Mon beau projet... T'es dans la merde dans ce pays

Année 2009. Mon collaborateur et mentor Alain Baptizet me dit: "Tu ne voudrais pas créer une société de production de courts-métrage ? J'ai la structure d'un studio. Tu connais tout sur la façon de faire un film. Ca pourrait le faire." J'ai répondu par l'affirmative. Après bien des déboires pour créer la société et avec le CNC, d'obtenir mon autorisation d'exercice, j'avais ENFIN le césame:

Chouette hein ? J'avais des projets, je bossais pour les lancer avec la société. Sauf que, à Belfort, une société de production, on ne sait pas gérer ça. A la fois profession libérale et commerciale, j'ai été assommé comme pas possible par l'incompétence: impôts, banque, Chambre du Commerce. Je devais leur expliquer à chaque fois son fonctionnement, pour ne pas dire faire le boulot à leur place. Les projets divers (documentaire, série, court-métrage) ne prenaient pas à cause de notre système soi-disant vertueux de production d'oeuvres. Je me fais une raison, je découvre que Paris ne m'aime pas, car mon territoire est immense (entre Strasbourg et Lyon, il n'y avait que moi). J'ai des bâtons dans les roues, on me demande des trucs insensés, on m'envoie des producteurs parisiens, négociant pour ma société. Ils ont refusé mon prix, vu que j'étais en position de force. Première année oblige, c'est toujours difficile pour une société.

Fin 2009. Je subis un agression injuste en promenant mon chien. Conséquence ? Déclenchement d'un syndrôme de Costen. En soi, c'est pas bien grave, sauf que chez moi c'était à un niveau très lourd. Les spécialistes que je vois sont unanime: LE STRESS M'EST ABSOLUMENT INTERDIT DANS MA VIE. Mieux, ils m'informent que je dois absolument changer de mode de vie, pour ma santé. Cela impliquait une nouvelle vie, en profondeur. La société était trop stressante pour moi, ne prenait pas, je décide, pour aller mieux, de la radier et la dissoudre. Comme le CNC est une usine à gaz qui fait des décrets de façon industriel et qu'il ne sait pas ce qu'il pond, j'apprends que je peux, grâce à mon autorisation d'exercice, continuer à exercer même si je n'ai plus de société.

J'étais gérant non-salarié, j'avais donc le RSA activité. Je signale à la CAF la situation où j'en suis. Pour leurs formalités administratives, je suis sans activité, mais je peux poursuivre mes démarches en tant que producteur. Pas de soucis.

Mon syndrôme empire de plus en plus avec les années, le quotidien de plus en plus handicapant. Les traitements expérimentaux sont infernaux en termes de tortures (gouttière à porter 24H/24, ne plus parler, juste l'enlever pour les repas. Durée: 1 an). Je supporte ça, travaillant dur pour gérer et réduire au MAXIMUM mon stress, changer ma vie, tout ça. Je finis l'année dernière par avoir une amputation de langue, à cause de ce syndrôme. Cas unique en France, je suis une forme rare du S.a.d.a.m.. Il faut trois ans pour se remettre d'une amputation de langue ! J'ai fait un an et demi d'orthophonie de choc pour reparler, dans des efforts surhumains. J'ai encore le syndrôme, des tortures à la langue et le Conseil Général vient me faire chier. Soit. Faut une solution, même pour moi, je n'en peux plus. La Sécu reconnaît mon Syndrôme ? Non. Le cas unique que je suis ? Encore moins. Elle en a rien à foutre. Etre déclaré handicapé ? J'ai de la dignité, je refuse de l'être, par orgueil sans doute.

Mon moignon de langue... Fêtant mon année d'amputation !

Je décide donc de me sortir de la muise, de me relancer à faire ce que j'aime. Que puis-je faire comme activité, comme job où le stress n'y a pas sa place ? Je vous le demande, dans une société où on génère le chiffre d'affaire par le stress. L'auto-entreprise me paraît idéale, pas de chiffre d'affaire = pas de charges à payer. Zen. Et si j'enseignais aux autres, que le cinéma, faire un film, est accessible à tous ? Que faire un film de qualité, c'est pour tout le monde, avec ou sans imagination. Fort motivé, surmontant mes tortures, j'ai rédigé donc mon cours en 5 mois, qui explique tout de A à Z. J'ai travaillé très dur, le voici:

J'ai démarché des mois en amont, des personnes super, au Bar atteint des Créatures, à Belfort qui m'ont proposé des tas de trucs géniaux pour mon projet ! Le cours fini, je suis hyper enthousiaste, je suis zen et motivé, je me lance corps et âme dans le processus de création d'auto-entreprise. Tout va bien, jusqu'à temps que je découvre que, en tant que profession libérale, je suis affilié à la CIPAV.

