenue par le CGET, qui cible particulièrement les formations situées en quartiers prioritaires de la politique de la ville. Présentation avec Idir Igoudjil, responsable du pôle numérique au Pôle S, que l’on a rencontré à l’école du web de Poissy (78).

1. Dans quel contexte et avec quelles missions en particulier s’est créée l’association ?

II : "Le Pole S a été l'une des premières associations de l’insertion par l’activité économique (IAE), créée dans les quartiers à la fin des années 1980, dans un contexte de chômage de masse. Le principe est de proposer aux demandeurs d'emploi des parcours conjuguant formation, travail et accompagnement, notamment via des chantiers d’insertion. Si les métiers historiques du PoleS sont l’entretien des espaces verts, le gardiennage d’immeubles ou encore le nettoyage urbain, l'association a lancé ses premières formations aux métiers du numérique en 2014, sous l'impulsion de l'État, au moment où se créait la Grande École du Numérique. La première École du web ouvre en 2015, en pied d'immeubles à Villeneuve-la-Garenne : le but est de permettre aux personnes en recherche d'emploi, majoritairement issues des quartiers prioritaires, de se remobiliser professionnellement en se formant aux métier de développeur web."

Houda, 32 ans, formatrice

" J’ai commencé à travailler au Pôle S il y a un an et demi, et peu à peu je me suis dirigée vers la formation. Cette année à Poissy, c’est la première. Malgré le trajet un peu long, je viens avec le sourire : c’est un petit groupe, il y a une bonne entente et de l’entraide. "

2. Quelles sont les principales actions conduites aujourd’hui ?

II : "Actuellement, sur le volet numérique, Le Pole S propose quatre écoles du web, couplées avec quatre Fabriques numériques, à Villeneuve-la-Garenne (92), Poissy (78), Pantin et Pierrefitte-sur-Seine (93) – une cinquième à Vitry (94) et une sixième à Gonesse (95) vont s’ouvrir prochainement. Dans le cadre du programme «Ma6TvaCoder», on mène plusieurs projets : une formation de 10 mois au métier de développeur-intégrateur web, en « atelier chantier d’insertion » (ACI), labellisée par la Grande Ecole du Numérique, où les participants sont à la fois apprenants et salariés. Ce sont 12 personnes par école, soit 48 sur l’année, qui apprennent le langage du code, mènent la refonte d'un site web pour un prestataire extérieur, et sortent avec une double certification et de nouvelles opportunités professionnelles à la clé.

On s’adresse aussi aux plus jeunes avec les Fabriques numériques : on propose une remobilisation pour les 16-25 ans en décrochage scolaire. Pendant trois mois, au rythme de trois jours par semaine, on leur fait découvrir les métiers du numérique, on essaye de susciter des envies, des vocations et on les accompagne pour mettre en oeuvre un projet de formation au métier de leur choix."

On porte également des ateliers pour les enfants, 9-15 ans, pour les initier aux usages numériques, aux sciences et technologies et à l'art.

Anas, 25 ans, apprenti

"Après un bac technologique, j’ai été à la fac de chimie, mais je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire et j’ai fini par abandonner. J’aimais bien l’informatique, j’ai acheté un PC que j’ai monté moi-même et j’ai commencé à apprendre à coder seul. J’ai découvert la formation du Pôle S au Salon emploi de Poissy : je cherchais une formation concrète, avec un certificat à la clé, c’était parfait pour moi."

3. De quelle réussite êtes-vous le plus fier ?

II : "Nous sommes très fiers d’avoir réussi à développer, dans le cadre d’un programme de déploiement national de nos Fabriques numériques, un projet de fablab à Marseille (13) en lien avec l’association Pas Sans Nous 13. En Île-de-France, on commence à être reconnus et à avoir de l’écho, donc on a envie de déployer des projets ailleurs. À Marseille, les Fabriques sont portées par un collectif d’habitants que nous avons aidé, dans les quartiers des Flamants et des Aygalades. Les fablabs sont souvent vus comme des lieux réservés aux habitants du centre-ville, aux architectes ou designers… Or, pour nous, il n’y a pas de raison pour que ces lieux d’apprentissage des pratiques numériques, comme l’imprimante 3D par exemple, ne soient pas aussi accessibles aux habitants des quartiers."

Après la formation, il y a 60% de sorties positives : emplois en CDI, CDD de + de 6 mois ou poursuite de formation.

4. Comment le travail de l’association s’inscrit-il, plus globalement, dans l’action locale ?

II : "L’ancrage territorial est primordial pour atteindre nos objectifs. L'idée, c’est de s’adresser à ceux qu’on appelle les « invisibles », les jeunes éloignés de l’emploi et socialement exclus. Mais pour nous, en tant qu'acteurs du quartier, ils ne sont pas invisibles, ils sont là : on s’appuie sur les réseaux d’associations, les collectifs d’habitants et de parents pour aller chercher ces jeunes et les amener vers la formation. On essaye de dépasser la défiance qu’il peut y avoir envers les institutions et services publics dédiés à l'emploi. Quand on ouvre les Écoles du web, on se rapproche aussi des mairies et des associations du quartier qui nous aident à être visibles et communiquent sur nos formations."

Sonia, 27 ans, apprentie

"Ayant toujours eu un attrait pour les métiers créatifs et étant à l’aise avec l’informatique, je cherchais une formation aux métiers du web. J’ai entendu parler de la formation au Pôle S : proche de chez moi, ni trop longue ni trop courte, très complète et rémunérée, c’était exactement ce que je cherchais. C’est la Mission locale de Poissy qui m’a mise en lien avec l’école du web."

5. Qu’évoquent pour vous les « territoires en action » ?

II : "Pour moi, le territoire est un tissu où les habitants sont en capacité d'identifier les problèmes qui les touchent et peuvent réunir les moyens de mettre en place des solutions collectives et adaptées, notamment en créant des collectifs"

Created By
Communication CGET Décembre 2018
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Credits:

H-M.Duclos pour le CGET

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