Du cadre théorique au terrain : ma découverte de l’amélioration des écoles en Ouganda Marc Lombardo, AKF Uganda

Nous contemplons les collines verdoyantes et les terres cultivées qui nous entourent tandis que notre véhicule rebondit sur la route cahoteuse, en route vers l’école primaire de Madikini située dans une région reculée du district de Koboko, dans le nord de l’Ouganda. Jusqu’à ce jour, mes seules connaissances de cette école se résumaient à quelques tableurs dans mon bureau qui indiquent le nombre d’enseignants formés, les activités organisées pour mobiliser les associations de parents d’élèves et d’enseignants et les autres résultats obtenus dans le cadre de notre projet. Mais aujourd’hui, ce qui m’intéresse ce sont les passionnants développements réalisés dans cette dynamique école rurale.

Madikini reçoit l’appui d’un projet financé par le Canada du nom de SESEA – Strengthening Education Systems in East Africa (Renforcer les systèmes d’éducation en Afrique de l’Est). Pendant mon stage à la Fondation Aga Khan du Canada, j’ai participé aux activités de surveillance et d’évaluation du projet SESEA dans le nord de l’Ouganda, notamment en recueillant des données pour suivre les résultats du projet et ses effets. Je suis excité aujourd’hui parce que je me rends à Madikini pour dresser un portrait d’un enseignant qui a reçu la formation donnée dans le cadre du SESEA. Les visites des écoles sont la partie de mon travail que je préfère.

Nous nous présentons au directeur de l’établissement qui, fièrement, nous accompagne jusqu’à la salle de classe. L’école de Madikini comprend quatre structures simples en ciment et une enceinte sablonneuse parsemée de quelques arbres, le tout bien entretenu par les étudiants et les enseignants. Si l’extérieur de l’école semble plutôt dénudé, c’est un tout autre environnement que l’on retrouve dans la classe de Gift Moses, qui est en train de donner un cours d’alphabétisation à des élèves de 3e année.

Au moment de saluer Gift et ses élèves, nous sommes impressionnés par les images, les cartes et les tableaux colorés qui tapissent les murs de la classe. Cela me rappelle avec nostalgie mes propres journées à l’école primaire et mon envie d’utiliser toutes les ressources mises à ma disposition. Aux coins de la classe sont empilés des jeux et du matériel artistique que je contourne sur la pointe des pieds pour me trouver un endroit où je pourrai discrètement observer la leçon de Gift. Ce qui est le plus impressionnant, c’est que toutes ces ressources d’apprentissage ont été créées par Gift et ses élèves avec des matériaux locaux recueillis autour de l’école.

Gift dirige ses élèves à travers un récit en kakwa, une des langues locales parlées dans cette région de l’Ouganda. Il se sert de la méthode d’apprentissage par la lecture (Reading to Learn – RTL) qu’il a lui-même apprise lors des formations données par la Fondation Aga Khan auxquelles il a participé. La méthode RTL consiste en une série de stratégies qui aident les enfants à améliorer leurs aptitudes de compréhension en lecture et leur donnent envie de lire et d’écrire pour le plaisir. Pendant la leçon, les élèves lisent un passage ensemble, identifient des sons et des mots, pratiquent la réécriture du texte et font des liens entre le texte et le contexte. Gift demande à des volontaires d’identifier les mots clés. Ceux-ci se précipitent alors à l’avant, montrent le tableau papier du doigt et lisent fièrement à voix haute.

Après la leçon, nous rendons visite à quelques autres enseignants de l’école de Madikini. Ils nous expliquent qu’ils n’ont pas tous eu l’occasion de participer aux mêmes formations que Gift, mais qu’ils ont amélioré le milieu d’apprentissage de leur classe grâce à des idées transmises par Gift. Ils ont fait les modifications à leurs classes qui sont maintenant remplies de ressources d’apprentissage et d’enseignement faites localement.

Marc, entouré de Gift et de Riana Topan, stagiaire en communications.

Gift nous a raconté que le projet SESEA avait créé des forums pour les éducateurs afin qu’ils puissent partager leurs meilleures pratiques en éducation.

« Nous avons une communauté de pratique en éducation qui nous permet d’échanger des idées. Et les enseignants d’autres écoles viennent visiter Madikini pour constater nos progrès. J’ai mis sur pied un club d’arts plastiques à Madikini, et les autres écoles font maintenant participer les enfants à la création de matériel artistique. »

Avec des histoires comme celle de Gift, il est facile de voir que le projet SESEA a des incidences positives dans les écoles partout en Afrique de l’Est. De retour à mon bureau, quand je reviens à la réalité concrète de la gestion de données, je suis motivé, car je sais qu’il y a encore beaucoup d’autres enseignants qui, avec les ressources et un soutien adéquats, transforment la qualité de l’éducation pour des milliers d’élèves.

Marc Lombardi faisait partie de la cohorte 2016-2017 des jeunes stagiaires en développement international. Il a fait son stage en surveillance et évaluation à la Fondation Aga Khan de l’Ouganda.

Depuis 1989, la Fondation Aga Khan Canada contribue à la formation de jeunes leaders canadiens dans le domaine du développement international par le biais de son programme de stages en développement international.

Credits:

Provided by Marc Lombardi

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