La CIPAV je ne savais pas ce que c'était. Je me suis renseigné hier soir, vu les pratiques: "Intimidation, huissier, impossible à contacter, cotisations erronées et vertigineuses..." STOP. JE NE VEUX PAS ME FARCIR CA !!! Je n'ai pas la santé pour supporter ça, hors de question que je sois dans un stress panique à cause de ces ramassis de tas de merde où les adhérents sont des terroristes à bombes à retardement. J'ai donné, sué avec le RSI pour ma société. HORS DE QUESTION que j'adhère à ce truc-là ou au RSI. Ca ne peut que péter, la Cour des Comptes est cinglante avec la CIPAV. Alors qu'est-ce que je fais ? J'ai déjà commencé mes démarches administratives moi.

Sachant qu'un adhérent sur deux à la CIPAV est bien géré, vu ma chance, je vais trouver une alternative. Alors que vais-je faire ? J'ai ce petit camescope, semi-pro:

Il est vraiment bien ! J'ai un excellent micro supercardioïde, je peux faire des clips et des interviews de qualité. Mais ce cours ?

C'est là que je veux en venir. Mon cours a pour but, en donnant la possibilité que tout le monde puisse faire un film, de faire fonctionner l'économie locale. C'est une alternative que je propose, petit-à-petit les gens faisant leur film vont consommer chez un commerçant, chez un autre, les petites choses créent les grandes. Belfort est une ville que j'ai dans le coeur, j'aime ma ville, je vois qu'elle est plombée, je sais que ce cours est très utile, car non seulement il peut aider à l'économie de ma ville, il peut nourrir l'estomac d'une équipe à un moment donné, - même avec peu d'argent en poche -, il crée de la joie de créer, les personnes qui se sentent inutiles qui ne savent pas quoi faire, peuvent faire un film en appliquant mon cours, ayant même par l'occasion d'apprendre à être un leader, de gérer la finance, une équipe etc. Dans du fun ! Pas un truc barbant de chez Pôle Emploi quoi. L'étincelle d'optimisme peut réapparaître, il suffit juste de souffler dessus. Voilà, la mission que je me suis fixé !

Est-ce que c'est possible de faire ça dans ce pays ? Ce pays qui fait tout pour qu'il devienne sous-développé ? Qui préfère l'ignorance à la connaissance ? Qui tue les bonnes initiatives, qui viole ceux qui veulent engendrer la richesse dans l'autre ? Je suis grandement écoeuré par ce système. Vu les complications juridique que cela implique chez Régis pour ce cours, IL EST HORS DE QUESTION QUE MES EFFORTS SOIENT REDUITS A NEANT PAR UNE BANDE MAFIEUSE QUE JE HAIS. Je vais donc, devenir dans les statuts d'auto-entrepreneur "photographe vidéaste artisan" au moins, je ne serai pas à la CIPAV et mes contacts avec le RSI, plus réduit. Je vais donc payer de ma poche ces 300€ de SPI et me lancer ainsi. Je reprendrai des petits tournages, j'en ai qui se profilent l'année prochaine.

Et ce cours ? Je vais vous l'offrir, je ferai des vidéos, une page facebook et je prévois de l'enseigner gratuitement chez Régis, au Bar Atteint des Créatures, à Belfort. Si on m'emmerde de trop, car je veux relever le pays avec des petites choses très facile à mettre en place et motiver du monde, j'ai déjà abandonné le confort du corps, qui m'est interdit, je serai encore plus mafieux que ceux qui pourrissent la vie de tout le monde. Je vis en supportant l'enfer, je peux très bien le faire goûter !

A bon entendeur.

T.KLOPFFER

Credits:

T.Klopffer

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